Commerce et intégration des marchés

Le principal objectif de la recherche du commerce et de l’intégration des marchés en Afrique est de dynamiser le commerce et les investissements intra-africains. Les entreprises et les consommateurs des régions sauront tirer parti de flux commerciaux plus rapides et plus rentables, car ils s’accompagnent de création d’emploi, d’interdépendance industrielle, de diversification économique et de transformation structurelle qui, par extension, favorise le développement durable sur le continent[1]. En 2014, la part des exportations intra-africaines représentait environ 16 % du total des exportations, face à 18 % pour l’Amérique latine, 54 % pour l’Asie et 66 % pour l’Europe[2]. Malgré le fait que le commerce intra-africain ne réalise pas son plein potentiel, il est vrai qu’il est beaucoup plus diversifié et repose bien plus sur les produits manufacturés que sur les produits de base exportés sur le continent, comptant respectivement pour 34 % et 11 %. Par conséquent, la stimulation du commerce intra-africain pourrait contribuer à une spécialisation, une diversification et une transformation structurelle plus poussées en Afrique.

Au cours des dernières années, les pays africains ont montré des signes encourageants d’intensification des efforts à l’appui du commerce intra-africain. Le plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain et les négociations récentes pour la création de la zone de libre-échange continentale constituent des mesures spécifiques à la mise en place de la Communauté économique africaine. Ils stimulent ainsi le commerce des biens et services grâce aux accords d’intégration régionale visant à supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires. Malgré la signature des accords, protocoles et conventions relatifs au commerce et à l’intégration des marchés entre les États membres dans leurs communautés économiques régionales respectives, nombre de facteurs expliquent la lenteur de la mise en œuvre. Le manque d’infrastructures, les difficultés liées à la maintenance et à la connectivité, ainsi que les conflits et les questions de sécurité dans les sous-régions comptent parmi les principaux obstacles aux échanges.

De plus, les systèmes ferroviaires et routiers sont bien souvent reliés à des ports maritimes et non à des infrastructures transfrontalières terrestres. De même, les voies navigables internes sont insuffisamment exploitées et dans la plupart des cas, sous-développées, compliquant ainsi les échanges à l’intérieur du continent. Il est donc nécessaire de considérer la réorganisation des transports et des infrastructures nationales au service d’un renforcement des liens entre les régions africaines et ainsi, d’une meilleure circulation des biens et services à travers le continent. Les programmes régionaux de développement des infrastructures, tels que le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique, sont des outils idéaux pour assurer la connectivité sur le continent africain. La modernisation et l’exécution des accords commerciaux existants au sein des instances politiques et exécutives nationales sont un impératif pour les pays africains et les communautés économiques régionales nationales en vue de tirer parti des avantages liés à l’intensification du commerce et à l’intégration des marchés en Afrique.



[1] Commission de l’Union africaine, Banque africaine de développement, Commission économique pour l’Afrique, 2016. Indice de l'intégration régionale en Afrique - Rapport 2016. Disponible sur : http://www.afdb.org/fr/documents/document/africa-regional-integration-index-report-2016-87415/

[2] Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, UNCTADstat, 2016.