Anciens Secrétaires Exécutifs
M. Carlos Lopes
(2012 - 2016)
À la suite de sa nomination par le Secrétaire général de l’ONU, M. Carlos Lopes est devenu en septembre 2012 le huitième Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique, avec rang de Secrétaire général adjoint. Il a occupé de mars 2007 à août 2012 les postes de Directeur général de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) à Genève et de Directeur de l’École des cadres du système des Nations Unies à Turin, avec rang de Sous-Secrétaire général.
Avant cela, M. Lopes a été Sous-Secrétaire général de l’ONU et Directeur des affaires politiques au cabinet du Secrétaire général de 2005 à 2007.
M. Lopes a largement contribué à la recherche dans le domaine du développement. Spécialiste du développement et de la planification stratégique, il a écrit ou édité 22 livres et a enseigné dans des universités et institutions académiques à Lisbonne, Coimbra, Zurich, Uppsala, Mexico, São Paulo et Rio de Janeiro. Outre qu’il appartient à un grand nombre de réseaux académiques, il a contribué à la création d’organisations non gouvernementales et d’institutions de recherche en matière de sciences sociales, notamment en Afrique. Il siège actuellement au conseil d’administration ou au comité consultatif ou éditorial d’une dizaine d’institutions, dont la Fondation Kofi Annan, l’Institut international de planification de l'éducation de l’UNESCO, le Centre international de Bonn pour la conversion, l’Institut universitaire de Lisbonne (ISCTE), l’Institut Ethos, l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève),et de revues telles que Géopolitique Africaine, African Sociological Review et African Identities.
Après avoir servi dans la fonction publique de son pays d’origine, la Guinée-Bissau, dans les domaines de la recherche, de la diplomatie et de la planification, M. Lopes a rejoint le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en 1988 en tant qu’économiste du développement. Il y a occupé divers postes, dont ceux de Directeur adjoint du Bureau de l’évaluation et de la planification stratégique, de Représentant résident au Zimbabwe, de directeur adjoint et par la suite de Directeur du Bureau des politiques de développement (à New York). M. Lopes a été membre de l’équipe exécutive du PNUD, en reconnaissance du rôle qu’il a joué dans le développement des services consultatifs de la politique décentralisée et des systèmes de réseaux de connaissance du PNUD. Il a également géré le Programme mondial du PNUD, doté d’une enveloppe budgétaire de 1 milliard de dollars. En juin 2003, il a pris les fonctions de Coordonnateur résident des Nations Unies et Représentant résident du PNUD au Brésil, qui accueillait alors le plus important programme du PNUD au monde.
Carlos Lopes est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), ainsi que d’un master de recherche obtenu à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. Il lui a également été décerné le titre de docteur honoraire en sciences sociales de l’Université de Cândido Mendes (Rio de Janeiro, Brésil).
M. Abdoulie Janneh - Gambie
(2005 - 2012)
M. Abdoulie Janneh, de nationalité gambienne, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 2005 à 2012.
Avant sa nomination à la CEA, M. Janneh a exercé les fonctions de Sous-Secrétaire général de l’ONU et Directeur régional du PNUD pour l’Afrique de juin 2000 à octobre 2005. À ce titre, il gérait le plus grand bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), couvrant 45 pays d’Afrique sub-saharienne avec un effectif de plus de 1 500 collaborateurs. Auparavant, il a occupé plusieurs postes de direction au sein du PNUD et de ses fonds affiliés, notamment ceux de Coordonnateur résident et Représentant résident au Ghana (1996-1999) et au Niger (1993-1996), ainsi que de Secrétaire exécutif adjoint du Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) de 1990 à 1993.
Lorsque M. Janneh a pris la tête de la CEA en 2005, le paysage institutionnel africain était en pleine recomposition et le nouveau Millénaire commençait à peine. Il a donc mis l’accent sur le réalignement des programmes et des services sur les priorités de l’Union africaine et du NEPAD de sorte que la CEA soit en meilleure position pour relever les défis de développement de l’Afrique, répondre à ses besoins particuliers et atteindre les objectifs d’intégration régionale, en s’appuyant sur une meilleure collaboration entre la CEA, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine.
Après son départ de la CEA, M. Janneh est devenu membre du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim, dont il est l’actuel Directeur exécutif en charge des relations avec les gouvernements et les institutions en Afrique.
M. Janneh est titulaire d’une maîtrise en planification urbaine et régionale de l’Université de Nottingham (Angleterre). Il est également titulaire d’un diplôme d’ingénieur du Fourah Bay College (Sierra Leone) et a entrepris des études de troisième cycle en planification et évaluation de projets à l’Université de Bradford (Angleterre).
M. Kingsley Amoako - Ghana
(1995 - 2005)
M. Kingsley Y. Amoako, de nationalité ghanéenne, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 1995 à 2005.
M. Amoako a débuté sa carrière en 1974 à la Banque mondiale, et y a occupé les fonctions de Directeur pour l’éducation et la politique sociale de 1992 à 1995, avant de prendre la tête de la CEA.
Dans l’exercice de ses fonctions de Secrétaire exécutif de la CEA de 1995 à 2005, la vision de K.Y. Amoako a été de faire en sorte que la CEA réponde mieux aux décideurs africains et que la voix de l’Afrique soit plus forte à l’échelle internationale. Pendant son mandat, la CEA s’est attachée à aider les pays africains à entrer dans l’ère de l’information. Il a institutionnalisé le Forum pour le développement de l’Afrique (ADF) et la Grande Table en tant que tribunes permettant aux décideurs africains et aux partenaires de développement de parvenir à un consensus sur les questions clés du développement de l’Afrique, donnant ainsi l’occasion à la CEA d’exercer son pouvoir de mobilisation au plus haut niveau.
Parmi de nombreuses autres responsabilités, M. Amoako a présidé la Commission sur le VIH/sida et la gouvernance en Afrique, mise en place par Kofi Annan. Il a également servi au sein de la Commission pour l’Afrique, créée par Tony Blair. En outre, il a été membre de la Commission Macroéconomie et santé, présidée par Jeff Sachs, et du Groupe de travail sur les biens publics mondiaux, co-présidé par Ernesto Zedillo. Plus récemment, il a fait partie du Groupe de haut niveau sur le commerce, présidé par Jagdish Bhagwati.
Après la CEA, M. Amoako a passé la majeure partie de l’année 2006 comme chercheur africain émérite au Centre international Woodrow Wilson à Washington. En 2008, il a fondé le Centre africain pour la transformation économique, un institut de politique économique dont le siège est à Accra et qui mène des activités à travers l’Afrique avec pour mission d’appuyer une transformation et une croissance soutenues des économies africaines.
M. Amoako est titulaire d’un diplôme de premier cycle de l’Université du Ghana, et d’un doctorat en économie de l’Université de Californie à Berkeley.
M. Layashi Yaker - Algérie
(1992 - 1995)
M. Layashi Yaker, d’Algérie, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 1992 à 1995.
M. Yaker est économiste et diplomate de carrière. Avant d’entrer aux Nations Unies, il a eu une riche carrière diplomatique au service de son pays natal. De 1969 à 1977, il a fait partie du Gouvernement de la République algérienne, en tant que Ministre du commerce. Il a ensuite représenté son pays en qualité d’ambassadeur en Union soviétique durant trois ans, de 1979 à 1982, puis aux États-Unis en 1983.
Il est par la suite entré dans le système des Nations Unies, comme Conseiller spécial du Directeur général de l’UNESCO de 1983 à 1992, avant de prendre la direction de la CEA.
Pendant son mandat, il a conduit la CEA au Sommet de Rio en 1992, et a également dirigé les initiatives de la CEA visant à mener les activités de suivi de la Déclaration de Rio: renforcer les capacités des pays africains en matière de développement durable par l’élaboration de stratégies de mise en œuvre d’Action 21. M. Yaker a adopté un plan d’action visant à harmoniser les objectifs de la deuxième Décennie du développement industriel en Afrique (DDIA) avec ceux de la deuxième Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique (UNTACDA II) afin de faciliter la mise en œuvre de ces deux initiatives.
M. Issa Diallo - Guinée
(1991 - 1992)
M. Issa Ben Yacine Diallo, ressortissant de la Guinée, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en 1991 et 1992.
M. Issa Diallo est économiste politique et diplomate de carrière. Avant de prendre la tête de la CEA, il a exercé les fonctions d’Assistant spécial du Secrétaire général de l’ONU, à l’époque Javier Perez de Cuellar, à partir de 1986. Il était entré au Cabinet du Secrétaire général en 1982, comme administrateur principal, et y a occupé un poste de Directeur de 1985 à 1986.
Auparavant, M. Diallo a été Directeur adjoint de la formation à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). De 1963 à 1968, il a occupé le poste de Directeur adjoint de la Division de la coopération économique et technique au ministère guinéen des affaires étrangères.
En 1991, il a été nommé Secrétaire exécutif de la CEA pour une période de transition d’un an, au cours de laquelle il a lancé la deuxième Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique (UNTACDA II), comme prévu dans le Traité d’Abuja portant création de la Communauté économique africaine.
M. Diallo a obtenu un diplôme en relations internationales et sciences politiques à Paris en 1962. Il est titulaire d’un doctorat de l’Institut universitaire de hautes études internationales de l’Université de Genève obtenu en 1973. Ses domaines de spécialisation sont notamment la coopération économique et politique, aux plans international et régional.
M. Adebayo Adedeji - Nigéria
(1975 - 1991)
M. Adebayo Adedeji, de nationalité nigériane, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 1975 à 1991. Leader africain et défenseur chevronné de l’intégration et du développement de l’Afrique, il a eu un parcours universitaire, politique et diplomatique tout à fait remarquable au service du continent.
M. Adedeji est entré au Gouvernement de la République fédérale du Nigéria au début des années 70, en tant que Ministre chargé du développement économique et de la reconstruction de l’après-guerre civile. Au cours de cette décennie, son rôle proactif dans la création de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été vivement apprécié de ses pairs, qui le qualifient toujours de « Père de la CEDEAO ».
M. Adedeji est entré à la CEA en juin 1975 et a été promu au rang de Secrétaire général adjoint de l’ONU en 1978. Il a occupé ce poste jusqu’en juillet 1991, date à laquelle il a démissionné pour rentrer au Nigéria, après 16 années de service international.
Sous sa direction, la CEA s’est attaquée aux défis d’un nouvel ordre économique international que l’Afrique devait relever et a adopté des politiques faisant date, comme le Plan d’action de Lagos. M. Adedeji a œuvré à corriger les effets néfastes des programmes d’ajustement structurel sur les économies africaines, offrant une alternative – le cadre africain de référence pour les programmes d’ajustement structurel (CARPAS). Il a joué un rôle précurseur dans la mise en place des CER, en commençant par la CEDEAO en 1975, dans l’élaboration de la Charte africaine pour la participation populaire au développement et dans l’adoption de la Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique (UNCTADA) par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Après sa démission de l’ONU, M. Adedeji a immédiatement créé le Centre africain pour le développement et les études stratégiques (ACDESS). Né de la nécessité de combler le vide dans la réflexion stratégique en Afrique, le Centre vise à fournir et promouvoir des options pour surmonter la marginalisation multidimensionnelle de la grande majorité des populations africaines – que ce soit au sein des communautés locales, des États-nations ou du système économique et politique mondial. Avec le Centre, M. Adedeji a mis en place une structure viable et durable pour les futures études, tout en poursuivant son combat pour une Afrique qui soit partie intégrante et partenaire respecté de la communauté internationale.
Au milieu des années 2000, avant de prendre sa retraite, ses dernières grandes contributions à l’Afrique ont été son rôle de membre fondateur du Forum africain des anciens chefs d’État et chefs d’organisations internationales en 2005 et de Président du Groupe de personnalités éminentes du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).
M. Adebayo est né en 1930 et a grandi au Nigéria. Il est diplômé des universités de Londres (licence et doctorat en économie) et de Harvard (maîtrise d’administration publique).
M. Robert K.A Gardiner - Ghana
(1961 - 1975)
M. Robert Gardiner, de nationalité ghanéenne, a été Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 1961 à 1975.
M. Robert Gardiner a débuté sa carrière au Fourah Bay College de Freetown (Sierra Leone), où il a enseigné l’économie de 1943 à 1946. Après le professorat, il est entré au Secrétariat de l’ONU en 1946 et y a exercé pendant deux ans et demi les fonctions de spécialiste régional de la recherche et de l’analyse d’informations s’agissant des territoires sous tutelle, au Conseil de tutelle de l’ONU à New York.
Au cours des trois décennies suivantes, M. Gardiner a occupé différents postes de haut niveau à la fois dans les domaines universitaire et diplomatique. Tout d’abord, à son retour de New York, il a été Directeur des études à distance du Centre d’enseignement supérieur d’Ibadan (Nigéria) de 1949 à 1953. Il a ensuite intégré durant six années la fonction publique de la Côte d’Or (ancienne dénomination du Ghana) et, après l’indépendance, a continué à travailler au Gouvernement du Ghana. Pendant quelque temps, à cette époque, il a assumé les fonctions de Directeur du Département de la protection sociale et du développement communautaire (1953-1955), de Secrétaire permanent du Ministère du logement (1955-1957) et a été le premier chef de la fonction publique du Ghana, juste après l’accession du pays à l’indépendance (1957-1959).
En 1961, M. Gardiner a été nommé membre de la mission du Secrétariat envoyée par le Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, au Congo, avant de devenir Directeur de la Division de l’administration publique au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU.
En 1962, quand il a pris ses fonctions de Secrétaire exécutif de la CEA, cette dernière était encore en train de s’affirmer comme centre compétent d’expertise du développement en Afrique. Sous sa direction, de 1962 à 1975, la CEA a mis en place un cadre institutionnel pour la mise en œuvre réussie de politiques de développement en Afrique et a contribué à la création de la Banque africaine de développement et de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP). Sous la houlette de M. Gardiner, la CEA a encouragé une réflexion et une recherche inédites sur la politique africaine post-indépendance.
M. Gardiner, qui est diplômé de l’Université de Cambridge, a également fait des études de troisième cycle à Oxford et à Londres.
M. Mekki Abbas - Sudan
(1959 - 1961)
M. Mekki Abbas est né au Soudan. Il a été le premier Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de 1959 à 1961.
Il était auparavant Directeur général de Gezira, à la tête d’un projet de développement d’un million d’acres exécuté pour le compte du Gouvernement soudanais, de 1955 à 1958. Précédemment, il avait eu un rôle actif dans le développement constitutionnel de son pays, tout comme dans le domaine éducatif.
Après l’obtention de son diplôme au Gordon Memorial College de Khartoum, en janvier 1931, M. Abbas est entré au Ministère soudanais de l’éducation, où il est resté pendant 14 ans. Il a quitté le ministère en décembre 1946 pour devenir rédacteur en chef d’un hebdomadaire politique et social, ell Raid.
En 1943, grâce à une bourse Rhodes, il est allé à Oxford pour entreprendre des travaux de recherche de troisième cycle, et a obtenu le diplôme de licencié ès lettres. Sa thèse intitulée « The Anglo-Egyptian Dispute over the Sudan and its Effects on the Constitutional and Political Developments in that Country » (Le conflit anglo-égyptien à propos du Soudan et ses effets sur les développements constitutionnels et politiques dans ce pays), a été publiée par la suite sous le titre plus général de « The Sudan Question »(La problématique du Soudan).
Avant de prendre la tête de la CEA, M. Mekki Abbas a été nommé en 1950 au Conseil d’administration de Gezira au Soudan, en charge des questions de développement social. En avril 1955, il a été promu Directeur général de cette entreprise, poste qu’il a occupé jusqu’à ce que le Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, le nomme Secrétaire exécutif de la CEA, le 5 août 1958.
Sous sa direction, la CEA a mis en relief l’importance des statistiques au service du développement de l’Afrique et lancé l’idée de la création de bureaux sous-régionaux afin d’améliorer la prestation de services dans toutes les sous-régions. Ses fonctions à la tête de la CEA ont été écourtées par sa nomination au poste de Représentant du Secrétaire général au Congo.