Sectors

Agriculture

Étude régionale du changement climatique, de la production agricole, du commerce des produits agricoles et de la sécurité alimentaire dans les pays de la CEDEAO et de la CAE

L’Afrique est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, en particulier le principal secteur, l’agriculture, dont dépendent les moyens d’existence de près de 70 % de la population. L’agriculture en Afrique est essentiellement pluviale (les terres irriguées ne représentent que 4 % seulement de la production) et elle est donc très vulnérable aux fortes fluctuations et aux modifications des précipitations. L’Afrique subsaharienne, par exemple, continuera à obtenir des résultats médiocres par rapport à la croissance de sa population et devra donc continuer à importer des céréales (surtout du blé, du riz et du maïs), ses importations nettes ayant doublé entre 1997 et 2012, passant de 12,4 millions de tonnes à 29,2 millions de tonnes, compte non tenu des effets du changement climatique. Beaucoup de pays africains continueront donc à dépendre des importations de vivres pour l’alimentation de leur population.

 Un nombre grandissant d’études analysent les ajustements à apporter à la production agricole et au marché des produits agricoles pour promouvoir un équilibre interrégional de la production agricole et de la sécurité alimentaire face au changement climatique. Cependant, ces études s’intéressent rarement de façon critique aux ajustements à apporter aux courants d’échanges intrarégionaux de produits agricoles en réponse au changement climatique.

 Compte tenu de l’existence de corrélations fondamentales en Afrique entre l’agriculture et la réduction de la pauvreté et de la dépendance de l’agriculture à l’égard du climat, le CAPC a choisi en priorité le secteur agricole comme point d’entrée principal dans les débats au sujet de l’adaptation au changement climatique.

 Pour aider les gouvernements et les institutions africains à profiter autant que possible des possibilités qu’offrirait peut-être le changement climatique au secteur agricole, le CAPC a lancé des études régionales dans deux régions pour tâcher de résoudre ces problèmes , dans le cadre d’un processus de production de connaissances qui lui est propre, dans le but d’établir une base empirique aux recommandations de politique générale qu’il formule.

 Les analyses sont menées parallèlement dans les cinq pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et dans 15 pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les études visent à comprendre les liens entre le changement climatique, la production agricole, le commerce des produits agricoles et la sécurité alimentaire. Cette activité est en rapport direct avec le chantier II de ClimDev-Afrique, qui vise une analyse solide des politiques comme aide à la décision. Plus précisément, les activités relèvent du produit 8: notes de politique générale sur le changement climatique, le commerce agricole et l’intégration régionale dans les deux communautés économiques régionales.

 Les études régionales explorent les effets de la variabilité du climat et du changement climatique sur la production agricole dans les deux régions concernées, examinent comment les politiques commerciales régionales influent sur la sécurité alimentaire et comment ces politiques pourraient être améliorées pour encourager la production agricole et le commerce intrarégional des denrées alimentaires pour mieux assurer la sécurité alimentaire en réponse aux effets du changement climatique.

 Pour un complément d’information …

 Énergie

 Perspectives des énergies renouvelables et de l’atténuation des effets du changement climatique

 Le cinquième Rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre qu’un déploiement accru des sources d’énergies renouvelables et la mise en œuvre de mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique sont d’importance essentielle si l’on veut éviter que le changement climatique devienne catastrophique. Beaucoup de pays formulent actuellement leur contribution prévue à l’échelle nationale, c’est-à-dire ce qu’ils se proposent de faire pour contribuer à l’atténuation des effets du changement climatique ou à l’adaptation, dans l’optique du nouvel accord sur le climat qui sera conclu en 2015. Indépendamment de ces contributions nationales et de divers objectifs nationaux de développement durable, certains pays ont, au fil des ans, formulé une évaluation de leurs besoins de technologies, qui s’inscrit dans leur action nationale d’atténuation des effets du changement climatique aux termes de la CCNUCC. Un certain nombre de pays africains ont également défini des plans d’action nationaux entrant dans le cadre de l’initiative « Énergie durable pour tous », ainsi que les évaluations des possibilités d’exploiter les énergies renouvelables, en collaboration avec l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). L’importance prédominante de l’énergie renouvelable dans ces actions prévues, allant de pair avec l’abondance des ressources en énergie renouvelables en Afrique (énergie hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, marémotrice et de la biomasse) nécessite une évaluation et une planification stratégiques afin d’optimiser les options qui se présentent à l’Afrique dans le choix d’un éventail énergétique faisant une place aux énergies renouvelables et pour attirer les investissements indispensables à leur réalisation.

 Jusqu’à ces dernières années, les coûts initiaux de mise en valeur des technologies d’exploitation des énergies renouvelables constituaient un obstacle redoutable à leur déploiement. Au contraire, actuellement, les coûts de capital de la plupart des technologies d’exploitation des sources d’énergie renouvelables, en particulier le photovoltaïque solaire et l’énergie éolienne, ont considérablement diminué. Par exemple, la publication par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) sur les coûts de la production d’électricité en 2014 montre qu’au cours des cinq dernières années, le coût des modules photovoltaïques a diminué de 75 % et celui des éoliennes de 30 %. Cette baisse des coûts entraîne un rapide déploiement de ces techniques, à mesure que l’on progresse selon la courbe de l’apprentissage, ce qui conduit à un cercle vertueux de diminution des coûts et de poursuite du déploiement. En conséquence, les coûts de la production d’électricité à partir des sources d’énergie renouvelables sont maintenant inférieurs à ceux des combustibles fossiles dans certaines régions du monde, selon l’emplacement ou le potentiel des ressources locales. Depuis 2012, plus de la moitié des augmentations de la capacité de production d’électricité provient des sources d’énergie renouvelables, entraînées par la baisse des coûts de ces techniques. La baisse des coûts et l’abondance des énergies renouvelables en Afrique, avec leur déploiement relativement rapide, signifient qu’une accélération de l’implantation des sources d’énergie renouvelables dans le continent pourra contribuer de façon substantielle à l’atténuation des effets du changement climatique dans le monde par une réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre. Ce faisant, les pays africains ont la possibilité de déployer et d’adopter rapidement les techniques énergétiques « bas carbone », d’élargir rapidement l’accès à l’énergie par un raccordement aux réseaux électriques ou en dehors des réseaux électriques, tout en créant des emplois verts et en recueillant les retombées socioéconomiques favorables, par le développement local d’une chaîne de valeur exploitant les énergies renouvelables.

 Cependant, les pays doivent d’abord se doter des politiques, des incitations et des réglementations nécessaires pour attirer les investissements indispensables pour une accélération du déploiement des sources d’énergie renouvelables et pour prendre des mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique, ainsi que pour renforcer les capacités institutionnelles et sectorielles d’introduction systématique d’un mode de développement sobre en carbone dans les stratégies nationales.