L’UEMOA invitée à accroitre son impact sur les échanges inter-régionaux
Johannesburg, 29 octobre 2013 - L’impact de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA) sur le commerce intra-zone est « significatif et positif » a reconnu l’ingénieur statisticien économiste guinéen, M. Ibrahima Camara, dans une communication présentée mardi, au deuxième jour de la 8ème Conférence économique africaine (CEA) qui se tient à Johannesburg.
Le conférencier qui intervenait lors du panel consacré à « l’impact de l’Union monétaire sur le Commerce » a invité les autorités des pays membres de l’UEMOA à accroître l’impact de cette organisation sous-régionale sur les échanges inter-régionaux.
Les autorités de l’UEMOA devront, pour ce faire, poursuivre les efforts pour la mise en place de la politique commerciale commune initiée en 1996 au sein de l’Union.
M. Camara, qui introduisait le thème « Impact des Unions monétaires sur les échanges commerciaux : Le cas de l’UEMOA », a également demandé aux autorités de l’Union de permettre l’accès des produits aux différents marchés de la zone en réduisant davantage les barrières tarifaires et non tarifaires par la libéralisation des échanges inter-régionaux.
Il a encore souhaité que l’UEMOA développe une politique d’industrialisation basée sur la substitution aux importations en transformant sur place les matières premières locales, si elle veut accroître l’impact sur les échanges inter-régionaux.
Dans ses recommandations, le conférencier invite l’UEMOA à promouvoir en son sein la spécialisation des productions en tenant compte des avantages comparatifs.
De son point de vue, cela va créer davantage d’opportunités d’échanges entre les pays membres.
L’UEMOA devra aussi selon lui, diversifier les structures de production et d’exportation en ne se limitant pas qu’à la production des biens traditionnels (agroalimentaires) et promouvoir la complémentarité entre les économies.
Analysant les échanges commerciaux au sein de l’UEMOA, le paneliste a fourni des chiffres de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) selon lesquels, les exportations totales de la zone UEMOA sont de 60, 388 milliards de FCFA.
Les exportations totales intra-UEMOA représentent 13% de leurs exportations totales alors que leurs exportations vers la France seule représentent 14% des exportations totales.
Dans le même temps, les exportations intra-UEMOA sont supérieures aux exportations vers le reste de la CEDEAO.
Cependant les importations en provenance de la CEDEAO (9, 488 milliards FCFA) sont supérieures aux importations intra-UEMOA (8,299 milliards FCFA).
Présentant la deuxième communication du panel intitulée « Accords commerciaux et flux de commerce dans la CEDEAO: Le partage d’une monnaie unique est-il déterminant?’ », M. Benjamin NDong, enseignant – chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) a surtout insisté sur la controverse relative à l’apport des Accords commerciaux régionaux sur l’intégration régionale et sous-régionale en Afrique.
Les blocs commerciaux peuvent être sources d’augmentation de commerce et d’expansion des exportations, a dit M.NDong, relevant que cependant que certaines études ont montré que les Accords commerciaux régionaux en Afrique n’ont pas été à l’origine d’un accroissement des échanges commerciaux.
Il a plaidé pour une levée de l’obstacle de la monnaie dans les paiements transfrontaliers au sein de la CEDEAO, estimant que cette décision serait une clé de l’intégration économique.
Le commerce inter-régional est d'une ampleur relativement limitée dans l'espace CEDEAO, a déploré M.NDong, expliquant qu’il porte seulement sur 9,0% du total des exportations des pays membres et 10,5% du total des importations.
Les échanges entre les pays de l'UEMOA reflètent un dynamisme plus important que les échanges intra-CEDEA, a encore expliqué M,NDong.
Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) , la Conférence économique africaine, se tient jusqu’au 30 octobre.
Elle réunit des chefs d’État et des experts des affaires et du développement du monde entier pour débattre de l’intégration régionale en Afrique et de son rôle dans le renforcement de la croissance économique et du bien-être des populations du continent.
La conférence est l’occasion de se pencher sur les efforts qui sont déployés dans différents secteurs et domaines, tels que la finance, le transport routier, les pools énergétiques, la gestion des ressources en eau, la convergence fiscale et la mobilité des travailleurs.