Etat d’avancement du processus d’intégration en Afrique centrale prospectus 2009
L’approche africaine de l’intégration telle que définie dans les traités nés du Plan d’Action de Lagos est plurielle, parce que combinant développement du commerce, production de biens publics régionaux et intégration par les règles ou l’encadrement normatif. L’unification des marchés nationaux a pour finalité l’intensification des échanges commerciaux par le biais de la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires, une plus grande mobilité des facteurs et un accroissement des opportunités d’investissement. L’expérience des premières tentatives d’intégration en Afrique a toutefois montré que les seules relations de marché n’assurent pas toujours un partage optimal des effets attendus des zones de libre-échange, et peuvent même amplifier les asymétries spatiales et autres inégalités entre les partenaires. D’où un volontarisme affirmé pour favoriser une division du travail sur la base des avantages comparatifs des pays, et mettre en oeuvre des projets régionaux intégrateurs, notamment dans le domaine des infrastructures physiques. Celles-ci sont appelées à jouer un rôle déterminant, autant sur la croissance des économies nationales prises individuellement que dans l’optimisation des autres interdépendances créées par l’espace régional. L’intégration physique par le développement et l’interconnexion des réseaux de transports, télécommunications, énergie, parce qu’elle contribue à la réduction des coûts de transaction, est une condition nécessaire à l’optimisation des avantages d’un marché intégré. De même, la maximisation des gains potentiels de l’intégration passe par l’élaboration d’un cadre normatif régional. L’harmonisation des règles a vocation de générer un ancrage durable des politiques, qui favorise leur prévisibilité et réduit les risques de réversibilité, les coûts de transaction et les conflits d’intérêt entre partenaires.