Une nouvelle étude démontre l’énorme incidence de la faim sur l’économie du Malawi

Communiqué de presse conjoint

LILONGWE, Le 13 mai 2015 - L'économie malawite perd près de 150 milliards de Kwacha (près de 600 millions de dollars américains) par an en raison des effets de la dénutrition infantile. Telle est la conclusion alarmante de la nouvelle étude lancée aujourd'hui, à Lilongwe.

Le coût de la faim en Afrique: le rapport sur les conséquences sociales et économiques de la dénutrition infantile au Malawi montre que le pays perd d'importantes sommes d'argent chaque année en raison de la dénutrition infantile dont les coûts de soins de santé sont en hausse entraînant ainsi des frais supplémentaires au système d'éducation et une productivité en-deçà de sa main-d'œuvre. Le rapport  estime que la dénutrition infantile a coûté au Malawi 10,3 pour cent du produit intérieur brut en 2012 (donnée complète et récente).

Les conséquences d'un retard de croissance sont particulièrement néfastes. Le retard de croissance (rapport taille-âge) se produit lorsque les enfants sont privés d’éléments nutritifs essentiels - y compris protéines,  vitamines et minéraux – pendant la grossesse et lors des vingt-quatre premiers mois après la naissance. Les personnes touchées par ce phénomène font face à des conséquences irrémédiables dès l'enfance comme des maladies fréquentes, mauvais résultats scolaires, redoubler des classes ou renoncer à l’éducation, et ne sont pas performants au travail.

Selon l'étude dont les données les plus récentes et complètes qui datent de 2012 informe que 60 pour cent des adultes au Malawi ont souffert eux-mêmes d'un retard de croissance. Cela représente environ 4,5 millions de personnes en âge de travailler qui ne sont pas en mesure de réaliser leur plein potentiel en raison des conséquences de la dénutrition infantile. Au Malawi, où les deux tiers de la population active sont  engagés dans des activités manuelles, le rapport annonce que 16,5 milliards de Kwacha, soit 67 millions de dollars, ont été perdus en raison de la baisse de la productivité de ceux qui étaient victimes de ce phénomène.

L'étude a été menée au Malawi par le ministère des finances, de la planification et du développement économique, en collaboration avec les partenaires de l'initiative: le Programme alimentaire mondial (PAM), la Commission de l'Union africaine (CUA), le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), l’Agence de planification et de coordination et la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

L'honorable Goodall E. Gondwe, ministre des finances, de la planification et du développement économique dit que les résultats de l'étude ont clairement montré qu’une nutrition adéquate est essentielle pour le développement physique et intellectuel et la productivité au travail d’une personne et est ainsi un élément intégral pour le développement socio-économique. C’est pour cela que nous sommes déterminés en tant que gouvernement à canaliser les ressources adéquates pour  des interventions de nutrition. Le gouvernement renforcera également les capacités institutionnelles et humaines pour que les services de nutrition soient assurés  efficacement.

Le coût de la faim en Afrique est une étude dans 12 pays qui souligne les conséquences de la dénutrition, non seulement comme un problème de santé, mais aussi un problème socioéconomique ainsi qui nécessitent un engagement et investissement multisectoriels. Jusqu'à présent, l’étude a été menée dans six pays africain dont le Malawi. Le Swaziland est l’autre pays de l’Afrique australe qui a fait  l’objet d’étude auparavant; il a été observé que les pertes ne représentaient que l'équivalent de 3,1 pour cent de son PIB.

L'initiative continentale et multipartenaire est dirigée par le Département des affaires sociales de la Commission de l'Union africaine dans le cadre de la nouvelle Stratégie régionale africaine pour la nutrition (2005-2015), et alignée sur les objectifs du Groupe de travail africain sur les progrès alimentaire et nutritionnel (ATFFND) et les principes du 3ème pilier du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA).

Les conclusions du rapport montrent que pour le Malawi atteigne une croissance économique et humaine durable, une attention particulière doit être accordée aux premiers stades de la vie de tout Malawite. Sans mesures pour combattre et éliminer la dénutrition, au rythme actuel, les coûts pourraient augmenter à un rythme plus élevé d’ici 2025, empêchant ainsi le pays à ne pas atteindre l'objectif mondial fixé par l'Assemblée mondiale de la santé de réduire les retards de croissance.

Le Coût de la faim rapport intervient à un moment important pour le Malawi. Plus tôt cette année, le sud du pays a connu des inondations historiques qui ont touché plus de 1,1 millions de personnes, dont un quart a été déplacé de leurs foyers. Avec d'énormes superficies de terres arables perdues dans les inondations, les perspectives de la sécurité alimentaire ont été aggravées quand une période de sécheresse a sévi en mars et affecté les cultures à travers le pays. Le gouvernement prévoit une réduction de 28 pour cent de la production de maïs pour l’année en question. Cela signifie qu’il y a de fortes chances que les personnes déjà vulnérables puissent se retrouver encore plus dans l'insécurité alimentaire au cours de la période de soudure plus tard cette année et au début de l'année prochaine.

 

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Pour plus d’informations, prière contacter:

Sarah Rawson, PAM/Lilongwe, sarah.rawson@wfp.org, Tél. +265 1 774 666, Mob. +265 999972402

David Orr, PAM/Johannesbourg, david.orr@wfp.org, Tél. + 27 11 517 1577, Mob. +27 82 908 1417