Pretoria, le 2 novembre 2016 (CEA) - Le 3ème Dialogue annuel des experts sur la science, la technologie et le programme de transformation de l’Afrique a débuté ce mercredi, à Pretoria où le Chef de la Section des nouvelles technologies et de l’innovation, à la Commission économique pour l’Afrique, Kasirim Nwuke demande aux gouvernements africains d’examiner le rôle des villes en tant que des pôles d’innovation qui entraîneront la transformation du continent.
Prenant la parole devant près de 100 participants, il dit que les villes ont le pouvoir économique et représentent plus de 80 pour cent de la croissance du PIB mondial. Et ajoute que celles-ci regorgent également de grandes concentrations de jeunes talents dans la technologie qui sont politiquement et économiquement actifs et peuvent être des laboratoires de la gouvernance décentralisée et de l’expérimentation.
M. Nwuke ajoute que le rythme rapide ou l’urbanisation et la délocalisation des populations des zones rurales vers les zones urbaines soulèvent également le besoin de se poser la question en Afrique à savoir s’il faut considérer les villes comme des pôles d’innovation pour la transformation du continent.
« Envisager les villes comme des pôles d’innovation, nous ne parlons pas de villes d’innovations, de villes innovantes, de villes du savoir ou de villes intelligentes », déclare-t-il en donnant le ton au 3ème Dialogue annuel.
« Une ville qui est un pôle d’innovation a tous les attributs ci-dessus et plus encore. Elle engendre des innovations, des idées, des technologies et les transforme grâce au marché et autres hiérarchies pour améliorer ou stimuler la compétitivité locale et mondiale.
La 3ème édition qui est co-organisée par la CEA et le Ministère des sciences et de la technologie (DST) de l’Afrique du Sud, a pour thème « Les villes africaines en tant que pôles d’innovation pour la transformation structurelle de l’Afrique ».
Selon M. Nwuke, les villes africaines abriteront plus de la moitié de la population du continent d’ici 2030, d’où la nécessité d’avoir des plates-formes telles que celle pour laquelle nous nous réunissons pour trouver des solutions politiques qui aideront les pays africains à devenir de véritables pôles d’innovation qui changeront la vie des gens ordinaires en particulier.
Il déclare que les villes africaines réalisent des résultats en-deçà en tant que pôles d’innovation pour la transformation nationale et continentale et ajoute qu’une action urgente est nécessaire pour faire face à la situation.
Citant les exemples de Singapour et de Dubaï, qui sont des principaux pôles d’innovation, M. Nwuke déclare que les villes africaines peuvent apprendre de celles qui ont bien adopté la technologie et l’innovation et en ont fait à cet égard, un bon usage.
Dubaï et Singapour sont de bons modèles, car dit-il, en raison d’un environnement politique de STI favorable, dynamique et délibéré, des institutions de STI, de la connectivité mondiale, du développement d’infrastructures, du développement d’un capital humain agressif, d’un environnement commercial favorable et d’une qualité de vie élevée, entre autres, faisant d’eux, des pôles d’attraction pour les Investissements directs étrangers.
« Nous souhaitons que ce Dialogue et le rapport qui en découlera nous aideront à améliorer nos connaissances et notre compréhension des moyens à mettre en place pour que les villes africaines émergentes puissent être transformées en pôles d’innovation pour la transformation structurelle du continent », déclare M. Nwuke.
« Nous souhaitons également que ce dialogue propose un certain nombre de recommandations pour examen et adoption par les gouvernements africains aux niveaux citadin et national ».
Le Premier Ministre sud-africain de Gauteng, David Makhura, a prononcé le discours d’ouverture où il demandait aux gouvernements africains d’investir dans leur peuple.
« Pour libérer l’innovation, vous devez investir dans votre propre peuple », déclare-t-il. « Investir dans votre propre peuple libère également le potentiel de l’urbanisation comme moteur de développement et de transformation structurelle sur le continent ».
Il dit que les défis existent bien pour les villes africaines et que les opportunités sont également présentes pour être saisies, mais seulement avec la volonté politique. Il ajoute que les dirigeants politiques ne devraient pas avoir peur des dirigeants locaux comme les maires qui travaillent dur pour garantir que l’innovation soit visible dans leurs domaines respectifs de sorte à faire une différence dans la vie des gens ordinaires.
Le Directeur général de la DST, Phil Mjwara, déclare que la science et la technologie joueraient un rôle majeur dans la transformation des villes africaines et demande aux gouvernements d’investir dans le domaine.
Il dit que l’Afrique du Sud consacre 5% de son PIB à la science, à la technologie et à l’innovation et ajoute que cela a un impact positif sur la vie des gens ordinaires où les universités et les instituts de recherche élaborent des programmes qui commencent à porter leurs fruits.
Au cours des trois prochains jours, les experts sont censés répondre à certaines de ces questions; Quels sont les facteurs qui freinent, contraignent la transformation rapide des villes africaines en pôles d’innovation similaires à ceux de Dubaï, de Singapour ou de la Silicon Valley aux États-Unis ? Que peuvent faire les gouvernements aux niveaux citadin, régional, provincial, national ? Les politiques nationales de STI sont-elles suffisamment sensibles au défi ? L’intégration régionale peut-elle être un instrument de transformation des villes africaines en pôles d’innovation ? Les leçons de Dubaï et de Singapour sont-elles transférables ? Pourquoi est-il important d’examiner le rôle des villes africaines en tant que pôles d’innovation et quels sont les défis qui empêchent les villes africaines de se transformer en de tels pôles.
Publié par:
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001
Addis-Abeba (Éthiopie)
Tél. +251 11 551 5826
Adresse électronique : ecainfo@uneca.org