Addis Abeba, le 4 mars 2015 (CEA) - Les systèmes de passation de marchés publics en Afrique sont devenus de plus en plus une cible pour des pratiques de corruption. En effet, la corruption dans les passations de biens et services publics est un obstacle majeur à la croissance économique et au développement. Les effets de la corruption sur l’économie peuvent être sévères incluant la mauvaise allocation des ressources rares, la réduction de la qualité des services, l’augmentation du coût des affaires, désincitant les investissements étrangers aussi bien que la diminution des revenus des taxes du gouvernement. Il est estimé que les pays africains perdent 148 milliards de dollars USD annuellement à travers la corruption.
Les passations de marchés publics dans le domaine des infrastructures ne sont pas épargnées de corruption. Le secteur des infrastructures est devenu plus vulnérable à la corruption provenant du secteur public, mais aussi du secteur privé. Ceci constitue une préoccupation majeure pour l’agenda de transformation structurelle du continent étant donné que les ressources sont mal allouées pour des pratiques de corruption.
En ligne avec ses initiatives de combattre la corruption et améliorer la gouvernance en Afrique, la Division de Politiques Macroéconomiques prépare une étude cadre sur la ‘corruption dans les passations de marches publics : le cas des infrastructures en Afrique’. Cette étude fait parti du programme régional pour l’Afrique en matière de lutte contre la corruption, qui a débuté en 2011. L’objectif de cette étude cadre est de présenter une évaluation actualisée de l’impact de la corruption dans les passations de marchés publics en Afrique. Plus particulièrement, l’étude cherche à montrer les effets négatifs de la corruption dans les passations de marchés publics sur le développement des infrastructures en Afrique et de proposer des recommandations politiques.
Cette étude cadre souligne les systèmes de passation des marchés publics dans certains pays africains, les défis clés et les reformes légales et institutionnelles mises en place par le gouvernement au fil des années. Sur la base de meilleures pratiques identifiées au sein et hors de la région, les recommandations seront proposées aux décideurs politiques sur comment traiter les passations de marchés publics dans le domaine des infrastructures.
Les résultats préliminaires de l’étude, qui ont été discutés lors de la réunion du groupe spécial d’experts tenue le 25 février 2015, informeront en outre ce projet de recherche.