L’Afrique doit tirer parti du protocole ferroviaire de Luxembourg pour renforcer les infrastructures de transport

Marrakech, le 23 mars 2019 (CEA) - Les États africains manquent d’énormes opportunités d’acquérir des véhicules de transport ferroviaire sans aucun coût financier pour les gouvernements, mais l’adhésion au Protocole de Luxembourg sur les chemins de fer changerait la situation, conseillent les experts.

Tel est le message très clair envoyé lors d’un évènement destiné à informer les pays africains de l’importance de signer et d’adhérer au Protocole de Luxembourg sur les chemins de fer de la Convention du Cap sur les garanties internationales portant sur des équipements mobiles.

Signer et ratifier le Protocole changera la donne, car il donnerait aux créanciers privés et aux bailleurs une confiance totale dans les investissements de matériel roulant ferroviaire sur le continent, sans craindre de se perdre en cas de défaillance des débiteurs, en raison de clauses sur les garanties de l’État.

Outre ces garanties, le Système unique d’identification des véhicules ferroviaires (URVIS) du Protocole sera essentiel pour « identifier les propriétaires d’actifs, facilitant ainsi le financement de projets de matériel roulant ferroviaire, soutenant les opérateurs de fabrication et protégeant les opérateurs transfrontaliers », déclare Mme Mesela Nhlapo, Directrice de l’Association des chemins de fer d’Afrique du Sud.

Dans cet écosystème, le suivi sera facilitée pour toutes les parties prenantes – l’État, les créanciers / bailleurs et les exploitants privés de véhicules ferroviaires acquis.

Selon M. Howard Rosen, Président du Groupe de travail ferroviaire, les pays qui adhèrent au Protocole de Luxembourg attireront les créanciers privés et les investisseurs dans les projets de matériel roulant car le régime tient compte de plusieurs facteurs démotivants.

Les revers actuels comprennent : l’absence de titres nationaux ou de registre de sécurité, des identifiants instables, des cadres juridiques limités et des incertitudes quant à la reprise des actifs de débiteurs / opérateurs défaillants.

« Les chemins de fer détiennent la clé pour libérer le potentiel des États et des continents », indique M. Rosen. Les pays devront donc envisager d’investir dans ce parc et son matériel roulant, compte tenu des nombreux avantages apportés par rapport au système de transport routier.

Il dit que les pays doivent utiliser davantage les chemins de fer pour lutter contre la pollution. Les statistiques montrent que l’utilisation du rail ne représente actuellement que 0,5% de la pollution induite par les transports par rapport aux systèmes de transport routier, qui représentent 72,1% de cette pollution.

En outre, le recours préférentiel au rail réduira les accidents humains (environ 50 000 personnes décèdent chaque année des suites d’accidents de la route).

En outre, « l’urbanisation rapide et l’industrialisation massive en Afrique créeront des problèmes de transport auxquels les chemins de fer et le matériel roulant pourront mieux répondre. Ainsi, le rail sera donc le futur mode de transport terrestre de choix en Afrique », estime M. Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA.

Il affirme que l’Afrique ne pourra probablement pas tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) si elle n’améliore pas ses infrastructures de transport, notant que le Protocole de Luxembourg sur les chemins de fer offre une occasion de le faire.

Les participants à la réunion notent que le Protocole facilitera les Partenariats public-privé permettant aux pays africains de réaliser des gains sur les réseaux ferroviaires, citant l’exemple du Gautrain en Afrique du Sud qui a permis de réduire la congestion sur le Corridor Johannesburg-Pretoria pour les usagers.

La CEA est sur le point de lancer une campagne visant à préciser les avantages de la signature et de la ratification du Protocole de Luxembourg sur les chemins de fer à l'attention des États membres.

 

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