L’Afrique doit adopter une politique budgétaire favorable aux pauvres pour respecter le délai de développement - rapport de la CEA

Marrakech, Maroc, le 23 mars 2019 - Les pays africains doivent adopter une politique fiscale en faveur des pauvres et examiner les implications d’un tel plan en matière de répartition des revenus et des inégalités, déclare la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Pour réduire la vulnérabilité fiscale et augmenter les recettes fiscales, le rapport appelle les États africains à adopter une politique budgétaire anticyclique au lieu de la stratégie anticyclique qui prévaut désormais sur le continent, indique la CEA dans son Rapport économique sur l’Afrique annuel (ERA), lancé aujourd’hui, à Marrakech, au Maroc

« Une politique budgétaire anticyclique signifie, réduire les dépenses et augmenter les impôts pendant les périodes de forte expansion, ainsi qu’augmenter les dépenses et réduire les impôts pendant les récessions », dit le Rapport. En adoptant une politique anticyclique au lieu du type a-cyclique qui ne prend pas en compte le cycle économique, les pays africains peuvent augmenter leurs recettes fiscales jusqu’à 5%, selon le Rapport.

Ledit Rapport appelle les gouvernements africains à renforcer la gestion macroéconomique, à améliorer l’efficacité des dépenses et à renforcer leurs capacités à mobiliser des recettes car la gestion des finances publiques sur le continent est en grande partie responsable du manque d’instabilité macroéconomique sur le continent.

En outre, il encourage les gouvernements africains à réaffecter davantage de fonds à la santé et à l’éducation afin d’accroître les investissements et la croissance.

En effet, « l’investissement privé a la plus grande influence sur le Produit intérieur brut (PIB) réel par habitant en Afrique à long terme par rapport à d’autres facteurs ».

« La réduction des dépenses militaires stimulera également la croissance en Afrique », indique ERA.

Le Rapport appelle également à l’utilisation de la politique budgétaire pour lutter contre les inégalités hommes-femmes et promouvoir « la budgétisation sensible au genre dans les processus budgétaires normaux ».

Il souhaite entre autres que les gouvernements africains voient leurs projets de dépenses stimuler la demande intérieure de produits manufacturés, car leur consommation a un second impact plus important sur la valeur ajoutée manufacturée.

Une « mise en œuvre complète » de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) peut également augmenter les investissements de manière globale en Afrique, indique le Rapport.

Dans le but d’augmenter les investissements, il recommande aux pays africains de ne pas s’unir dans la réduction de l’impôt sur les sociétés, dans le cadre de ce qu’il décrit comme une tendance générale au « nivellement vers le bas », car les preuves disponibles montrent que les retombées en termes d’investissements générés ne sont pas proportionnelles à la réduction réalisée.

Cette édition 2019 du Rapport économique sur l’Afrique, dont le thème, « Une politique budgétaire pour financer le développement durable en Afrique », examine les réformes institutionnelles et les politiques susceptibles de permettre aux pays africains de maximiser la mobilisation des ressources publiques nationales en vue de financer leur programme de développement, tout en mettant l’accent sur rôle de la politique fiscale.

Le Rapport identifie plusieurs succès rapides dans la recherche par l’Afrique d’une marge budgétaire supplémentaire pour financer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et les aspirations de l’Agenda 2063.

 

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