Journée de l’Afrique à la COP22: Les dirigeants africains manifestent leur engagement et action contre le changement climatique

Marrakech, Maroc, le 17 novembre 2016Les chefs d’État et de gouvernement africains ont célébré la Journée de l’Afrique, ce mercredi 16 novembre 2016,  en marge de la 22ème Conférence des parties à la CCNUCC (COP22). Pour l’occasion, le Pavillon Afrique a abrité une série de débats stratégiques ciblés sur la ratification et la mise en œuvre de l’Accord de Paris et sur les initiatives majeures lancées à l’échelle du continent pour appuyer les efforts des États membres.

Le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a présidé la rencontre de haut niveau à laquelle participaient les présidents Ian Khama du Bostwana, Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, Faure Gnassingbé du Togo. Étaient aussi présents des ministres venant de tout le continent, les responsables d’institutions panafricaines, la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l’Afrique, l’Agence de planification et de coordination du NEPAD, ainsi que les partenaires au développement.

Cette Journée spéciale avait pour thèmes « Traduire les engagements en actions avec les Contributions déterminées au niveau national (CDN) en Afrique » et « L’Initiative africaine sur les énergies renouvelables : Aller de l’avant ».

Le changement climatique est un des défis les plus importants auxquels la planète est confrontée, et l’Afrique en subit d’ores et déjà certains des effets les plus graves. Voilà pourquoi les dirigeants du continent y ont répondu de manière proactive avec la création du Comité des chefs d’État et de gouvernements africains pour la lutte contre le changement climatique (CAHOSCC) et du Groupe des négociateurs africains (AGN) sur le climat, qui ont grandement pesé jusqu’ici sur les négociations internationales.

La présence des chefs d’État à la COP22 et l’organisation de la Journée de l’Afrique soulignent encore davantage l’importance donnée à la défense des intérêts du continent, dans le cadre mondial de gouvernance pour la lutte contre le changement climatique comme dans la définition de la feuille de route visant à réduire la hausse globale des températures à un niveau « bien inférieur » à l’objectif de 2°C – le seuil maximum à ne pas franchir si l’on veut éviter des évolutions dangereuses du système climatique, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

La COP21, organisée à Paris en décembre 2015, a abouti à l’Accord de Paris, dans lequel les Contributions déterminées au niveau national (CDN) sont le principal mécanisme de réduction de la hausse globale des températures. À ce jour, 46 pays africains ont signé l’Accord de Paris et 27 pays sur 103 ont ratifié ledit Accord, entré en vigueur le 4 novembre 2016.

L’Afrique s’est saisie de l’occasion offerte par la COP22, dite « COP de l’action », pour faire preuve de leadership dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, au travers des CDN et en veillant à ce que les moyens de mise en œuvre – en l’occurrence les financements, le renforcement des capacités, le développement et le transfert des technologies, qui en sont les éléments fondamentaux – soient prévus.

Au-delà de la COP22, l’alignement des CDN sur les priorités et les initiatives de développement nationales existantes reste une question centrale. La mise en œuvre de l’accord sera facilitée et soutenue par les initiatives et les programmes panafricains qui s’articulent autour d’une série de partenariats – l’Initiative pour l’adaptation en Afrique (IAA) et l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI par acronyme anglais) notamment. Bénéficiant de l’appui des gouvernements français et allemand, l’AREI entend ainsi atteindre 300 gigawatts au moins de capacité en énergies renouvelables d’ici à 2020.

Soulignant l’importance de l’accès à l’énergie, le Président Condé fait savoir que 700 millions d’Africains – sur près d’un milliard – n’ont toujours pas accès à l’électricité. « Nous nous battons depuis 2002 pour que la production d’électricité s’accélère et s’intensifie » rappelle-t-il, exprimant par ailleurs sa satisfaction à l’égard du financement de l’initiative AREI, signe selon lui de la volonté de l’Europe de tenir ses engagements en matière de mise en œuvre.

Pour le président Condé, l’Afrique doit se développer sur la base d’un mix énergétique, « mais nous devons aussi nous développer rapidement ; et plus vite l’Afrique aura accès à l’électricité, plus vite l’Afrique se développera ».

Le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, dit que l’énergie est le moteur de la croissance et du développement de l’Afrique. Il insiste sur la nécessité d’un mix énergétique composé de systèmes sur et hors réseau ; et réaffirme : « Transformons les promesses sur papier en projets concrets. Travaillons ensemble au succès de l’Afrique. Éclairons et alimentons l’Afrique en énergie ! »

« Toutes ces initiatives s’inscrivent parfaitement dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, dont l’objectif est de bâtir une Afrique prospère, fondée sur une croissance inclusive, et qui met l’Afrique sur la voie d’un développement durable centré sur des programmes résilients au changement climatique, tandis que nous contribuons à protéger notre environnement en développant des énergies renouvelables », indique la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans une déclaration lue en son nom par Elham Mahmoud Ahmed, Commissaire chargé de l’énergie et des infrastructures, à la Commission de l’UA.

Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), quant à lui souligne l’importance de faire coïncider les initiatives de lutte contre le changement climatique en Afrique et les efforts de développement durable, en faisant remarquer que « les impacts du changement climatique en Afrique gagnent en complexité, entraînant de nouvelles menaces sur les vies humaines et les moyens de subsistance, de nouvelles dynamiques migratoires, des catastrophes naturelles, des conflits et des opportunités économiques manquées ».

Le Ministre égyptien de l’environnement et Président de la conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN), Mohammed Fahmy, salue également ces initiatives et encourage une mise en œuvre fondée sur la gouvernance et la transparence.

Les présidents de la COP21 et COP22, Ségolène Royal (France) et Salaheddine Mezouar (Maroc), ont également pris part à l’évènement. « C’est une COP africaine, et les plus grandes économies doivent remplir leurs engagements vis-à-vis de l’Afrique », déclare la ministre française.

Salaheddine Mezouar, Président de la COP22, pour sa part annonce que « l’Afrique doit s’électrifier et s’électrifiera au meilleur coût possible, et c’est ce qu’elle fera », et que la feuille de route de la COP22 devra « traiter la question du financement, de l’accès à l’électricité et du renforcement des capacités afin d’accroître le taux de réussite des projets […]  ». Et il souligne qu’il est temps de mettre fin aux idées reçues sur la capacité des pays africains à mener des projets à leur terme.

 

Contacts  


Banque africaine de développement (BAD)

Faïza Ghozali, Chargée de communication principale - T. + 225 20 26 19 34 / P. +212 (0) 653 612 685 / f.ghozali@afdb.org

Sonia Borrini, Chargée de communication - T. +225 20 26 55 62 / P. +212 (0) 653 710 103 / s.borrini@afdb.org

Sites Internet : www.afdb.org/fr/cop22 ou www.afdb.org


Commission de l’Union africaine (CUA)

Molalet Tsedeke, Chargé de communication principal – P. +251 911 630 631 / molalett@africa-union.org

Sites Internet : www.au.int ou www.au.int/cop22


Commission économique pour l’Afrique (CEA)

Jacqueline Chenje, Chargée de Communication, Centre africain pour la politique en matière de climat – jchenje@uneca.org ;

Houda Filali-Ansary, Chargée de Communication, Bureau pour l’Afrique du Nord – P. +212 673 734 462 / hfilali-ansary@uneca.org

Sites Internet : www.uneca.org; www.climdev-africa.org 


NEPAD

Teko Nhlapo, Chargé de communication – Tekoh@nepad.org

Site Internet : www.nepad.org/fr