Note d’orientation de la CEA - Les droits de tirage spéciaux au service de la reprise économique après le COVID-19

Note d’orientation de la CEA - Les droits de tirage spéciaux au service de la reprise économique après le COVID-19

La pandémie de COVID-19 a donné lieu à une crise budgétaire, en particulier dans les pays tributaires des produits de base, qui avaient déjà épuisé leur marge de manoeuvre budgétaire dans des dépenses massives d’infrastructures financées en grande partie par des prêts commerciaux. En 2019, plus de la moitié des pays africains enregistraient des déficits budgétaires supérieurs à 3 % du produit intérieur brut (PIB), tandis que le ratio de la dette par rapport au PIB de 22 pays africains était supérieur à la moyenne de l’ensemble du continent (61 % du PIB en 2019).

Malgré leurs contraintes budgétaires, les pays africains ont engagé 44 milliards de dollars de leurs fonds propres pour faire face à la crise, soit 2 % du PIB du continent en 2019. À l’inverse, au 29 avril 2020, les pays du G20 avaient déboursé 6 300 milliards de dollars en aide budgétaire contre la crise, soit 9,1 % de leur PIB en 2019.

En réponse à ces pressions budgétaires, les pays du G20 et le Fonds monétaire international (FMI) ont lancé des programmes visant à alléger les contraintes de liquidité des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Les pays du G20 ont instauré un moratoire sur la dette bilatérale de 73 pays en développement. De même, le FMI fournit un financement de 10 milliards de dollars aux pays africains via son Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC) et sa Facilité de crédit rapide (FCR). Cependant, compte tenu du financement énorme nécessaire pour répondre adéquatement à la crise, ces fonds peuvent être considérés comme la première étape d’une série de mesures d’intervention.

C’est dans ce contexte que de nombreuses personnalités de premier plan ont plaidé en faveur d’un appui supplémentaire aux pays en développement sous forme de droits de tirage spéciaux (DTS). Les demandes vont d’un appel à de nouvelles allocations de DTS à une demande de don ou de prêt d’une partie des allocations actuelles de DTS par les pays riches à des pays à faible revenu et à revenu intermédiaires qui connaissent une crise de liquidité.