Eau, alimentation, sécurité énergétique: émergence d’une Afrique qui tire parti des possibilités offertes par les changements climatiques

Eau, alimentation, sécurité énergétique - Émergence d’une Afrique qui tire parti des possibilités offertes par les changements  climatiques

Contexte

Les changements climatiques ont des effets évidents dans de nombreuses régions d’Afrique (Sepo H. et autres, 2013 ; Waithaka, M. et autres, 2013 ; Abdulai Jalloh et autres, 2013). Dans son cinquième rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle la gravité des effets actuels et futurs des changements climatiques : augmentation du niveau des mers, inondations, sécheresses, ouragans et hausse des températures. En outre, d’après les prévisions, les variations saisonnières du climat sur le continent entraîneront une réduction des ressources, notamment en eau, et une modification de la nature des sols pour la production de certaines variétés de cultures. Ces effets pourraient être atténués si l’on parvenait à contenir la hausse de la température à moins de 2°C.

Nouvel impératif de développement, les changements climatiques menacent la croissance économique et le développement de l’Afrique. Les moyens de subsistance et les activités économiques en Afrique sont liés aux ressources naturelles et alimentés par des pratiques de production simples. Des secteurs économiques clefs continuent d’être vulnérables face aux effets négatifs des changements climatiques et des conditions climatologiques extrêmes. Le secteur agricole, par exemple, qui fait vivre près de 70 % de la population, se caractérise essentiellement par des systèmes d’irrigation pluviale.

Les dirigeants africains ont pris des mesures pour réorienter les ressources naturelles du continent afin de réaliser la transformation voulue et, partant, combattre la pauvreté et garantir la sécurité alimentaire, énergétique et hydrique, et le partage de la prospérité entre tous les habitants. Cette réorientation d’ordre politique a abouti à une relance de l’économie et à une croissance économique soutenue au cours des dernières décennies.

C’est dans ce contexte que se posent un certain nombre de questions sur les changements climatiques et le développement en Afrique, parmi lesquelles :

  1. L’Afrique peut-elle transformer ses secteurs productifs et surmonter les obstacles liés aux changements climatiques ?
  2. Quelles opportunités l’Afrique peut-elle saisir dans le contexte de l’accord post-2015 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ?
  3. Les décideurs africains peuvent-ils accorder la priorité à l’investissement aux fins de la recherche sur le développement ?
  4. Que peuvent-faire les gouvernements africains pour tirer parti des opportunités de financement climatique ?
  5. Comment le programme mondial lié à l’accord post-2015 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques peut contribuer à soutenir les efforts de l’Afrique en faveur d’une économie verte ?

Les objectifs du présent document sont les suivants :

  • Souligner l’impérieuse nécessité de réaliser les investissements et de prendre les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes des groupes africains vulnérables ;
  • Mettre en évidence les perspectives qu’offrent les changements climatiques pour transformer l’agriculture, en tenant compte des liens de ce secteur avec d’autres secteurs économiques clefs tels que l’énergie et les ressources hydriques ;
  • Contribuer à faire comprendre aux décideurs que les changements climatiques ne posent pas seulement des problèmes mais ouvrent des perspectives pour transformer l’Afrique, l’objectif étant de mettre l’accent sur ces perspectives pour favoriser la résilience à long terme face aux effets des changements climatiques ;
  • Compte tenu des principales conclusions du cinquième rapport d’évaluation du GIEC, faire comprendre qu’il ne saurait y avoir transformation et réduction de la pauvreté en Afrique sans une prise en compte des liens entre l’agriculture, l’eau et l’énergie ;
  • Contribuer à renforcer la position de l’Afrique et veiller à ce que les intérêts du continent soient reflétés dans l’accord post-2015 sur les changements climatiques.