Crise de la COVID-19 en Afrique du Nord : Impact et stratégies d'atténuation
Les économies d'Afrique du Nord ont subi de plein fouet la crise du COVID-19, induite par les mesures de confinement et leur impact négatif sur l'offre et la demande, ainsi que par la réduction drastique de la demande mondiale, à l'origine de la baisse des exportations en Afrique du Nord. Conséquence de la baisse de 50% du prix du pétrole et du confinement, le PIB de l'Algérie pourrait enregistrer une chute de -4,5% à -5,8% en 2020. Le Maroc et la Tunisie, dont les économies ont essuyé le choc de la chute du tourisme et de la demande en provenance de l'UE, devraient accuser une croissance du PIB de -3,7% et -5% respectivement. Plus globalement, la croissance de l'Afrique du Nord tombera à -1,8% en 2020, alors que la perte d'emplois en équivalent plein temps pourrait atteindre 5 millions d’emplois en 2020.
La relance économique de la sous-région devrait être amorcée en 2021, sous réserve qu'il n'y ait pas de réapparition de la pandémie. Cette reprise, prévue pour 2021, reste néanmoins tributaire du succès des mesures d'atténuation prises actuellement par les gouvernements. Certains pays de la sous-région, particulièrement dépendants des activités liées au tourisme (transports, restauration, hôtellerie, etc.), connaîtront un retard dans le redressement de leur situation du fait que les mesures de confinement dureront plus longtemps.
Du fait de ses répercussions importantes et probablement de longue durée sur l'emploi et la santé, la pandémie pourrait mettre à mal les réalisations de la sous-région en matière d'Objectifs de Développement Durable (ODD), ce qui ne manquera pas d'entraîner une augmentation des niveaux de pauvreté et d'inégalité.