Des exemples à copier
Au cours de la cérémonie d’ouverture officielle de la 7e réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement de la CEA et de la conférence des ministres de l’Economie et des Finances de l’UA, Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la CEA a basé son intervention sur des modèles d’industrialisation qui peuvent inspirer l’Afrique. Il a cité l’exemple de Prato, une petite ville italienne devenue la capitale du textile de ce pays. 50 000 travailleurs chinois s’étaient progressivement installés dans la petite ville, produisant à la chaîne des vêtements made in Italy pour les marques prestigieuses comme Fendi, Salvatore, Ferragamo, etc. La productivité de ces travailleurs a transformé le visage de la modeste cité.
Autre modèle économique cité par Carlos Lopes, ce sont les "maquiladoras" du Mexique qui n’est autre chose qu’une opération de fabrication dans une zone franche. Les usines importent le matériel et l’équipement, en franchise de droits et de taxes, pour l’assemblage, la transformation ou la fabrication, puis exportent les produits assemblés ou fabriqués vers les pays d’origine des matières premières. Les Mexicains ont tiré avantage de cette activité de manière à augmenter les exportations de 50% entre 2009 et 2012 pour atteindre 196 milliards de dollars. Soit plus du double du total des exportations africaines des produits manufacturés. Au Mexique les investisseurs chinois ont découvert le filon et font augmenter l’investissement de 7,4 milliards de dollars en faveur des "maquiladoras" en 2012. Ils proposent que les "maquiladoras" s’orientent vers l’industrie automobile plus lucrative. Et des concessionnaires sont intéressés par l’offre.
Ces exemples, selon Carlos Lopes, montrent simplement que le paysage du commerce international et de l’investissement a évolué. Les entreprises se délocalisent et font des arrangements sur la base des droits conférés par la propriété intellectuelle et des brevets. Dans le processus de production, le secrétaire exécutif adjoint de la CEA explique qu’il est possible de s’insérer dans les segments et les sous-secteurs spécifiques. L’innovation et la souplesse pèsent de toutes leurs valeurs dans le processus de l’industrialisation. Et l’Afrique doit en tenir compte pour tracer sa voie d’industrialisation.