Rapport du comité d’experts

A. PARTICIPATION 

1 La vingt-cinquièmeréunion du Comité d'experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique s'est tenue à Ouagadougou du 10 au 13 mai 2006. M. O.O.O Ogunkua, Secrétaire permanent du Ministère des finances du Nigéria, qui présidait la séance d'ouverture, a fait une brève allocution de bienvenue. Des discours d'ouverture ont ensuite été prononcés par M. Abdoulie Janneh, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et par M. Seydou Bouda, Ministre de l'économie et du développement du Burkina Faso.

2. Des représentants des États membres énumérés ci-après ont participé à la réunion:

Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Congo, Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Madagascar, Mali, Maroc, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Sénégal, Somalie, Swaziland, Togo, Tunisie et Zimbabwe.

3. Le représentant de l'Union africaine a également pris part aux délibérations du Comité.

4. Les organismes et institutions spécialisées des Nations Unies ci-après étaient représentés: Banque mondiale, Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Fonds monétaire international (FMI), Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Organisation internationale du travail (OIT), Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme alimentaire mondial (PAM), Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), et Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

 5. Des observateurs des organismes et entités ci-après étaient présents: Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC), Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Centre africain de recherche appliquée et de formation pour le développement social (ACARTSOD), Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (COMESA), Union africaine (UA) et Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

B. ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ÉLECTION DU BUREAU

6. Le Comité a adopté l'ordre du jour suivant:  

1. Ouverture de la réunion

2. Élection du Bureau

3. Adoption de l'ordre du jour et du programme de travail

4. Présentation et examen de l'Étude des conditions économiques et sociales en Afrique, 2005 et perspectives pour 2006  

5. Présentation et examen du thème de la Conférence - Relever le défi de l'emploi en Afrique

6. Présentation et examen du rapport sur les progrès de l'alignement des stratégies de lutte contre la pauvreté sur les Objectifs du Millénaire pour le développement 

7. Questions statutaires:

  • Examen du Rapport annuel sur les activités de la Commission, 2006;

  • Suite donnée par la CEA au Document final du Sommet mondial de 2005; · Questions diverses.  

8. Questions diverses  

9. Examen et adoption du rapport du Comité et des projets de résolution  

10. Clôture de la réunion  

7. Le Comité a approuvé le programme de travail et a recommandé d'aborder les grandes questions multisectorielles de développement évoquées par le Secrétaire exécutif de la CEA et la Ministre des finances du Nigéria dans leurs discours d'ouverture.  

Élection du Bureau

8. Le Comité a élu à l'unanimité les membres du nouveau Bureau, dont la composition est la suivante:

Président:

Burkina Faso

Premier Vice-Président:

République du Congo

Deuxième Vice-Président:

Libye

Troisième Vice-Président:

Burundi

Rapporteur:

Royaume du Swaziland

C. Compte rendu des travaux

Discours d'ouverture

9. En sa qualité de président du Bureau sortant, M. Ogunkua, Secrétaire permanent du Ministère des finances du Nigéria, a accueilli chaleureusement les participants et a remercié les hôtes de la réunion, le Gouvernent et le peuple du Burkina Faso. Au nom du Gouvernement nigérian, il a félicité M. Abdoulie Janneh de sa récente nomination au poste de secrétaire exécutif de la CEA et l'a assuré de la coopération et de l'appui du Comité dans sa nouvelle tâche.

10. Abordant le thème de la Conférence, M. Ogunkua a noté que la croissance économique relativement forte que de nombreux pays africains avaient enregistrée en 2005 ne s'était pas accompagnée de progrès comparables en matière de création d'emplois et de réduction de la pauvreté. De fait, la pauvreté avait augmenté ces dernières années, en raison notamment des forts taux de croissance démographique et de la base très étroite de la croissance récente, concentrée dans le secteur extractif. M. Ogunkua a également attribué les médiocres résultats de nombreux pays africains en matière d'emploi au fait qu'il n'avait guère été tenu compte des questions d'emploi dans les stratégies de lutte contre pauvreté et les autres plans de développement nationaux. Il a donc invité instamment le Comité à proposer des mesures novatrices et audacieuses pour promouvoir l'emploi et lutter contre la pauvreté, car cela serait essentiel pour progresser dans la réalisation des OMD et des objectifs du NEPAD.

11. Dans sa déclaration d'ouverture, le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Abdoulie Janneh, a exprimé sa profonde gratitude au Gouvernement et au peuple du Burkina Faso, qu'il a remerciés d'avoir accueilli la Conférence des ministres de 2006. Il attendait avec impatience de pouvoir coopérer fructueusement avec le Comité et les ministres au cours des jours suivants afin de déterminer quelle serait la meilleure façon pour le secrétariat de la CEA d'aider ses États membres à définir des priorités et fixer des orientations qui puissent les aider à réaliser les OMD et à améliorer la qualité de la vie de leur population.

12. Se référant aux divers engagements pris par la communauté internationale en 2005 pour aider à répondre aux besoins spéciaux de l'Afrique, le Secrétaire exécutif a indiqué qu'en 2006, des mesures devraient être prises pour donner suite à ces engagements. Il a informé le Comité des travaux menés par la CEA au cours de l'année écoulée pour faire avancer le programme de développement du continent dans plusieurs domaines essentiels. Il a cité par exemple le Forum pour le développement de la statistique (FASDEV), la réunion régionale sur les pays les moins avancés, la Réunion plénière africaine sur les stratégies de réduction de la pauvreté et les OMD et la réunion d'experts du changement climatique, qui avaient été organisés au cours de l'année.

13. Passant en revue certaines des grandes questions à l'ordre du jour de la réunion en cours, le Secrétaire exécutif a noté que le choix du thème de la conférence de 2006 constituait aussi une réponse directe à l'engagement pris en 2005 dans la Déclaration de la Conférence des ministres de la CEA d'élaborer des stratégies pour créer des emplois décents et productifs dans le contexte des stratégies nationales de lutte contre la pauvreté, conformément à la déclaration du Sommet de l'Union africaine de 2004 sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté. A cet égard, il a exprimé l'espoir que les travaux de la réunion en cours déboucheraient sur l'élaboration d'un plan d'action intégrant des mesures de création d'emplois dans les politiques, stratégies et plans de développement des pays africains.

14. M. Janneh a informé la réunion que dans le cadre de ses efforts visant à donner suite aux résultats de la Conférence et à mettre en œuvre le plan d'action de Ouagadougou, la CEA avait l'intention de créer un forum régional de l'emploi constitué d'experts politiques et techniques de l'UA, de la BAfD, de l'OIT et des communautés économiques régionales pour aider les États membres à renforcer leurs capacités et faciliter l'apprentissage et le partage d'expériences propres aux pays.

15. Passant à un autre point important de l'ordre du jour de la réunion, le Secrétaire exécutif a informé les experts des mesures que la CEA avait prises sous sa direction pour donner suite aux résultats du Sommet mondial de 2005 et d'autres manifestations importantes au niveau régional. Il leur a annoncé qu'il avait déjà pris une première mesure importante en créant un équipe de travail chargée d'examiner les besoins actuels et nouveaux de l'Afrique et de proposer des changements qui permettent d'y répondre plus efficacement ainsi que d'accroître l'impact des travaux de la CEA. L'Équipe de travail s'était appuyée sur de larges consultations avec les parties prenantes, dont les États membres, les partenaires clefs comme la Commission de l'Union africaine, la BAfD, les CER et d'autres institutions du système des Nations Unies ainsi que le personnel de la CEA. Les consultations ont montré que le projet de repositionner et de rénover la CEA bénéficiait d'un très large soutien. Elles ont également été bénéfiques à ce projet. Le Secrétaire exécutif a poursuivi en présentant au Comité un certain nombre de conclusions et recommandations préliminaires de l'Équipe de travail.

16. L'Équipe de travail a proposé, entre autres recommandations importantes, de concentrer les travaux futurs de la CEA sur deux domaines prioritaires pour l'Afrique, à savoir, premièrement, l'intégration régionale, que la CEA compte promouvoir en accroissant son appui pour renforcer les moteurs de l'intégration régionale que sont la Commission de l'Union africaine et les communautés économiques régionales, et, deuxièmement, l'adoption de mesures pour répondre aux besoins spécifiques de l'Afrique et relever les défis mondiaux qui se posent au continent. Dans le cadre de ces deux grands domaines prioritaires, la CEA concentrera son programme de travail sur les six principaux thèmes suivants: développement social; sécurité alimentaire et développement durable; commerce, mondialisation et développement économique; technologies de l'information et de la communication (TIC), science et technologie; bonne gouvernance et gestion du développement. Le développement de la statistique, la promotion de l'égalité des sexes, et l'autonomisation des femmes seraient des thèmes communs à ces domaines.

17. Le Secrétaire exécutif a noté que les domaines thématiques recensés correspondent à des mandats très clairs donnés par les États membres et nécessitent le renforcement de la coopération avec l'UA, la BAfD et d'autres organisations régionales et sous-régionales pour atteindre les objectifs du NEPAD. Il a noté en outre que la structure organisationnelle, l'allocation des ressources et l'éventail des qualifications à la Commission devront tenir compte des nouvelles priorités stratégiques et des domaines thématiques et qu'il faudra notamment institutionnaliser un cadre de gestion des ressources humaines et de travail plus motivant, qui incite le personnel à donner le meilleur de lui-même.

18. Le Secrétaire exécutif a, en conclusion, invité le Comité d'experts à examiner ces propositions de façon approfondie lors de l'examen du point de l'ordre du jour correspondant, prévu pour le lendemain, à donner son avis à leur sujet et à les approuver.

19. Dans ses observations préliminaires, S.E.M. Seydou Bouda, Ministre de l'économie et du développement du Burkina Faso, a souhaité la bienvenue aux participants à la réunion et a félicité la CEA de l'assistance qu'elle n'a cessé d'apporter au Gouvernement du Burkina Faso pour l'organisation de la réunion en cours.

20. M. Seydou Bouda a souligné l'opportunité de cette réunion, qui permettait aux pays africains et à la communauté internationale d'aborder ensemble les défis du développement, et en particulier les problèmes criants de la pauvreté et de chômage en Afrique. Il a souligné à cet égard que la croissance économique n'avait pas permis de réduire la pauvreté, en partie parce que la grande majorité de la population n'avait pas d'emploi stable ni de revenu régulier. Tout en regrettant que peu de progrès aient été accomplis pour mettre en œuvre la Déclaration de Ouagadougou adoptée en septembre 2004 à la session extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, il s'est félicité que la Déclaration ait permis de jeter les bases d'une action concertée en faveur de l'emploi. Il a donc exhorté le Comité d'experts à accorder une place de choix à l'emploi dans ses efforts de lutte contre la pauvreté. Il a exprimé l'espoir que les participants présenteraient un cadre global qui permette de dynamiser considérablement les efforts de création d'emplois, sur la base d'un engagement politique national solide.

21. L'orateur a notamment préconisé aux États membres de mettre en place des cadres nationaux de création d'emplois, en tenant compte de la nécessité d'affiner les stratégies de mise en œuvre, aux échelons national, sous-régional et régional. Il a instamment recommandé de faire en sorte que les travaux du Comité permettent à la Conférence des ministres de réaffirmer l'importance vitale de l'emploi pour réduire la pauvreté et promouvoir le développement en Afrique. La Conférence devrait définir un cadre, proposer des stratégies de partenariat et demander au secrétariat de la CEA d'organiser une réunion régionale d'experts chargée d'examiner et de proposer des stratégies appropriées en vue de mettre effectivement en œuvre les engagements de Ouagadougou concernant l'emploi et la lutte contre la pauvreté.

Présentation et examen de l'étude des conditions économiques et sociales en Afrique, 2005 et perspectives pour 2006 (point 4 de l'ordre du jour)

22. Le Comité était saisi du document intitulé « Étude des conditions économiques et sociales en Afrique, 2005» (E/ECA/CM.39/3/Rev.1). Il a félicité le secrétariat pour la qualité et l'exhaustivité du document, qui montrait des résultats économiques satisfaisants dans les pays africains, la croissance du PIB réel étant passé de 5,2% en 2004 à 5,3% en 2005. Cette performance s'expliquait principalement par l'amélioration de la gestion macroéconomique dans plusieurs pays et par la hausse continue des cours internationaux à l'exportation des principaux produits de base, en particulier le pétrole. En outre, l'augmentation de la production agricole a été un facteur d'accélération de la croissance économique dans beaucoup de pays, en particulier dans la sous-région de l'Afrique de l'Est. Ces facteurs devraient continuer à soutenir la croissance en 2006.

23. Cependant, l'Étude montrait également que les chiffres globaux de la croissance masquent de grandes diversités d'un pays à l'autre et d'une région à l'autre et qu'ils ne s'accompagnent pas de gains substantiels en matière de création d'emplois. Il n'y a donc pas eu de signes majeurs de recul du niveau de la pauvreté et d'amélioration des conditions sociales dans la région. Dans la plupart des cas, la croissance a été insuffisante et instable, ce qui ne permettra pas aux pays africains de réaliser les OMD d'ici 2015. Pour résoudre ce problème, l'Étude adresse aux décideurs africains un certain nombre de recommandations: promouvoir la diversification économique ; assurer un approvisionnement fiable en énergie ; créer des infrastructures suffisantes ; intensifier les efforts d'intégration régionale et mettre l'emploi au cœur des cadres macroéconomiques.

24. Lors du débat, les experts ont jugé encourageante l'évolution de la situation dans la région, même si les bons résultats enregistrés sont largement dus à l'augmentation de la demande mondiale et beaucoup moins aux fondamentaux économiques régionaux. Il a en outre été noté que les taux d'épargne et d'investissement restaient faibles. Il a donc été proposé que, pour mieux exploiter leurs avantages comparatifs, les pays africains se penchent sur les besoins en capacités, encouragent la diversification économique et redoublent d'efforts pour améliorer la gouvernance. Le Comité a également reconnu que la paix et la sécurité sont des préalables à la réalisation de la croissance et du développement durable, comme l'attestait le nombre des pays sortant d'un conflit qui avaient rejoint en 2005 le groupe des économies africaines où la croissance avait augmenté le plus rapidement. Dans l'ensemble, un message clef est ressorti du débat : les stratégies nationales de développement devaient mettre l'accent sur la création d'emplois et ses principaux déterminants, en particulier le renforcement des capacités institutionnelles et humaines.

25. Le Comité a encouragé l'adoption de politiques intégrées et de stratégies de développement dynamiques axées sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté, en particulier. Il a reconnu que, dans cette optique, les pays africains devaient mieux cerner les sources de la croissance et déterminer les secteurs présentant plus de possibilités de création d'emplois pour les pauvres. Cependant, investir dans ces secteurs est un véritable défi, compte tenu de la prépondérance de la technologie et des méthodes de production à forte intensité de capital. Le Comité a jugé que pour appliquer les politiques requises, il faudrait mobiliser des ressources supplémentaires et les utiliser plus efficacement. À cet égard, les pays doivent encourager l'investissement tant national qu'étranger, en particulier dans les secteurs qui offrent de grandes possibilités de création d'emplois. L'une des principales stratégies permettant d'atteindre ces objectifs est la mise en valeur du capital humain par un meilleur accès à l'éducation et à des programmes de formation renforcés. Dans cette optique, les experts ont recommandé la création d'un forum régional d'échange d'expériences et de bonnes pratiques qui définirait des mesures concrètes en fonction des conditions propres à chaque pays.

26. Le Comité a fait remarquer que pour relever le défi de l'emploi, d'autres facteurs étaient également importants, notamment une augmentation du niveau de l'aide au développement, un accès élargi aux marchés et un meilleur système commercial international. Pour tirer parti des avantages de la mondialisation, le Comité a jugé important de promouvoir l'intégration régionale, qui pourrait contribuer à faciliter l'adoption de positions communes sur des questions comme les négociations commerciales internationales.

27. Le Comité a estimé que l'étude n'accordait pas suffisamment d'attention à la dimension sociale du développement et, à cet égard, il a exhorté le secrétariat à prendre en considération, dans ses éditions futures aussi bien les questions sociales et tout particulièrement l'incidence du VIH/sida que les chocs climatiques et le financement du développement.

28. Notant que les données utilisées dans l'Étude ne correspondaient pas toujours aux statistiques officielles de certains pays, le Comité a encouragé le secrétariat de la CEA à renforcer son partenariat avec les États membres pour obtenir des informations précises et actualisées sur l'évolution de la situation économique et sociale en Afrique.

Présentation et discussion du thème de la Conférence - Relever le défi de l'emploi en Afrique (Point 5 de l'ordre du jour)

29. Au titre de ce point de l'ordre du jour, le secrétariat a présenté le document de synthèse de la Conférence Relever le défi de l'emploi en Afrique (ECA/E/CM.39/4). Cette présentation a souligné le caractère crucial de l'emploi pour le développement social et, partant, pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour accélérer la création d'emplois en Afrique, la Déclaration et le Plan d'action de Ouagadougou adoptés par les chefs d'État et de Gouvernement en 2004 demandent que l'emploi soit mis au cœur des politiques et programmes de développement des États membres. Le document examinait donc les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan d'action de Ouagadougou et il détaillait les contraintes que connaissaient les États membres à cet égard.

30. Pour accélérer la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d'action de Ouagadougou, le document de synthèse proposait un cadre d'action comportant six volets: 1) Intégrer l'emploi dans les programmes nationaux de développement, y compris les cadres macroéconomiques sous-tendant les politiques et programmes de réduction de la pauvreté; 2) Promouvoir la transformation et la diversification structurelles pour élargir la base de l'emploi, notamment en renforçant les liens entre l'agriculture et les autres secteurs de l'économie; 3) Promouvoir la gouvernance pour le secteur privé et le développement social, notamment en renforçant le partenariat social et le partenariat entre le secteur public et le secteur privé; 4) Exploiter les possibilités offertes par l'intégration régionale et la mondialisation, en s'efforçant notamment de faciliter la création ou l'expansion des entreprises et de réduire au minimum les effets adverses des migrations internationales; 5) Exécuter des programmes intégrés de mise en valeur des ressources humaines qui resserrent les liens entre l'économie réelle et le secteur de l'éducation, tout en réduisant l'inadéquation des compétences sur le marché du travail; 6) Renforcer les capacités institutionnelles, notamment par la fourniture de statistiques actuelles, fiables et précises sur l'emploi et améliorer le niveau d'utilisation des spécialistes de l'emploi dans la planification du développement national.

31. Le document de synthèse du secrétariat proposait également des stratégies spécifiques que les États membres devraient envisager, telles que : intensifier le rôle des TIC dans la création d'emplois et mobiliser des ressources financières pour des activités créatrices d'emplois. Il recommandait en outre la création d'un forum régional d'experts techniques et de facilitateurs politiques rassemblant les parties prenantes - l'Union africaine, l'Organisation internationale du travail, la CEA et les communautés économiques régionales ainsi que les ministères concernés, le secteur privé, les syndicats, la jeunesse et les femmes au niveau des pays. Ce forum aiderait les États membres à élaborer des stratégies nationales de création d'emploi et des cadres opérationnels conformes à la Déclaration de Ouagadougou.

32. Au cours des discussions qui ont suivi, le Comité a souligné que l'emploi était crucial pour le développement de l'Afrique, comme l'avait reconnu le Sommet des Chefs d'État en 2004 à Ouagadougou. Une majorité écrasante de membres du Comité a convenu que la création d'emplois, et tout particulièrement d'emplois décents, posait un défi qui exigeait des efforts concertés de la part des parties prenantes à tous les niveaux. Ils se sont également fait l'écho de la nécessité de formuler des stratégies communes pour la création d'emplois sur la base des meilleures pratiques et des enseignements tirés. Les experts ont en outre affirmé qu'il fallait envisager les politiques d'emploi comme une question intersectorielle dans toutes les stratégies et politiques de développement axées sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans cette optique, ils ont souligné que les pays devraient cibler des politiques de croissance favorables aux pauvres qui aident à créer des emplois supplémentaires.

33. Le Comité a souligné la nécessité de formuler des programmes d'emploi bien définis, ciblant en particulier les groupes sociaux défavorisés tels que les jeunes et les femmes ainsi que les personnes déplacées dans leur propre pays. Les experts ont estimé, en particulier, que les problèmes de la jeunesse devraient être examinés comme il convient, en donnant aux jeunes les compétences nécessaires pour avoir l'esprit d'entreprise, créer des entreprises, avoir une activité indépendante, participer au marché du travail et faire des stages. En outre, ils ont souligné la nécessité de renforcer les institutions de formation pour donner les qualifications requises à la main-d'œuvre, renforcer les capacités des réseaux de jeunes entrepreneurs et fournir le microfinancement nécessaire aux petites entreprises agro-industrielles.

34. Le Comité a en outre souligné la nécessité de relever les défis qui se posent aux femmes tels que la discrimination dans l'accès au travail, l'allocation de crédit aux entreprises et de crédit bancaire, l'accès aux autres moyens de production, y compris la terre et les contraintes liées aux traditions et aux pratiques culturelles.

35. Le Comité a également souligné que le secteur privé devrait pleinement participer à l'élaboration de politiques d'emploi grâce à des partenariats renforcés entre les secteurs public et privé, car le secteur privé est le principal moteur de la création d'emplois. Pour renforcer ces partenariats, les experts ont estimé qu'un dialogue social entre le secteur privé, le gouvernement et les travailleurs était nécessaire. Ils ont souligné à cet égard, la nécessité de trouver des solutions à long terme pour créer durablement des emplois, par exemple en créant de petites entreprises agroindustrielles dans les zones rurales et en transformant les structures du secteur agricole.

36. Étant donné la taille des économies africaines, les experts ont également estimé qu'il fallait prendre en considération les questions d'emploi dans le processus d'intégration régionale. Ils ont noté que malgré les efforts faits par les communautés économiques régionales pour mettre en œuvre des protocoles harmonisés en ce qui concerne le commerce et l'investissement, les obstacles tarifaires et non tarifaires demeuraient élevés.

37. En ce qui concerne la délimitation des rôles et des responsabilités des diverses parties prenantes, notamment les États membres, les communautés économiques régionales, la société civile et les autres organisations régionales et sous-régionales, les experts ont souligné la nécessité d'adopter des directives et des principes clairs pour mettre en œuvre le Plan d'action de Ouagadougou. Ils ont également noté que jusqu'ici, quelques pays seulement ont essayé de mettre en place les mécanismes institutionnels nécessaires. Ils ont, toutefois, déploré le manque de statistiques fiables et actuelles donnant une idée précise de la situation de l'emploi dans leur pays, ce qui rend difficile la conception et la formulation des politiques. En outre, le manque de données empêche le suivi et l'évaluation des progrès réalisés dans la mise en place de ces politiques et stratégies.

38. En résumé, le Comité approuvé quatre points essentiels: 1) l'emploi est primordial pour aider les pays africains à atteindre leurs objectifs économiques et sociaux, et cela exige des approches intersectorielles s'appuyant sur de solides partenariats régionaux ; 2) certains pays ont essayé d'élaborer des stratégies qui intègrent le Plan d'action de Ouagadougou.; 3) les problèmes de mise en œuvre ont des aspects spécifiquement nationaux. Par exemple, dans certains pays, il est très difficile de créer des emplois pour les jeunes et les diplômés de l'enseignement supérieur, alors que le manque de statistiques est un problème commun à tous les pays; et 4) pour faire progresser la mise en œuvre du Plan d'action de Ouagadougou, il faudrait prévoir des arrangements institutionnels de partenariat à tous les niveaux, une mobilisation accrue des ressources et le renforcement de l'intégration régionale en vue de la création d'emplois à long terme. Le Comité a clairement indiqué qu'il fallait organiser à cet effet un forum régional d'experts sur l'emploi pour aider les États membres à formuler et à mettre en œuvre les politiques et les programmes appropriés dans ce domaine.

39. Compte tenu de ce qui précède, la réunion a recommandé: a) d'organiser un forum régional de l'emploi sous les auspices de la CEA, de l'UA, de l'OIT et de la BAfD en vue de mettre en œuvre le Plan d'action de Ouagadougou ; b) de renforcer les bureaux nationaux de statistique de manière à produire des données fiables en temps utile; c) de créer des mécanismes de formation et de perfectionnement à tous les niveaux pour répondre aux besoins du marché de l'emploi et d) d' établir de solides partenariats entre les secteurs public et privé pour continuer à accélérer la création d'emplois.

Troisième séance : Présentation et examen du rapport sur les progrès de l'alignement des stratégies de lutte contre la pauvreté sur les objectifs du Millénaire pour le développement (point 6 de l'ordre du jour)

40. Au titre de ce point de l'ordre du jour,le secrétariat a présenté un rapport intitulé Aligner les stratégies de réduction de la pauvreté sur les objectifs du Millénaire pour le développement : Progrès accomplis et difficultés rencontrées (E/ECA/CM.39/5). Le rapport est le fruit du travail mené par la CEA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur l'alignement des stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) et des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il tient compte également des conclusions de la récente Réunion plénière africaine sur les stratégies nationales de réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, organisée conjointement par la CEA, la Commission de l'Union africaine et le PNUD au Caire en mars 2006.

41. Le rapport indique que la réalisation des OMD progresse lentement en Afrique, la plupart des objectifs y restant très difficiles à atteindre. À cet égard, il souligne qu'il est important d'aligner les SRP sur les OMD. Cela engendrera ultérieurement des synergies au stade de la formulation des politiques et permettra d'intégrer les objectifs dans les cadres de dépenses publiques et de suivre les progrès réalisés.

42. Le secrétariat a indiqué au Comité trois stratégies/instruments permettant aux États membres d'aligner les SRP et les OMD : 1) le rapport sur les OMD ; 2) l'évaluation des besoins pour les OMD ; 3) le cadre de mobilisation, de mise en œuvre et de suivi des ressources. Le rapport a mis en relief les expériences positives de trois pays africains : l'Éthiopie, qui a aligné le contenu et la mise en œuvre des politiques; la Tanzanie, qui a regroupé les objectifs de sa SRP autour des OMD, et l'Ouganda, qui a adopté une démarche dynamique d'adaptation de sa SRP. S'agissant des problèmes d'alignement, on a insisté sur trois points lors de la présentation: améliorer l'appropriation, la direction et l'obligation de rendre des comptes; renforcer les capacités nationales de mise en œuvre des SRP basées sur les OMD et promouvoir des flux d'aide à plus long terme et plus efficaces.

43. Après la présentation de la CEA, le PNUD a donné un bref aperçu des SRP de première et de deuxième génération dans les pays africains. Les conclusions du PNUD ont permis d'établir un certain nombre de constats : une évaluation sectorielle détaillée des besoins est inefficace en l'absence de ressources pour mener les activités à bien ; il est difficile de lier l'évaluation des besoins (qui est un instrument à long terme), le cadre de dépenses à moyen terme et le cycle budgétaire annuel et, enfin, les capacités humaines et financières font défaut dans les États membres. Pour résoudre ces problèmes, les pays africains ont besoin de ressources financières et techniques supplémentaires et d'une certaine marge de manœuvre budgétaire. Le PNUD a également noté que des partenariats stratégiques avec la CEA et la BAfD contribueront à soutenir les gouvernements africains. Par ailleurs, la collaboration avec des institutions de recherche basées en Afrique aiderait les États membres dans ces domaines.

44. Au cours du débat qui a suivi les présentations susmentionnées, plusieurs participants ont souligné que dans la plupart des pays, les stratégies nationales de développement intégrant les SRP n'étaient pas alignées sur les OMD et autres plans de développement. Ils ont indiqué plusieurs difficultés qui contrarient les efforts que déploient les États membres pour aligner les SRP et autres stratégies nationales de développement sur les OMD. L'une des principales difficultés était de savoir comment intégrer les SRP et les OMD dans le cadre macroéconomique et de développement national. Les participants ont estimé que c'était un défi considérable puisque la plupart des pays maîtrisaient mal leurs politiques macroéconomiques en raison de conditionnalités imposées de l'extérieur. Ils ont relevé que de nombreux pays africains avaient, à des degrés divers, aligné leurs DSRP sur les OMD, mais que le taux d'exécution et les progrès dans la réalisation des OMD restaient faibles en raison principalement de trois facteurs : le manque de capacités au niveau du pays, le manque de ressources financières et le manque de statistiques adéquates.

45. Au cours du débat, certains participants ont relevé plusieurs difficultés d'ordre méthodologique rencontrées par les États membres pour aligner les SRP et autres stratégies nationales de développement sur les OMD. Ils ont proposé à cet effet que la CEA se saisisse de cette question méthodologique et apporte son expertise pour une démarche pertinente.

46. En ce qui concerne le manque de ressources financières, les participants ont noté que les pays africains devaient améliorer la mobilisation de ressources financières internes. Ils ont également fait observer que les flux financiers externes étaient essentiels pour l'application de stratégies de réduction de la pauvreté fondées sur les OMD mais que des flux financiers additionnels se faisaient toujours attendre malgré les engagements pris par les partenaires de développement.

47. Les participants ont déploré l'insuffisance de statistiques fiables et noté que, dans la plupart des pays africains, cela constituait un obstacle majeur qui empêchait d'analyser, de concevoir, de réaliser et de suivre efficacement les OMD. Un exposé du Bureau de statistique « Friends of the ECA » a mis en exergue l'importance des statistiques pour la planification, le suivi et l'évaluation des programmes de développement, notamment les SRP et les OMD. Le Bureau a rappelé aux participants les décisions du Colloque du Cap sur le développement de la statistique, concernant le rôle de coordination de la CEA dans le renforcement des activités statistiques en Afrique. À cet égard, le Comité s'est félicité des efforts renouvelés déployés par la CEA pour élaborer des bases de données statistiques robustes et fiables pour suivre les résultats économiques du continent.

48. Eu égard à ce qui précède, le Comité a fait les recommandations suivantes:

a) Il faudrait que les institutions internationales, notamment celles de Bretton Woods, continuent de fournir une assistance technique et en matière de formation aux États membres, notamment en organisant des forums de discussion pour leur permettre de confronter leurs expériences afin qu'ils puissent renforcer leurs capacités techniques en ce qui concerne la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques.

b) Les États membres devraient renforcer leur capacité de mobiliser des ressources tant nationales qu'étrangères et, avec l'aide d'institutions, régionales telles que l'UA, la CEA et la BafD ; ils devraient poursuivre le dialogue avec les partenaires de développement pour les amener à accroître leur assistance technique et financière au pays africains et permettre ainsi à ces derniers de mettre efficacement en œuvre les OMD et de suivre les progrès réalisés à cet égard. La CEA devrait, en particulier, aider les États membres à commencer à préparer la série de recensements de la population et de l'habitat de 2010.

c) Les pays africains devraient procéder à des réformes législatives et allouer des ressources financières suffisantes pour améliorer le fonctionnement de leurs services de statistique, surtout pour ce qui est de la collecte et de l'analyse des données nécessaires aux processus décisionnels et redditionnels.

Questions statutaires [ Point 7 de l'ordre du jour]

  • Examen du Rapport annuel sur les activités de la Commission, 2006

49. Au titre de ce point de l'ordre du jour, le Secrétariat a présenté un document intitulé Rapport annuel, 2006 (E/ECA/CM.39/2). Le rapport couvrait les principales activités entreprises par la Commission, y compris ses organes subsidiaires, durant la période écoulée depuis la dernière session de la Commission en mai 2005.

50. Le secrétariat a souligné les principales réalisations de la CEA à l'appui du développement de ses États membres durant l'année écoulée et il a fait une présentation sur les activités de chacun de ses programmes de fond. Durant la période considérée, la CEA a traité la question de la réduction de la pauvreté dans le cadre de son sous-programme sur l'analyse des politiques économiques et sociales, tout en continuant, dans le cadre de son sous-programme sur le développement durable, de traiter les questions interdépendantes de la sécurité alimentaire et du développement durable. De même, d'autres sous-programmes ont continué de promouvoir des pratiques de bonne gouvernance en vue d'une large participation des parties prenantes; de traiter de l'exploitation des technologies de l'information pour le développement; de faciliter l'intégration régionale à travers le commerce intrarégional et international et l'intégration physique; de promouvoir la condition de la femme; d'appuyer les activités sous-régionales pour le développement à travers les cinq bureaux sous-régionaux de la Commission; et de renforcer les capacités nationales de formulation et d'exécution de politiques économiques à travers des programmes de formation.

51. Durant le débat qui a suivi, le Comité a félicité la CEA pour son travail à l'appui des États membres, tout particulièrement en ce qui concerne le renforcement des capacités pour la mise en œuvre des priorités du NEPAD. Les experts ont toutefois souligné que la Commission devait renforcer ses bureaux sous-régionaux et coordonner davantage ses activités avec celles d'autres organisations oeuvrant au développement de l'Afrique, telles que l'Union africaine, la Banque africaine de développement et le PNUD, tout particulièrement dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement.

52. Le Comité a également pris note du travail de la Commission dans le domaine des négociations commerciales internationales et il a demandé au secrétariat de continuer à fournir une assistance aux pays africains à cet égard. En particulier, il a demandé à la CEA d'entreprendre de nouveaux travaux sur l'impact potentiel des accords de partenariat économique et autres accords se rapportant à l'OMC sur les pays africains, notant que des incertitudes dans le résultat de ces accords suscitaient, chez certains pays, des réticences à poursuivre les négociations. Il a été souligné qu'en s'engageant dans des négociations commerciales, les pays africains devraient rester concentrés sur les avantages potentiels qu'ils pourraient tirer du processus.

53. Compte tenu du rôle important que les ambassades africaines accréditées en Éthiopie jouent dans la définition des positions africaines communes sur des questions stratégiques clefs, le Comité a jugé que la CEA devrait renforcer ses relations de travail avec les missions diplomatiques en question et les faire intervenir sur des questions de fond.

54. Le Comité a également estimé important de développer le secteur privé et il a souligné que la CEA devra renforcer ses travaux de recherche et de plaidoyer dans ce domaine. Cet aspect a été jugé crucial pour une transformation réussie des économies africaines, en particulier pour la diversification efficace de la base de production du continent.

55. Comme certains pays africains sortent d'un conflit, la paix et la sécurité demeurent cruciales sur le continent. Aussi, le Comité a-il invité le secrétariat à renforcer ses activités dans les domaines du règlement des conflits, de la reconstruction après les conflits et du renforcement des institutions.

56. Le Secrétaire exécutif de la CEA a saisi cette occasion pour remercier les experts pour leurs conseils et leur appui dans le renforcement des activités de la Commission. Il a rendu hommage à son illustre prédécesseur, Monsieur K.Y. Amoako, qui était à l'origine de maintes réalisations indiquées dans le rapport. Il a précisé que la CEA dispose de ressources humaines riches qui pourraient être exploitées pour faire avancer le programme de développement de l'Afrique et qu'elle se prépare à travailler sur de nouveaux domaines, en particulier la reconstruction et du relèvement après les conflits. En ce qui concerne le renforcement des capacités, il a souligné l'importance d'institutions du savoir comme l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) et il a demandé au Comité d'approuver une résolution engageant les États membres à apporter un appui moral et financier à cette institution.

57. À la lumière de ces observations et recommandations, le Comité a pris note du rapport.

  • Suite donnée au Document final du Sommet mondial de 2005 : la réponse de la CEA

58. Au titre de ce point de l'ordre du jour, le Secrétaire exécutif a fait une présentation portant sur deux notes établies par le secrétariat, intitulées : Suite donnée au Document final du Sommet mondial de 2005: la réponse de la CEA (E/ECA/CM.39/6) et Repositionner la CEA pour mieux répondre aux priorités de l'Afrique: Note du Secrétaire exécutif (E/ECA/CM.39/7). Il a exposé les mesures prises par la CEA pour donner suite au Document final du Sommet mondial de 2005, soulignant notamment la récente initiative visant à repositionner la CEA afin d'en améliorer la prestation de services destinés aux États membres. Ce point a été inscrit à l'ordre du jour de la réunion pour demander aux États membres d'exprimer leurs points de vue sur les propositions de réformes présentées par le Secrétaire exécutif et de les approuver.

59. Le Secrétaire exécutif a présenté au Comité un aperçu des mesures prises par la CEA pour donner suite au Document final du Sommet mondial, en particulier le contexte et la justification des propositions des réformes qu'il a lancées récemment. Le Comité a noté que la CEA participe étroitement à plusieurs initiatives prises à l'échelle du système pour donner suite au Document final du Sommet mondial, notamment les préparatifs d'un réexamen des mandats; le réexamen des programmes et priorités par les organes économiques et sociaux de l'ONU coordonnés par le Comité exécutif pour les affaires économiques et sociales; les propositions du Secrétaire général sur les réformes de la gestion. En plus de la contribution qu'elle a apportée à ces efforts de réforme au niveau mondial, la CEA a lancé ses propres initiatives pour donner suite aux orientations contenues dans le Document final du Sommet mondial. Il s'agit, en particulier, de la mise en place d'une Équipe de travail chargée de réexaminer les priorités de la CEA et de définir une nouvelle orientation stratégique de ses activités. L'Équipe de travail formulera des recommandations dans d'autres domaines comme le renforcement des partenariats avec d'autres organisations au sein du système de Nations Unies et en dehors, telles que l'Union africaine et la Banque africaine de développement, ainsi que le renforcement de la gestion et d'autres procédures organisationnelles, afin de définir un programme de travail plus axé sur les résultats, pour appuyer les efforts de développement des États membres.

60. Le Comité a été informé que les mesures prises à ce jour reposaient sur des études diagnostiques par les meilleures ressources externes que la CEA avait pu trouver dans le monde ainsi que par des membres de son personnel. Elles reposaient également sur de larges consultations avec diverses parties prenantes, gouvernements africains, organisations régionales et sous-régionales, notamment l'UA et la BAfD institutions du système des Nations Unies et autres partenaires extérieurs, ainsi qu'avec le personnel de la Commission. Les résultats de ces consultations ont révélé l'existence d'un solide soutien en faveur d'une CEA réformée et renforcée, capable de s'adapter et de répondre efficacement aux mutations en cours sur le continent et dans le monde en général.

61. Le Comité a également été informé que le processus de réforme imposerait à la CEA de recentrer son programme de travail sur deux grandes priorités régionales, à savoir:

i. Promouvoir l'intégration régionale; et

ii. Répondre aux besoins spéciaux de l'Afrique et relever les défis mondiaux qui se posent au contient.

62. Pour réaliser le premier de ces objectifs prioritaires, il faudra soutenir la Commission de l'UA, les communautés économiques régionales et les autres institutions intergouvernementales africaines dans leur effort pour créer la Communauté économique africaine. Quant au deuxième objectif prioritaire, il s'agira principalement d'apporter tout le soutien nécessaire pour exécuter le programme du NEPAD, en mettant l'accent sur les thèmes clefs suivants qui reflètent les priorités du NEPAD, à savoir le développement social, la sécurité alimentaire et le développement durable, le commerce, la mondialisation et le développement économique, les technologies de l'information et de la communication (TIC), la science et technologie et, enfin, la bonne gouvernance et la gestion du développement. Le développement de la statistique, la promotion de l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes seront des thèmes communs aux travaux dans ces domaines.

63. Pour la réalisation des objectifs prioritaires soulignés plus haut, la CEA mettra à profit l'avantage comparatif dont elle dispose en tant qu'institution du système des Nations Unies créée pour promouvoir le développement économique et social de l'Afrique en menant des activités de recherche, d'analyse de politiques, de plaidoyer, de recherche de consensus, de production et de gestion de connaissances et de renforcement des capacités. Ces objectifs seront également réalisés grâce à une coopération accrue avec d'autres partenaires, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système des Nations Unies, le but étant d'éviter les doubles emplois inutiles et d'assurer une complémentarité permettant d'améliorer les résultats.

64. Le Comité a appris que les réformes entraîneraient également une révision de la structure organisationnelle de la CEA, de l'allocation de ses ressources et de ses compétences, autant d'éléments qu'il faudrait aligner sur les nouvelles orientations stratégiques une fois qu'elles seraient approuvées. Cette révision s'accompagnerait d'un changement dans la culture de l'organisation et d'un renforcement des processus de gestion dans le cadre de la gestion axée sur les résultats.

65. Le Secrétaire exécutif a conclu sa présentation en invitant le Comité à donner ses vues et à approuver les orientations stratégiques. En ce qui concerne la voie à suivre, il a noté que la CEA devrait faire davantage pour concrétiser davantage les propositions lorsque la Conférence aurait approuvé les orientations stratégiques, et assuré le Comité de son engagement à poursuivre le processus de consultations qu'il avait lancé.

66. Le Comité s'est félicité des initiatives du Secrétaire exécutif. Il a loué sa vision et l'audace de ses propositions tendant à repositionner la CEA pour mieux répondre aux besoins des États membres. Plusieurs commentaires ont été faits pour enrichir les propositions du Secrétaire exécutif. Les commentaires suivants, notamment, ont été formulés :

  • Certains participants ont estimé que les réformes donnaient une occasion de revoir et de renforcer le rôle de la Conférence des ministres en tant que principal organe directeur qui fixe les priorités de la Commission. A cet égard, il a été proposé d'améliorer la structure des réunions de la Commission de sorte que ces réunions soient plus interactives et permettent de partager les expériences nationales et d'obtenir des résultats substantiels. En outre, il a été proposé d'élargir et d'approfondir la consultation des États membres sur les réformes envisagées;

  • Le Comité a noté que le développement des infrastructures, ainsi que la gouvernance économique et des entreprises, devaient être ajoutées aux priorités de la nouvelle orientation. Parmi les domaines prioritaires définis par les participants, on peut citer l'énergie, pour laquelle la CEA a été priée d'approfondir ses travaux;

  • Le Comité a également souligné que les États membres devaient disposer de statistiques actuelles et actualisées. A cet égard, il s'est tout particulièrement félicité de l'initiative de la CEA tendant à intégrer des statistiques actuelles et de qualité en tant que thème de travail transversal, et il a demandé à la CEA de prêter une attention particulière au renforcement des capacités nationales de statistique en vue du suivi des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement.

67. À la lumière des observations et des recommandations ci-dessus, le Comité a pris note des deux rapports.

Questions diverses (Point 8 de l'ordre du jour)

68. Aucune question n'ayant été soulevée au titre de ce point, le Président a déclaré la réunion close.

Examen et adoption du Rapport du Comité d'experts et des projets de résolution (Point 9 de l'ordre du jour)

69. Au titre de ce point de l'ordre du jour, le Comité a examiné le projet de rapport de sa réunion (figurant dans le document E/ECA/COE.25/L) ainsi que trois projets de résolution à soumettre à la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique pour examen et adoption. Le Rapporteur a présenté le rapport en donnant un aperçu de ses trois parties, puis il a invité le Comité à l'adopter après examen.

70. Le Comité a adopté le rapport ainsi que deux des projets de résolution et des amendements puis il a demandé au secrétariat d'établir la version définitive du rapport.

71. En ce qui concerne le projet de résolution sur l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), une délégation s'est fermement opposée à son inclusion, au motif que cette question n'avait pas été examinée à la réunion et elle a proposé que cette question soit examinée lors de la réunion suivante du Comité, en 2007. Nombre d'autres délégations n'ont pas souscrit à ce point de vue, mais ont noté que le paragraphe 56 du projet de rapport adopté par le Comité, indiquait explicitement que le Secrétaire exécutif avait demandé au Comité «d'approuver une résolution engageant les États membres à apporter un appui moral et financier à cette institution». En outre, il a été indiqué que la Commission était saisie de la question de l'IDEP depuis 2002, année où elle avait adopté une résolution préconisant l'augmentation de l'assistance à l'Institut (comme l'indique le préambule de la résolution examinée). Après un long débat sur cette question, un consensus s'est dégagé en faveur de l'examen de la résolution.

72. Le Comité est alors passé à l'examen du projet de résolution sur l'IDEP, qu'il a adopté à l'unanimité. Il en a recommandé l'adoption sans modification par la Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique.

Clôture de la session [point 10 de l'ordre du jour]

73. Le Comité a adopté le présent rapport ainsi que les projets de résolution contenus en annexe, pour examen par la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique.

74. Au nom du Secrétaire exécutif, la Secrétaire exécutive adjointe de la CEA par intérim, Mme Joséphine Ouedraogo, a remercié l'ensemble des participants pour avoir contribué au succès de la session en cours. Elle a également remercié le Gouvernement et le peuple burkinabè pour leur hospitalité et pour toutes les installations mises en place pour la réunion. Elle s'est dite impressionnée par la qualité et la richesse des débats et a appelé les États membres à prendre en compte les conclusions de la réunion dans leurs politiques et programmes nationaux.

75. Dans son allocation de clôture, le Président du Comité d'experts, M. Ly K. Bassirou, Secrétaire permanent du Ministère de l'économie et du développement, a exprimé sa gratitude pour l'occasion qui lui a été donnée de présider la réunion et il a remercié l'ensemble des participants pour leur soutien et leur ardeur au travail. Il a par ailleurs remercié le secrétariat de la CEA pour la bonne préparation de la réunion, attestée par la grande qualité des documents qui y avaient été présentés.

76. Le Président a déclaré la réunion close.

ANNEXE

Projets de résolution présentés par le comité d'experts à la conférence des ministres pour examen

I. Repositionner la CEA pour qu'elle réponde mieux aux priorités de l'Afrique

La Conférence des ministres,

Rappelant le mandat de la Commission économique pour l'Afrique, tel qu'adopté par le Conseil économique et social dans sa résolution 671A (XXV) du 29 avril 1958 et modifié par ses résolutions 974 D (XXXVI), section I, du 5 juillet 1963, 1343 (XLV) du 18 juillet 1968 et 1978/68 du 4 août 1978;

Ayant à l'esprit les résolutions de l'Assemblée générale 45/177 du 19 décembre 1990, 45/264 du 13 mai 1991 et 46/235 du 13 avril 1992 sur la restructuration et la revitalisation de l'Organisation des Nations Unies dans les domaines économique et social et les domaines connexes, dans lesquelles il est demandé que les commissions économiques régionales soient dotées de la capacité de jouer pleinement leur rôle sous l'autorité de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social, et que celles situées dans les pays en développement soient renforcées dans le contexte des objectifs généraux du processus de restructuration et de revitalisation en cours;

Tenant compte de l'Annexe III de la résolution 1998/46 du Conseil économique et social par laquelle le Conseil souligne le rôle que jouent les commissions économiques régionales en tant qu'antennes régionales de l'Organisation des Nations Unies dans leurs régions respectives et en tant qu'éléments du paysage institutionnel régional;

Notant avec satisfaction le partenariat mondial concerté pour le développement de l'Afrique et la dynamique créée par le Sommet mondial de 2005 pour traduire sur le plan opérationnel et mettre en œuvre à tous les niveaux les engagements contenus dans les textes issus des grandes conférences internationales et des conférences et réunions organisées sous l'égide des Nations Unies, y compris le Sommet du G8 et le Sommet mondial;

Reconnaissant les progrès significatifs qui ont été accomplis dans le processus des stratégies de réduction de la pauvreté dans les pays africains et tenant compte de la très novatrice Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide;

Soulignant la nécessité d'une action concertée et d'un appui continu pour tenir les engagements consistant à répondre aux besoins particuliers des pays africains en dépit des progrès accomplis dans ces pays vers la réalisation de plusieurs Objectifs du Millénaire pour le développement d'ici 2015;

Soulignant la contribution importante que les bureaux sous-régionaux de la CEA apportent à l'appui des efforts que les communautés économiques régionales africaines déploient pour mettre en œuvre les priorités du continent, y compris l'intégration régionale, et pour répondre aux besoins particuliers de leurs États membres respectifs dans chacune des cinq sous-régions;

Rappelant la résolution du 18 décembre 2005 concernant le Rapport du Bureau des services de contrôle interne sur l'inspection des programmes et des pratiques administratives des bureaux sous-régionaux de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), aux termes de laquelle l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante et unième session, un plan d'action complet pour le renforcement des bureaux sous-régionaux, fondé sur les recommandations du Bureau des services de contrôle interne et où seront définies des échéances et les responsabilités hiérarchiques des équipes dirigeantes, et de veiller, dans ce plan d'action, à ce que la Commission économique pour l'Afrique et ses bureaux sous-régionaux disposent de ressources suffisantes pour pouvoir continuer d'apporter leur appui au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique et aux communautés économiques régionales, ainsi que de veiller à ce que les recommandations du Bureau des services de contrôle interne soient intégralement appliquées;

Ayant examiné de façon approfondie le document E/ECA/CM.39/7 intitulé «Repositionner la CEA pour qu'elle réponde mieux aux priorités de l'Afrique»;

1. Reconnaît le rôle fondamental que la CEA et ses bureaux sous-régionaux continuent de jouer pour promouvoir la coopération sous-régionale, régionale et internationale en vue du développement de l'Afrique, comme le montrent les services normatifs qu'elle fournit (analyse, recherche de consensus et activités de plaidoyer) et ses activités opérationnelles, qui se complètent et appuient les États membres, l'Union africaine (UA) et le NEPAD, et les communautés économiques régionales (CER), ainsi que le rôle de chef d'équipe et les responsabilités qu'elle assume dans la coordination des activités du système de Nations Unies en vue d'assurer une plus grande cohérence aux niveaux régional et sous-régional;

2. Accueille avec satisfaction la Note du secrétariat;

3. Loue le Secrétaire exécutif d'avoir pris en temps voulu cette importante initiative;

4. Approuve l'orientation stratégique, les principes directeurs et les propositions visant à repositionner la CEA pour qu'elle réponde mieux aux priorités de l'Afrique, comme indiqué dans la note;

5. Demande au Secrétaire exécutif de faire le nécessaire pour donner effet à ces propositions dans le plan-programme de la CEA pour la période biennale 2008-2009 et réaligner les mécanismes intergouvernementaux, le programme et les structures organisationnelles de la Commission afin de renforcer la gestion et le fonctionnement du secrétariat en vue d'obtenir de meilleurs résultats;

6. Invite le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies à appuyer le processus de rénovation et de réforme de la Commission en fournissant à celle-ci et à ses bureaux sous-régionaux des ressources suffisantes pour qu'ils puissent intensifier leurs activités aux niveaux sous-régional et régional, aider davantage les États membres et renforcer le partenariat avec l'Union africaine, le NEPAD et les communautés économiques régionales afin de promouvoir l'intégration régionale et de répondre aux besoins et aux problèmes spécifiques de l'Afrique.

II. Réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique

La Conférence des ministres,

Rappelant les principes directeurs de la Déclaration du Millénaire et les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés par le Sommet du Millénaire en l'an 2000,

Tenant compte du fait que ces principes directeurs et objectifs sont aussi ceux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui a été adopté en 2001 en tant que cadre prospectif par les dirigeants africains,

Profondément préoccupée par la perspective de voir les pays africains ne réaliser que certains ou aucun des OMD d'ici 2015,

Notant qu'une majorité des pays africains ont entrepris d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) en collaboration avec les institutions financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international), dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ou de plans d'action nationaux similaires,

Rappelant la Déclaration ministérielle d'Abuja du 15 mai 2005 dans laquelle il a été réaffirmé que les OMD constituent un cadre essentiel pour réduire la pauvreté et faire progresser le développement en Afrique,

Tenant compte des conclusions du Sommet du Millénaire de 2005 et de la Réunion plénière africaine sur les stratégies de réduction de la pauvreté et la réalisation des OMD, en particulier en ce qui concerne la nécessité pour les pays africains d'aligner sur les OMD leurs SRP nationales ou leurs plans d'action nationaux similaires afin d'assurer la cohérence des diverses mesures prévues pour réaliser les OMD d'ici 2015,

Notant avec satisfaction que les pays africains ont déjà pris des mesures pour aligner leurs SRP de deuxième génération sur les OMD et ont élaboré des plans de mise en œuvre détaillés,

Notant que les efforts des pays africains pourraient être soutenus par une mobilisation active des ressources nationales et une architecture appropriée de l'aide, en particulier pour assurer la mise en œuvre effective des programmes nationaux prioritaires visant à atteindre les OMD,

Notant également avec préoccupation que les partenaires de développement de l'Afrique et notamment les institutions financières internationales continuent de penser que les pays africains n'ont pas la capacité d'absorber des flux d'aide accrus,

Consciente du fait que les conditionnalités de l'aide empêchent souvent l'utilisation, des flux d'aide et, par conséquent, la réalisation des objectifs de développement,

Soulignant l'importance de statistiques et de données fiables pour planifier, contrôler et évaluer les progrès dans la réalisation des OMD,

Ayant examiné le document E/ECA/CM.39/5 intitulé « Aligner les stratégies de réduction de la pauvreté sur les objectifs du Millénaire pour le développement : progrès accomplis et difficultés rencontrées »

1. Encourage les pays africains à poursuivre leurs efforts visant à aligner leurs SRP de deuxième génération respectives ou leurs plans d'action nationaux similaires sur un ferme engagement d'atteindre les OMD;

2. Invite les gouvernements africains à instaurer un climat de nature à encourager une large participation des parties prenantes et, en particulier, à renforcer le rôle du secteur privé dans la mobilisation des ressources intérieures afin que les politiques et les programmes nationaux de développement se traduisent par des mesures concrètes ;

3. Invite les partenaires de l'Afrique, notamment les institutions financières internationales, à aider les pays africains à aligner leurs stratégies de réduction de la pauvreté (DSRP-CSLP) sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les intégrer dans leur cadre macroéconomique;

4. Encourage les partenaires du développement, notamment les institutions financières multilatérales, à aligner l'aide au développement sur les programmes nationaux prioritaires de manière à assurer une meilleure utilisation des capacités nationales de mise en œuvre ;

5. Demande au secrétariat de la CEA d'aider les pays africains à renforcer leurs capacités en matière de collecte de données et d'analyse statistique afin de pouvoir établir des indicateurs de résultats et produire des statistiques pour le suivi des OMD.

III. Institut africain de développement économique et de planification

La Conférence des ministres,

Exprimant sa satisfaction aux gouvernements de pays africains et aux partenaires bilatéraux qui ont fait des promesses de contributions, financières ou autres, ou versé de telles contributions à l'Institut;

Notant avec préoccupation que la demande de formation des pays africains s'accroît mais que les contributions de ces pays au budget général de fonctionnement de l'Institut restent encore faibles;

Rappelant la résolution 839 (XXXV) de la Commission en date du 20 octobre 2002 qui a des incidences sur le mandat et sur les activités de l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP);

Prenant note de l'appel lancé par le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique et par plusieurs États membres en ce qui concerne la nécessité d'appuyer d'urgence l'Institut;

Se félicitant des progrès accomplis récemment par l'Institut dans ses divers programmes et activités, et tout particulièrement de l'amélioration de la coopération avec l'Union africaine, avec les communautés économiques régionales et avec diverses institutions nationales, sous-régionales et régionales;

Notant que l'essentiel des ressources fournies à l'Institut sont directement destinées à l'appui de programmes de formation plutôt qu'au budget général de fonctionnement et soulignant la nécessité de remédier à cette situation déséquilibrée;

Notant également que si l'IDEP, en tant qu'élément à part entière de la structure programmatique de la Commission, dispense gratuitement des programmes de formation à tous les pays africains, il ne reçoit que des subventions limitées du budget ordinaire de l'ONU, alors que d'autres institutions des Nations Unies telles que l'Institut latino-américain de planification économique et sociale (ILPES) reçoivent des ressources substantielles du budget ordinaire de l'ONU;

Réitérant qu'il faudrait accroître la visibilité des activités de formation et élargir leur rôle pour appuyer la gestion des économies africaines et intensifier les efforts de renforcement des capacités des États membres déployés par la CEA;

1. Réaffirme l'importance d'une approche globale et coordonnée de l'agenda pour la recherche et la formation en Afrique, sur la base d'une stratégie cohérente et efficace et d'une division du travail axée sur les résultats entre les grandes organisations régionales et les autres institutions de formation du continent;

2. Réaffirme également la pertinence de l'IDEP pour les activités de formation organisées à la demande des gouvernements, des organismes publics et du secteur privé africains compte tenu de l'importance grandissante du renforcement des capacités pour les États membres et de la pertinence des activités de recherche liées à la formation menées par l'Institut dans le cadre de son mandat;

3. Souligne que l'Institut doit renforcer davantage sa coopération avec d'autres instituts des Nations Unies et des institutions de formation nationales, régionales et internationales;

4. Se félicite des progrès accomplis en ce qui concerne, d'une part, l'intégration de l'IDEP dans le programme de travail de la CEA et, d'autre part, l'édification de partenariats entre l'Institut et de grandes institutions panafricaines, les communautés économiques régionales et d'autres organes des Nations Unies pour les programmes de formation et, dans ce contexte, souligne la nécessité de développer ces partenariats et d'en élargir la portée, en particulier au niveau des pays, de sorte que l'Institut reste le centre d'excellence pour la formation en Afrique;

5. Encourage le Conseil d'administration de l'IDEP à poursuivre ses efforts pour remédier à la situation financière critique de l'Institut, et notamment accroître le nombre de bailleurs de fonds et augmenter les contributions versées au budget général de fonctionnement de l'Institut;

6. Souligne la nécessité, pour les États membres, de renforcer leur appui à l'Institut en versant régulièrement leurs contributions ordinaires;

7. Demande au Secrétaire exécutif de la CEA, en consultation avec le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), de faire des propositions pour atténuer les difficultés financières que connaît l'Institut, lesquelles sont aggravées par son mode actuel de financement, qui s'effectue par donation plutôt que par la fourniture de ressources suffisantes dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU, en tenant compte du fait que des Instituts de formation de l'ONU de nature similaire ont un tel privilège;

8. Demande en outre au Secrétaire exécutif de lui faire rapport, à la quarantième session de la Commission/Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique sur la mise en œuvre de la présente résolution, y compris sur l'état des contributions et la situation financière de l'Institut.