À propos de WISER

Introduction

Les Services d’informations météorologiques et climatologiques pour l’Afrique (WISER) ont été conçus par le Ministère britannique du développement international (DfiD) en 2015 pour faciliter l’absorption de l’information climatologique par les responsables politiques et les groupes vulnérables, en particulier les jeunes et les femmes. L’idée maîtresse qui a présidé à la création de WISER est exposée dans l’extrait suivant du descriptif :

L’instabilité grandissante du temps et du climat compromet le développement de l’Afrique. L’agriculture et la sécurité alimentaire, l’eau, l’énergie, l’infrastructure et la santé publique sont déjà sensibles aux chocs liés aux vicissitudes de la météorologie. La montée des températures, la modification des régimes pluviométriques et les catastrophes liées au climat (en particulier les inondations et les sécheresses) risquent de saper les gains obtenus en matière de réduction de la pauvreté et de développement économique.

WISER comprend deux composantes :

  • La composante Afrique de l’Est, dont la réalisation est dirigée par le Bureau météorologique du Royaume-Uni (UK Met-Office)
  • La composante panafricaine, animée par le CAPC (Centre africain pour la politique en matière de climat)

La structure et les objectifs de WISER sont décrits plus bas :

WISER components and delivery channel options

Composantes et filières de mise en œuvre de WISER

 

Les objectifs de la composante panafricaine de WISER sont les suivants :

  • Renforcer la gouvernance et créer les conditions favorables à l’absorption et à l’utilisation des Services d’information climatique en Afrique, notamment par la diffusion de données factuelles sur les impacts, l’information sur la coordination des donateurs, ainsi que les protocoles de partage des données.
  • Lancer le CAPC et verser les premières subventions au titre de la Recherche climatologique pour le développement (CR4D) (jusqu’à six subventions d’une valeur maximale totale de 3 millions de dollars) durant la période s’achevant en décembre 2016.
  • Soutien à un programme de chargés de recherche (en particulier quand ces recherches sont en relation avec la Recherche climatologique pour le développement ou ses sous-projets)
  • Développement de partenariats avec le Groupe africain de négociateurs (AGN), ainsi que sensibilisation et accès de la jeunesse africaine, des femmes africaines et des parlementaires aux Services d’information climatique.

Phase pilote de WISER

Entre juin 2016 et mai 2017, le CAPC a mené la phase pilote de la composante panafricaine de WISER. Celle-ci cherche à réduire les obstacles à la diffusion des Services d’information climatique dans la planification du développement et à faire comprendre son importance aux principaux acteurs; la composante panafricaine a en effet obtenu de premiers résultats prometteurs dans la définition d’un ensemble d’interlocuteurs et dans la diffusion, la prise de conscience et l’amélioration des conditions de réalisation d’investissements dans les services d’information climatique.

Les principaux groupes d’interlocuteurs de l’initiative WISER sont les destinataires des activités suivantes :

  • L’atelier de formation à l’intention des parlementaires et des organisations de la société civile, ainsi que l’atelier sur les services climatiques régionaux de l’Afrique australe, qui a réuni les participants les plus divers dans le domaine des Services d’information climatique – les représentants des institutions de recherche et d’enseignement supérieur, les hauts fonctionnaires des ministères techniques et les représentants des communautés économiques régionales.
  • La Journée des Services d’information climatique, tenue à l’occasion de la Sixième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique et les réunions consultatives de WISER ont rassemblé de nombreux interlocuteurs venant de l’ensemble du continent pour examiner les avantages socioéconomiques attendus et l’optimisation des ressources.
  • Les ateliers du Partenariat régional pour la recherche climatologique pour le développement ont aidé à élargir la collaboration parmi des acteurs d’importance critique dans le domaine de l’exploration, la conception, la production et la diffusion communes de recherches climatologiques qui répondent bien à une demande aux fins de la planification du développement.
  • Des projets de recherche pilotes à vocation régionale de projections à l’horizon saisonnier ou sous-saisonnier, soutenus par un partenariat avec les Centres climatiques régionaux, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux et diverses autres institutions comme les universités et les centres de recherche, en Afrique centrale et occidentale.
  • Diverses réunions relatives aux Services d’information climatique durant la 22e session de la conférence des parties à la CCNUCC (CoP22) sur les modalités de gestion des connaissances propres à assurer le succès des Services d’information climatique, les services proposés pour les petits États insulaires en développement africains et la création d’une infrastructure à l’épreuve du climat.

Les interventions mises en œuvre jusqu’à présent par le CAPC, telles que Clim-Dev Africa et la Recherche climatologique pour le développement, ainsi que diverses autres activités des Services d’information climatique ont, ensemble, surtout contribué à une sensibilisation à la valeur des Services d’information climatique ou relative à la politique de développement et à l’émergence de conditions favorables à une meilleure diffusion et une meilleure utilisation de l’information climatique dans la politique et la pratique de développement . Ces activités ont beaucoup contribué à l’adhésion des équipes dirigeantes au programme WISER et elles ont inspiré la conception de la convocation d’ateliers et de stages de formation régionaux sur :

  • L’utilité socioéconomique de l’information climatique et donc des Services d’information climatique dans les différents secteurs du développement en Afrique.
  • L’optimisation des ressources affectées aux Services d’information climatique.
  • L’intégration des Services d’information climatique dans la législation, ainsi que dans les politiques, plans et pratiques de développement.
  • L’organisation continue de prévisions climatologiques, de façon à améliorer la prise de décisions à intervalle saisonnier ou sous-saisonnier.
  • La coopération entre les différents services d’information climatique pour l’exploration, la conception, la production et la diffusion de cette information.

Par des collaborations et des partenariats avec l’Organisation météorologique mondiale, la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie, le Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC), la composante est- africaine de WISER, les Centres climatiques régionaux et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux, la phase pilote de WISER a produit les résultats suivants :

  • En collaboration avec l’OMM, un rapport de référence synthétique sur les besoins et lacunes des Centres climatiques régionaux a été établi.
  • Une méthodologie normalisée de l’évaluation des besoins des Services d’information climatique et de la planification des services météorologiques et hydrologiques nationaux a été établie.
  • Les principes d’optimisation des ressources et de détermination des avantages socioéconomiques ont été validés et les partenaires ont convenu de conformer leurs activités aux dispositions retenues.
  • Un partenariat régional de recherche climatologique multi-institutions et multipartenaires a été formé en Afrique orientale et australe; des notes conceptuelles descriptives des projets, établies par leurs utilisateurs respectifs ont été rédigées en vue de l’obtention d’un financement.
  • Un exercice détaillé de cartographie des institutions, des initiatives et experts africains aux niveaux territorial, national, régional et panafricain a été mis au point et une carte Google a été dressée pour mettre en lumière la configuration des recherches en Afrique.
  • Les parties prenantes ont validé les conclusions du projet pilote de prévisions saisonnières et sous-saisonnières en Afrique centrale et les informations nécessaires au processus de décision dans le secteur agricole ont été résumées dans un rapport détaillé de synthèse qui devrait faciliter la prise de décision sur la base de données factuelles.

Phase II de WISER

La conception de la phase II de WISER s’est inspirée des enseignements tirés de la phase pilote, en particulier s’agissant de l’optimisation des ressources et des avantages socioéconomiques des Services d’information climatique. La nouvelle phase a commencé en juillet 2017 et durera trois ans.

Il est généralement admis que 2015 a été une année charnière pour le développement d’instruments mondiaux cohérents destinés à guider la planification du développement. Les accords conclus en 2015 sont notamment : i) le Cadre de Sendai pour la réduction du risque de catastrophes, 2015-2030 ; ii) le Programme des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030, iii) l’Agenda 2063 de l’Union africaine ; iv) le Programme d’action d’Addis-Abeba, et v) l’Accord de Paris sur le changement climatique.

Les pays africains sont gravement touchés par les effets du réchauffement mondial et du changement climatique; la mise en œuvre réussie de l’un quelconque de ces accords dépend donc essentiellement des décisions qui seront prises aux niveaux régional et mondial pour remédier aux impacts négatifs du changement climatique d’une part, et d’autre part pour examiner et utiliser certaines des possibilités qu’offre néanmoins le changement climatique. Comme la plupart des accords sur le développement conclus en 2015 le montrent clairement, leur mise en œuvre ne pourra vraiment progresser que s’il y a une maîtrise complète des processus de collecte et d’analyse des données climatologiques, qui sont à la base d’une information fiable pour que des décisions sur le changement climatique soient prises en connaissance de cause à tous les niveaux.

Pour réaliser les objectifs de développement que l’Afrique s’est donnés dans le cadre des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063, il faudra intégrer le changement climatique dans les politiques, plans et programmes de développement des États membres et des communautés économiques régionales. Il faudra pour cela créer les conditions favorables à des investissements importants dans les Services d’information climatique, et leur absorption, en s’appuyant sur des recherches appliquées et des analyses de politique, et en mettant en œuvre des démarches coordonnées de prestations de services, un renforcement des connaissances et des partenariats entre les institutions publiques, le secteur privé, la société civile et les populations vulnérables. L’un des principaux enseignements de la phase I de WISER est que l’absorption des Services d’information climatique dépend beaucoup de la pertinence de cette information au regard des besoins de ceux qui l’utilisent. Cependant, actuellement, cette information est habituellement déterminée par les impératifs des producteurs de celle-ci, souvent sans aucune contribution ou presque des usagers, ce qui explique que ces services soient encore très peu utilisés. En outre, il faut coordonner les multiples initiatives et projets dans le but d’améliorer la production de l’information climatique. Actuellement, ce secteur est très mal coordonné et se borne souvent à des projets de très petite échelle, relatifs pour l’essentiel à l’instrumentation hydrométéorologique, au détriment de la prestation de services susceptibles de susciter des changements profonds.

Durant la phase II de WISER, la composante panafricaine du programme cherchera à transformer en profondeur la diffusion et l’utilisation des Services d’information climatique dans les processus de développement en cours dans le continent. L’intervention continuera à montrer aux dirigeants politiques les avantages socioéconomiques des services d’information climatique par une combinaison de travaux de recherche et d’activités de plaidoyer, et en encourageant l’engagement du secteur privé et d’autres acteurs de la production et l’utilisation de l’information climatique. Le programme s’attachera donc à mener des recherches aboutissant à des données factuelles démontrant les avantages socioéconomiques des Services d’information climatique, à soutenir les politiques et la coordination visant à renforcer les conditions favorables à une absorption accélérée de l’information climatique et à faciliter le déploiement des composantes régionales du programme, notamment par des partenariats public-privé (PPP).

Plus précisément, les interventions du Centre africain pour la politique en matière de climat tendant à créer un environnement favorable relèvent du Pilier 2 (renforcement des stratégies régionales africaines) et du Pilier 3 (soutien à une meilleure production et une meilleure utilisation des services climatiques) tels qu’ils sont présentés dans le prospectus décrivant WISER ainsi que dans l’illustration donnée plus haut.

Pour tout complément d’information :

Ministère britannique du développement international (DfID) (voir : https://devtracker.dfid.gov.uk/projects/GB-1-204624)

Bureau météorologique du Royaume-Uni     (voir : http://www.metoffice.gov.uk/about-us/what/international/projects/wiser