Un nouveau rapport révèle les effets de la pandémie de Covid-19 en Afrique de l’Est

Kigali, Rwanda, le 25 novembre 2020 - Lorsque la pandémie de Covid-19 a plongé l’économie mondiale dans une récession, la région de l’Afrique de l’Est n’a pas été épargnée. Selon le rapport sur les effets économiques et sociaux de Covid-19 en Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, le marché du travail de la région a été le plus sévèrement touché du continent, avec environ 38 millions d’emplois perdus.

Présentant le rapport lors de la 24ème réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d’experts, Mme Mama Keita, Directrice de la CEA pour l’Afrique de l’Est, déclare que la région ne connaîtra guère de croissance positive en 2020 et que seulement quatre pays y parviendront en 2020. Le Soudan du Sud arrive en tête avec une croissance du PIB de 4,1%, suivi de l’Éthiopie et de la Tanzanie avec près de 2% et du Kenya avec 1%.

La croissance de l’Afrique de l’Est ralentira considérablement à 0,6% en 2020, contre 6,6% en 2019.

Mme Keita souligne que la pandémie de Covid-19 a amplifié les vulnérabilités de la dette dans la région. « Avant la crise, cinq pays connaissaient un ratio dette / PIB supérieur à 50% en 2019 (le Burundi, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya et les Seychelles). Aujourd’hui, la pandémie a augmenté la probabilité que cette question s’aggrave dans la région et se propage à plus de pays », dit-elle.

Sur le plan social, Mme Keita explique que même si l’Afrique de l’Est connaît une incidence plus faible de cas de COVID-19 par rapport au reste de l’Afrique, la plupart des pays présentent des lacunes critiques dans leurs systèmes de santé nationaux.

Le rapport qu’elle a présenté note qu’en termes de financement du système de santé de qualité et adéquat, l’Afrique de l’Est est malheureusement mal préparée à une pandémie. « La plupart des pays d’Afrique de l’Est dépensent moins de 50 dollars américains par habitant pour la santé, soit moins de la moitié de la moyenne africaine qui est de 114 de dollars américains par habitant et par an (données 2017).

Le rapport souligne que le bon équilibre et la bonne séquence entre les interventions en matière de santé et de politique économique et sociale restent essentiels. Il souligne également les effets du COVID-19 sur l’éducation, qui ont entraîné la fermeture des écoles, affectant ainsi 96 millions d’apprenants en Afrique de l’Est. Mme Keita indique que si de nombreux gouvernements ont introduit des stratégies d’enseignement à distance, l’accès à des technologies telles qu’Internet, la télévision et la radio sont limités dans les pays à faible revenu, en particulier parmi les ménages les plus pauvres.

Le rapport exhorte les décideurs politiques africains à exploiter la numérisation et le commerce numérique alors que la pandémie a mis en évidence l’importance de l’économie numérique. « Les entreprises, les employés et les étudiants ayant accès aux infrastructures numériques n’ont pas été aussi affectés économiquement par la pandémie que ceux qui n’y ont pas accès ».

 

Note aux rédacteurs

Le rapport a analysé les 14 pays suivants couverts par la CEA et le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est : le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Kenya, le Madagascar, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda.

 

Cliquez ici pour lire : The abridged version of the Economic and social Impacts of Covid-19 in Eastern Africa report