Yaoundé, 12 novembre 2020 (CEA) – Une réunion virtuelle de deux jours du 36ème Comité Intergouvernemental des hauts Fonctionnaires et Experts (CIE) pour l’Afrique centrale a démarré mercredi avec un accent sur les stratégies pour renforcer les compétences et accélérer la diversification dans la région d’Afrique centrale.
« Sans un système de développement de compétences efficace et inclusif, il serait impossible de réaliser une croissance économique durable, résiliente et inclusive en Afrique centrale tel que stipulé dans le « Consensus de Douala », a déclaré Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, Ministre de la Planification, des Statistiques et de l’Intégration Régionale, de la République du Congo.
Mme Babackas a mis en garde sur le fait que les effets du COVID-19 doivent servir à rappeler combien fragiles sont les économies de l’Afrique centrale face aux chocs extérieurs, tout en relevant que la diversification économique et la transformation structurelle constituent « le seul moyen » pour protéger durablement la sous-région en temps de crises.
« Nous avons besoin d’une main d’œuvre adéquate pour faciliter la diversification économique et l’industrialisation. Cela nécessite une réforme du système éducatif. Nos systèmes de formation technique et professionnel doivent être renforcés afin d’améliorer la productivité », a relevé le Ministre.
Le 36ème CIE est organisé par le de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Bureau sous régional pour l’Afrique centrale, sur le thème : « Bâtir les compétences pour la diversification économique en Afrique centrale ».
La Sous-Secrétaire des Nations Unies et Secrétaire Exécutive de la CEA, Vera Songwe, a déclaré que les impacts du COVID-19 appellent à une nouvelle approche au développement en Afrique. Elle a souligné l’importance grandissante de la technologie numérique et de la 4 ème révolution industrielle pour le renforcement de la résilience des économies et du commerce intra africain en Afrique, particulièrement avec de la mise sur pied de la ZLECAf.
« Un marché sous régional mieux intégré jouera un rôle de catalyseur dans l’industrialisation et la transformation structurelle de l’Afrique centrale, avec ses 130 millions de personnes ».
Mme Songwe a relevé que « Nous sommes confrontés au besoin urgent de réviser nos programmes de formation » afin d’encourager la pensée critique et la créativité dans nos écoles et instituts de formation. Elle mentionné que l’industrialisation et la diversification économique aujourd’hui nécessitent une maitrise de la technologie numérique et un renforcement des capacités en science, technologie, ingénierie, et mathématiques. La chef de la CEA a affirmé que toute compétence de développement efficace et inclusive ne peut être conçue que dans un partenariat entre l’Etat, les associations professionnelles, les syndicats, les entreprises et les partenaires au développement. Un tel système « doit être soutenu par une approche basée sur la demande, permettant ainsi au secteur privé de participer à la définition et l’offre de formations ainsi qu’à l’accréditation, au financement et à l’évaluation des programmes y relatifs ».
Compte tenu des grands enjeux liés à l’amélioration des compétences pour la transformation des économies d’Afrique centrale pour mieux reconstruire, Mme Songwe a encouragé le Bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la CEA, les Etats membres et les Communautés Economiques Régionales à déclarer 2021-2030 comme étant la “Décennie de Diversification Economique en Afrique centrale » avec des objectifs et des actions pour y arriver.
Lors de son discours, la Présidente sortante du CIE, María del Mar Bonkanka Tabares, Conseiller au Ministère des Finances, de l’Économie et de la Planification de la Guinée Equatoriale, a déclaré qu’elle avait le plaisir d’annoncer qu’une recommandation du 35ème CIE, tenu à Malabo en 2019, concernant la mise sur pied d’ « un réseau unique » sous régional (d’itinérance mobile/roaming) en vue de l’accélération de la transformation en Afrique centrale s’est concrétisé.
« C’est avec grand plaisir que j’annonce que ce réseaux verra le jour le 1er janvier 2021, conformément aux décisions prises par le Conseil des Ministres de l’Union Economique pour l’Afrique centrale », a déclaré Mme Tabares.
Elle a insisté sur le fait que la diversification économique et l’industrialisation doivent être basées sur l’écosystème de l’économie du 21ème siècle, alimenté par la 4ème révolution industrielle.
« De nombreuses études confirment que les innovations numériques sont en train de transformer presque tous les secteurs de l’économie en introduisant de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux produits, de nouveaux services et plus important, de nouveaux moyens de création de valeur et d’emplois », a-t-elle affirmé, ajoutant que « cela ne peut être efficace que par le biais de la disponibilité d’un capital humain adéquat et d’une main d’œuvre compétente et agile ».
De même, la Ministre Babackas, de la République du Congo, a remercié le Bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la CEA, pour son rôle qui consiste à s’assurer que les parties prenantes se rencontrent chaque année pour discuter des défis économiques et sociaux de l’Afrique centrale, en vue de l’harmonisation des politiques en faveur du développement. La Ministre a mentionné l’appui de la Commission dans la formulation de la « Vision 2048 » pour facilitation de la transformation structurelle et la promotion de la croissance soutenue, comme étant l’un des moyens par lequel l’Organisation des Nations Unies soutien son pays et les autres Etats membres.
Cet évènement virtuel a également été une opportunité unique pour les experts de mettre l’accent sur la nécessité pour les pays d’Afrique centrale de capitaliser sur la Zone de Libre Echanges Continentale Africaine (ZLECAf), afin de changer immédiatement leur système productif passant ainsi de la collecte de rentes, à travers l’exploitation et la vente des matières premières à l’ajout considérable de valeur, à travers la fabrication basée sur la technologie et améliorée par le numérique, la production du savoir et les services de haut niveau, sur la base d’un changement de paradigme du renforcement des compétences dans les secteurs productifs tels que la science, la Technologie, l’Ingénierie, les Mathématiques ainsi que l’Innovation.
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