Malabo, 24 septembre 2019 (CEA) - Les principales pierres angulaires pour catalyser l'entrée des pays d'Afrique Centrale dans la quatrième révolution industrielle, induite par les transformations numériques, ont été posées lors d'une conférence intergouvernementale élargie au secteur privé et au monde universitaire, qui s'est tenue à Malabo, en Guinée Équatoriale.
Au deuxième jour de cette réunion sous-régionale annuelle conjointement organisée par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Gouvernement de la République de Guinée Equatoriale, les experts ont tracé les grandes lignes d'un cadre susceptible d’encadrer la transition vers une économie numérique sous-régionale axée sur: des partenariats public-privé (PPP), le commerce électronique et les innovations technologiques.
Les Partenariats public-privé
Selon un premier groupe d’experts chargés d’élaborer la bonne approche en matière de PPP axée sur les transformations numériques et la diversification économique, six principaux secteurs ont été identifiés pour les principaux acteurs que sont les Etats, les entités multinationales, les grandes entreprises privées, les clients et les coopératives de la sous-région. Ces secteurs sont les suivants: 1) l’industrie forestière/du bois, 2) l’agriculture et l’agroalimentaire, 3) les télécommunications et les transactions liées aux télécommunications, 4) les industries extractives, 5) le commerce et les services et 6) les infrastructures et l’énergie.
Les stratèges ont partagé l’avis du PDG de Smart Africa, M. Lacina Koné qui, via un message vidéo adressé plus tôt à la conférence, a affirmé que "le rôle de l'Etat est d'orienter tous les autres acteurs, de fournir les bases et les jalons de l'économie numérique et d’encourager le secteur privé à y investir”.
Il avait avancé un argument solide selon lequel “l’économie numérique n’est pas seulement un des secteurs mais le secteur qui engendrerait le véritable développement socioéconomique de l’Afrique”.
Logiquement par conséquent, les participants à la réunion ont construit le segment sur le comment élaborer le modèle qui comprenait une utilisation intelligente des marchés publics pour favoriser le développement de l'esprit d'entreprise au niveau national, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, l'accélération du transfert de technologie par le biais d'exigences liées à la performance, la création d'un fonds spécial pour l'économie numérique, la promotion du financement participatif et la prise de mesures pour faire des investissements étrangers directs et du contenu des véhicules pour stimuler l’insertion des entreprises locales dans la chaîne de valeur.
Le commerce électronique
Un deuxième groupe de stratèges s'est concentré sur le commerce électronique et la diversification économique en Afrique Centrale. Ils ont noté que la plupart des lois sur le commerce électronique dans la sous-région sont obsolètes et doivent être actualisées en vue de l'avènement de la Zone de libre échange continentale africaine (CAFTA). Ils ont également appelé à la restructuration et à la modernisation du réseau des bureaux de poste en vue de favoriser le développement du commerce électronique. Le développement d'un label “Made in Central Africa” a été reconnu comme étant un facteur important. L'absence d'adresses physiques adéquates et d’un zonage urbain approprié dans certains pays de la région ne devrait pas constituer un frein, ont-ils recommandé.
Le renforcement de la culture numérique et l’adaptation des technologies au contexte et à la culture locale ont été considérés comme étant une mesure importante pour réduire la fracture numérique et approfondir la pénétration du commerce électronique dans toutes les couches sociales.
Les innovations technologiques
Ce groupe de travail a suggéré une approche à trois volets pour stimuler l'innovation technologique en Afrique Centrale, à savoir: (i) l'identification des opportunités; (ii) la compréhension des principales contraintes et; (iii) la définition d'un ensemble d'actions à mener avec des rôles clairs pour toutes les parties prenantes.
À cet égard, des opportunités ont été identifiées dans les secteurs de l'agriculture, de l'énergie, des ressources en eau, des transports et de la sécurité. Des infrastructures inadéquates, des lacunes au niveau des compétences disponibles, des barrières linguistiques résultant de la prédominance de l'anglais comme langue de la technologie dans le monde, la résistance au changement chez les entités commerciales établies, une culture numérique globale faible au sein de la population et l’insécurité cybernétique ont été identifiées comme étant les principales contraintes et défis à surmonter pour la diffusion de la technologie en Afrique Centrale.
Un ensemble d’actions fondées sur la nécessité de promouvoir une collaboration salutaire entre l’État, le secteur privé, la communauté des jeunes start-ups et les citoyens, a été recommandé. L’État a été considéré comme un acteur clé et un facilitateur dont la responsabilité est de prioriser l’innovation et d’accroître les investissements dans la recherche-développement (R&D) ainsi que de procéder régulièrement à une révision des programmes d’enseignement en vue de les adapter à l’évolution de la demande du marché et au rythme de l’innovation mondiale. La création de fonds de dotation pour l'innovation et l’organisation de compétitions régulières stimulerait l'innovation pour faire face aux défis locaux et répondre aux opportunités identifiées, augmentant ainsi la part des connaissances et des biens produits au niveau local.
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