Harare, Zimbabwe, le 22 octobre 2019 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires, le Département britannique pour le développement international (DfID) et le Met Office du Royaume-Uni organisent cette semaine, un atelier pour la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en vue de formuler des stratégies concrètes pour la reconstruction d’infrastructures résilientes au climat après le cyclone tropical dévastateur Idai au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.
L’atelier de planification pour des investissements résilients aux changements climatiques dans la reconstruction et le développement dans les États membres de la SADC s’appuie sur les expériences des trois pays après les cyclones Idai et Kenneth.
Au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe, plus de 1 000 personnes ont perdu la vie, tandis que des centaines de milliers sont toujours dans le besoin, suite aux ravages du cyclone Idai. La Banque mondiale estime que les pays touchés auront besoin de plus de 2 milliards de dollars américains pour se rétablir.
L’atelier, qui fait partie des stratégies « Bâtir plus solide » de la CEA, se déroule du 23 au 25 octobre 2019, à Harare.
M. James Murombedzi, Chef du Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), déclare que l’atelier a pour objectif général de lancer une série d’initiatives visant à soutenir l’intégration des services d’informations sur le climat et les réflexions sur les changements climatiques pour un renforcement de la résilience dans les secteurs de l’économie tributaires des conditions météorologiques des pays de la SADC.
« L’atelier examinera l’état des services d’informations sur le climat dans la région, explorera des outils et des méthodes pour renforcer l’intégration des changements climatiques dans la planification du développement, et commencera à identifier des actions concrètes pour lutter contre le climat des activités économiques, des écosystèmes, des établissements humains et des infrastructures physiques, en particulier dans les zones sujettes à des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes », dit-il.
Les pays affectés partageront leurs expériences, en particulier les conséquences du Cyclone Idai, ses causes et l’atelier présentera également aux participants les types d’informations sur le climat disponibles, ainsi que les outils et méthodes d’analyse de ces informations et de leurs effets dans la prise de décision.
« Les économies, les écosystèmes et les sociétés africains sont extrêmement vulnérables aux effets du changement et de la variabilité du climat et sont ceux qui ont le moins de capacités pour faire face aux changements climatiques », déclare M. Murombedzi, ajoutant que le renforcement de la résilience aura un impact positif sur la préparation et la réponse aux risques de catastrophe.
Les causes sous-jacentes de la vulnérabilité, dit-il, incluent les niveaux élevés de pauvreté et d’endettement national, les infrastructures médiocres, le chômage et les faibles capacités de production et d’utilisation des informations climatologiques, y compris des systèmes d’alerte précoce.
Les pénuries alimentaires et la hausse des prix intérieurs causées par les inondations augmentent encore le taux de pauvreté national de près de 1% chaque année. Mais avec une planification scientifique et factuelle, les dégâts pourront être limités.
Il incombe donc aux États membres de prendre des mesures urgentes afin de limiter les dégâts causés par les prochaines catastrophes inévitables, affirme M. Murombedzi.
L’atelier élaborera des stratégies « Bâtir plus solide » basées sur le renforcement de la résilience grâce à de meilleures prévisions météorologiques et climatiques ; une intégration des informations sur le climat dans les infrastructures, les écosystèmes et les plans de peuplement ; un renforcement des capacités pour l’utilisation de modèles d’Avantages socioéconomiques (SEB) pour la Réduction des risques de catastrophe (RRC) ; et un financement innovant pour la reconstruction et la planification d’infrastructures sensibles au climat.
Il vise à fournir un appui aux pays touchés grâce à l’initiative « Bâtir plus solide » en intégrant les informations sur le climat pour la résilience par le biais de politiques et en améliorant l’accès aux services d’informations et de prévisions climatologiques.
L’atelier de planification élaborera également des stratégies et des approches permettant d’obtenir des estimations vérifiables de l’impact économique d’Idai et de Kenneth, en plus du nombre de vies perdues et de personnes disparues. L’objectif général de cet atelier consiste à élaborer un programme régional d’action susceptible de renforcer la capacité des États membres de la SADC en matière de planification du développement résilient aux changements climatiques.
Environ 50 participants, dont des représentants des trois pays, d’autres pays de la SADC, du Centre de services pour le climat de la SADC, des Communautés économiques régionales, ainsi que des partenaires régionaux et internationaux, y compris la famille des Nations Unies, participeront à l’atelier.
L’établissement d’un document de programme régional pouvant renforcer les capacités et la résilience des États membres de la SADC contre les conséquences des risques et des catastrophes météorologiques et climatiques sera le principal résultat de cet atelier.
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