Rabat, 29 janvier 2016 (CEA) : La Commission Economique pour l’Afrique (Bureau pour l’Afrique du Nord) et la Commission Economique pour l’Asie Occidentale (ESCWA) organisent, du 1er au 2 février à Rabat (Maroc), un séminaire international sur les transferts de fonds des migrants en Afrique du Nord et dans les pays arabes ainsi que leur impact sur le développement. A cette occasion, des experts et représentants de plusieurs pays dont l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, le Soudan, la Tunisie et le Yémen pourront comparer leurs expériences et politiques nationales en matière de transferts de fonds et d’épargne des migrants, et leur usage au profit du développement de leurs pays d’origine.
Consistant souvent en des montants modestes, généralement utilisés pour couvrir les dépenses liées à la vie quotidienne des familles restées au pays (alimentation, santé, éducation), les transferts de fonds sont considérés par certains comme des outils particulièrement puissants dans la lutte contre la pauvreté. Malgré la crise économique mondiale, ils se sont montrés relativement plus résilients que d’autres flux de ressources tels que les capitaux propres ou les investissements directs à l’étranger. Grâce à quelques 24 millions de migrants originaires des pays arabes, les transferts des migrants sont devenus de plus en plus volumineux au cours de la dernière décennie. Toutefois, les statistiques officielles sous-estiment souvent le nombre réel de migrants concernés dans la mesure où beaucoup ne s’enregistrent pas auprès des consulats de leurs pays respectifs.
« Les pays ont beaucoup à gagner à mieux connaître et orienter les transferts de leurs migrants : moins dépendants de la conjoncture économique que l’APD ou les IDE, ils devraient dépasser la barre des 700 milliards de dollars à travers le monde cette année » expliqueNassim Oulmane, Directeur par intérim du Bureau de la CEA en Afrique du Nord.
“Au cours des 15 dernières années, les transferts des migrants vers la région ont connu une croissance régulière, de quelques 10 milliards de Dollars US en 2000 à 51,4 milliards en 2014. Les pays arabes bénéficient de quelque 12% des transferts des travailleurs expatriés à destination des pays en développement. Ces fonds représentent en moyenne 6% du PIB de la région. Fait notable : les montants ainsi transférés à destination des pays arabes ont été plus volumineux que les IDE et l’APD réunis depuis 2010 », indique pour sa part Khaled Hussein, Conseiller Economique à l’ESCWA.
Ce séminaire international vient conclure un projet lancé par l’ONU en 2014 pour mettre en avant l’impact significatif des transferts de fonds des travailleurs émigrés sur le développement de leurs pays d’origine ainsi que le potentiel immense qu’ils représentent pour leurs économies. L’ESCWA et la CEA ont ainsi mené six ateliers et huit études-pays dans le cadre de ce projet, permettant la formation, le partage d’expériences et d’expertise entre plus de quatre cent fonctionnaires et banquiers.
La Commission Economique pour l’Afrique (www.uneca.org) et la Commission Economique pour l’Asie Occidentale (www.unescwa.org) font partie du Conseil Economique et Social de l’ONU (ECOSOC). Ces deux organisations ont pour mission de soutenir le développement de leurs pays membres en les aidant à formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes à même de contribuer à leur transformation économique et sociale.
تحويلات المغتربين والتنمية: خبراء يناقشون في الرباط التجربة العربية والشمال افريقية
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