Addis-Abeba, le 1er avril 2016 (CEA) - Avec le débat et les préoccupations polémiques actuels autour des politiques de migration au niveau mondial, lors de la réunion des experts qui se déroule actuellement à Addis-Abeba, le débat s’est articulé autour de la question, à savoir à quel moment, les migrants deviennent de précieux atouts?
Dans un exposé sur le défi de la migration internationale en Afrique, évoquant l’image dominante des pays européens inondés de migrants en provenance d’Afrique, Takyiwaa Manuh, Directrice de la Division des politiques du développement social de la CEA, déclare que la situation de dit pas tout.
Manuh estime que les récentes couverture médiatique et recherches sur la migration clandestine, ainsi que le nombre élevé de morts parmi ceux qui traversent la Méditerranée renforcent à tort la conviction que les migrants africains cherchent essentiellement à regagner l’Europe.
«Les flux migratoires au sein de l’Afrique sont beaucoup plus importants que ceux hors du continent », affirme-t-elle.
« En ce qui concerne les flux migratoires, à l'échelle internationale, on dénombre 31 millions de personnes. Ceci représente un peu plus de 3 pour cent de la population africaine. Plus de la moitié de ces migrants, appartient au flux migratoire au sein de l’Afrique, avec seulement environ 28 pour cent de ceux-ci en direction de l’Europe. Considérant le nombre total de migrants, moins de 12 pour cent sont issus de l’Afrique », explique Manuh.
Les débats de la réunion ont porté sur les conséquences de la migration.
L’étude menée par la CEA montre que les transferts de fonds entrants à destination de l’Afrique qui ont quadruplé entre 1990 et 2010, ont atteint près de 49 milliards de dollars américains en 2010, soit, en moyenne, 2,6 pour cent du PIB de l’Afrique.
La proportion des transferts de fonds investis dans les produits alimentaires, la santé et l’éducation varie de 30 pour cent au Kenya et 37 pour cent au Nigéria à 47 pour cent au Burkina-Faso et 67 pour cent au Sénégal.
Cela semble ainsi indiquer que la migration internationale a un potentiel énorme d’améliorer le développement et le bien-être dans les pays d’origine.
Manuh demande aux pays de favoriser l’intégration régionale et la gestion des frontières pour faciliter la migration et l’exemption de visa pour les Africains au sein de l’Afrique. Elle lance également un appel pour les processus consultatifs dans l’élaboration des politiques qui garantisse les avantages de la migration aux niveaux mondial et régional, avec la participation des pays de destination et d’origine.
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