Oxford, Royaume Uni, 15 mai 2015 (CEA) – Le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique, Carlos Lopes a indiqué que la relation de la Chine avec l’Afrique est transformée en celui définie par le dynamisme et l'agence africaine, diminuant l'emprise que la Chine a eu sur l'Afrique dans les premiers jours de cette évolution des rapports.
”Alors que les Etats africains ont une plus grande influence dans les relations avec la Chine, grâce à leurs ressources naturelles. L'Afrique a besoin de convertir cet effet de levier dans le pouvoir de négociation, a-t-il dit dans son discours intitulé : La Réinsertion de l’Agence africaine dans les relations Sino-africaines, délivré lors de la conférence annuelle organisée par le Réseau Afrique Chine de l’Université d'Oxford le 16 mai 2015.
Mr. Lopes a dit qu’il y a une «histoire inédite» sur la relation, dont enjambent un nombre important d'Africains vivant en Chine ou la visitant fréquemment ; et l’augmentation du flux des investissements africains et du nombre de touristes en Chine.
«Les relations Sino-Africaines ont évolué au point que les pays africains prennent un rôle plus assuré en ce qui concerne l'investissement et la signature des accords commerciaux, assurant que leurs intérêts sont protégés", a-t-il dit.
Il a souligné que la politique de la Chine concernant l’Afrique est mieux analysée à partir de ses perspectives politiques et économiques uniques et bien que la Chine a des gains économiques considérables en Afrique « il serait simpliste de considérer ces avantages comme les seules raisons de la politique de la Chine».
L'analyse simpliste oppose souvent l'Afrique contre la Chine et tourne autour "de la dépendance en ressources naturelles et énergétiques, ainsi que les marchés et les opportunités d'investissement pour ses industries en plein essor et les travailleurs à la recherche d'emploi" de la Chine a-t-il dit.
Il a fait valoir que les critiques contre la Chine ne parviennent pas à prendre en compte le fait que l'engagement plus actif de la Chine avec l'Afrique fait partie de son émergence continue comme un véritable acteur mondial.
«Il n'y a pas de différence de comportement traditionnel avec toute puissance majeure et la Chine poursuit ses intérêts sans hésitation et apporte son soutien sans ‘chaînes attachées' « et de telles relations, a dit Lopes, sont considérées rafraîchissantes par de nombreux dirigeants politiques africains.
Il a également fait valoir que sur sa diplomatie régionale et mondiale, la Chine, comme toutes les grandes puissances, poursuit des objectifs multiples, y compris ceux qui pourraient créer des tensions entre les valeurs et les intérêts à la fois aux niveaux national et mondial.
"La Chine ne peut plus être en mesure de minimiser ses intérêts commerciaux et stratégiques face aux autres", a-t-il dit et ajouta que plusieurs pays africains qui ont bénéficié de l’accroissement du commerce avec la Chine et de l’investissement ainsi que l'allégement de la dette, ne sont pas dotés de richesse minérale – ils intéressent la Chine pour d’autres raisons. Il a souligné que c’est la responsabilité des dirigeants africains d'élaborer une stratégie pour leurs relations avec la Chine, et non pas pour la Chine d'être responsable d'une relation mutuellement bénéfique.
«Ce qui est important à retenir est qu’une vision plus nuancée de la relation révèle en effet un trafic à double sens. L'intérêt et le désir des Africains à accroître leur présence en Chine est réel, bien que moins déclarés", a-t-il dit.
M. Lopes a également demandé un alignement de la politique de la Chine avec «les intérêts politiques et économiques principaux de l'Afrique, y compris l’agenda 2063, et a également indiqué qu'il existe des opportunités émergentes pour la Chine et l'Afrique pour collaborer à la réalisation de la vision du continent pour l'avenir.
«Lorsque l'accent est mis sur l'industrialisation comme un moyen pour atteindre la transformation structurelle, la Chine est un partenaire évident", a-t-il indiqué.
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