Addis-Abeba, Éthiopie, le 15 octobre 2020 (CEA) - La septième session de la Commission de statistique pour l’Afrique (StatCom7) s’est achevée ce jeudi, avec des participants de haut niveau soulignant l’importance de la numérisation des systèmes statistiques du continent ; l’utilisation des méga données ; la coordination des données et des statistiques ; et la volonté politique pour un développement statistique efficace en Afrique.
La réunion de trois jours a vu les participants de la réunion virtuelle discuter des moyens de concevoir des solutions statistiques innovantes pour renforcer les systèmes statistiques nationaux afin de tenir les décideurs informés des développements économique, social et environnemental en temps réel.
Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), déclare que la coordination statistique et le partenariat sont essentiels pour garantir que les statistiques soient produites de manière holistique par les systèmes nationaux de manière efficace conformément aux normes et principes communs et harmonisés.
« Avec les effets du COVID-19, rebâtir plus solide des systèmes statistiques nationaux résilients et agiles nous oblige à nous transformer en numérisant nos systèmes statistiques », indique M. Chinganya, ajoutant qu’il y a un besoin urgent d’avoir un cadre juridique pour renforcer la confiance internationale.
Il encourage la coordination des donateurs au niveau national afin d’éviter les doubles emplois, un gaspillage de ressources, des approches incohérentes et des programmes mal intégrés.
La Présidente du Bureau de StatCom Afrique, Mme Albina Chuwa, qui est également la Directrice générale du Bureau national des statistiques de Tanzanie, souligne la nécessité d’une volonté politique, en particulier elle appelle les gouvernements à fournir un soutien budgétaire suffisant aux Bureaux de statistiques nationaux pour s’assurer de leur modernisation afin de répondre aux besoins en données du continent pour une prise de décision fondée sur des preuves.
« Nous n’atteindrons pas les idéaux du Programme 2030 ou de l’Agenda 2063 si nous manquons de volonté politique », déclare-t-elle, ajoutant que les États membres devront toujours garantir que l’Afrique soit représentée dans les forums internationaux où des décisions critiques pouvant avoir des effets sur le continent soient prises.
Recommandations
Prenant note du développement en cours des capacités statistiques aux niveaux national, sous-régional et continental dans le contexte du développement durable et des effets du COVID-19, les participants ont approuvé la création du Groupe africain sur la transformation et la modernisation des statistiques officielles et demandent à la CEA d’entreprendre son opérationnalisation.
Les experts invitent les États membres à utiliser des indicateurs de développement statistique sur une base annuelle afin de mesurer les progrès de leur développement statistique ; les organisations panafricaines et les partenaires à travailler en étroite collaboration et à favoriser les synergies afin de soutenir les pays africains, en particulier ceux dont le niveau de développement statistique est le plus bas pour atténuer le les effets du COVID-19 ; et les pays ont été instamment priés de renforcer l’intégration entre les Systèmes d’informations géospatiales et les autres systèmes statistiques.
En ce qui concerne les indicateurs des Objectifs de développement durable, les pays sont priés de continuer d’aligner leurs plans de développement nationaux et leurs processus de budgétisation sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les cadres internationaux.
Les Communautés économiques régionales et les sous-régions des Nations Unies sont instamment priées de mettre en synergie leur collaboration et leur partenariat afin d’accélérer les efforts visant à suivre les progrès vers la réalisation du Programme 2030.
Les participants reconnaissent que les données de recensement de la population et des logements sont indispensables à une planification efficace du développement pour surveiller les tendances, les politiques et les programmes démographiques, socio-économiques et environnementaux et pour la recherche et l’analyse des phénomènes sociaux et économiques.
Ils appellent les États membres à renouveler leur engagement à mener des recensements de la population et des logements au cours du cycle 2020 et demandent, en particulier, une assistance technique et des services consultatifs pour les pays en conflit et sortant d’un conflit ainsi que pour ceux touchés par le COVID-19.
Les participants recommandent en outre l’adoption de méthodes soigneusement planifiées et hybrides pour les recensements, y compris des combinaisons de collecte de données traditionnelles et sur Internet et de recensements fondés sur des registres.
Notant sa préoccupation concernant le faible niveau de volonté politique visant à soutenir le Programme africain pour l’amélioration accélérée de l’enregistrement des faits d'état civil et des statistiques de l’état civil (APAI-CRVS), StatCom7 appelle à la création d’un comité pour explorer les moyens de réorganiser l’engagement continental envers ledit Programme.
La réunion convient que les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et les statistiques de l’état civil générées doivent être renforcés en tant qu’éléments essentiels de la réponse à la pandémie de COVID-19 et ajoute que les systèmes doivent exploiter le potentiel des technologies, en particulier des téléphones mobiles, qui sont désormais largement disponible.
Les États membres doivent mettre en place des systèmes automatisés d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité qui reposent sur le cadre du programme d’identité juridique des Nations Unies, convient la réunion.
Prenant note du travail continu pour le développement de statistiques ventilées par sexe sur le continent et appuyant les autres priorités de travail du programme africain sur les statistiques ventilées par sexe, la réunion prie les États membres de soutenir l’élaboration de données administratives liées au genre.
Des représentants des pays membres de StatCom-Afrique, des représentants des Bureaux des statistiques nationaux et des observateurs d’organisations nationales, sous-régionales, régionales et internationales, des ONG, des universités et des instituts de recherche et le secteur privé ont pris part à la réunion, qui avait pour thème, « Développer des solutions régionales pour renforcer la résilience des systèmes statistiques nationaux africains afin de répondre aux besoins de données pendant la Décennie d’action et dans le contexte de la pandémie COVID-19 ».
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