Soutenir les politiques et les infrastructures cruciales pour la mise en œuvre efficace de la ZLECA

Lagos, Nigéria, le 5 décembre 2019 (CEA) - Pour que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ait une influence positive sur les investissements à long terme dans les capacités de production de l’Afrique, il est nécessaire que le continent élabore des politiques de soutien appropriées, construise les infrastructures requises et assure une main-d’œuvre éduquée.

Telles sont les paroles prononcées ce lundi, par le Coordonnateur résident des Nations Unies et le Coordonnateur des affaires humanitaires, Edward Kallon, au cours du Forum nigérian sur la ZLECA qui se déroule à Lagos, sous le thème, « Une mise en œuvre efficace pour l’industrialisation et le développement inclusif au Nigéria ».

« Il nous faudra promouvoir activement l’emploi productif et le travail décent, l’autonomisation des femmes, la sécurité alimentaire et la réduction des inégalités », déclare M. Kallon, au cours du forum de haut niveau.

« L’ONU est ici pour soutenir le Nigéria à garantir que la ZLECA serve la population nigériane, les micro, petites et moyennes entreprises et les entrepreneurs, femmes comme jeunes ».

Pour faciliter ce processus, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a récemment procédé à des exercices de modélisation de l’incidence prévue de la ZLECA sur l’économie, le commerce et le bien-être du Nigéria.

Ils ont constaté que suite à la mise en œuvre de la ZLECA, le PIB et les exportations nigérianes devront augmenter.

La ZLECA sera un second souffle en ce qui concerne stimuler le commerce intra-africain, indique le Coordinateur résident de l’ONU, ajoutant que les exportations du Nigéria sur le continent augmenteront de manière significative entre 10% et 15% en 2040, par rapport au niveau de base sans la ZLECA en place.

La hausse des exportations du Nigéria à destination de ses partenaires africains sera plus prononcée dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, suivis de près par les secteurs industriels, offrant ainsi des possibilités inestimables d’industrialisation par le commerce.

« Plus la libéralisation du commerce est ambitieuse, plus les exportations nigérianes vers ses partenaires africains sont en expansion », affirme M. Kallon.

Pour que la ZLECA devienne une réalité au Nigéria, il faudra créer des institutions nationales chargées de la mise en œuvre de l’Accord, ainsi que des mécanismes de coordination institutionnels pour son exécution entre le secteur public, le secteur privé et les donateurs.

Pour sa part, M. Willie Shumba du Département du commerce et de l’industrie, à la Commission de l’Union africaine indique : « La ZLECA aidera la République fédérale du Nigéria à atteindre les objectifs du plan de relance et de croissance économiques du Nigéria en redressant les résultats économiques et en jetant des bases solides pour une croissance inclusive et durable ».

Il dit que la CUA est enthousiaste à l’idée de participer au forum, ce qui, selon lui, constitue une sensibilisation et un engagement importants des parties prenantes alors que le temps presse pour la mise en œuvre.

M. Hajiya Saratu Iya Aliyu, Président national de l’Association nigériane des chambres de commerce, de l’industrie, des mines et de l’agriculture (NACCIMA), déclare que la mise en œuvre réussie de la ZLECA est d’une importance cruciale pour le Nigéria.

« C’est parce qu’elle est susceptible de générer de nombreux avantages pour le Nigéria grâce à sa capacité à soutenir l’expansion du commerce, à créer des emplois, à améliorer la prospérité nationale et à lutter contre la pauvreté », affirme-t-il, ajoutant que cela ne deviendra une réalité que si la politique commerciale, la facilitation du commerce, la capacité de production du secteur privé, le besoin d’infrastructures liées au commerce, les finances, l’information commerciale et l’intégration des marchés sont résolus.

Pour sa part, M. Mansur Ahmed, Président de l’Association des fabricants du Nigéria, dit que les fabricants nigérians peuvent bien rivaliser sur le continent si les politiques et réglementations appropriées sont mises en place pour rendre la fabrication plus rentable.

« De bonnes infrastructures sont également essentielles pour aider les fabricants nigérians. Si nous éliminons les obstacles, rien ne nous empêchera de rivaliser avec la concurrence en Afrique », ajoute-t-il.

La CEA prévoit que la ZLECA peut stimuler le commerce intra-africain de 52%, avec le secteur industriel en bénéficiant le plus. Le PIB et les exportations augmenteront de 44 milliards de dollars américains et de 56 milliards de dollars américains respectivement et la ZLECA peut potentiellement créer des emplois et transférer les commerçants informels dans le secteur formel.

 

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