Selon un nouveau rapport, l'industrialisation reposant sur les produits de base contribuerait à développer l'économie et à mettre fin à la pauvreté

Addis-Abeba/New York, 25 avril 2013 (CEA) - Les pays africains ont une réelle occasion de transformer leur économie grâce à une stratégie d'industrialisation reposant sur les produits de base, qui tire parti des abondantes ressources du continent, des coursactuellement élevés des produits de base ainsi que des changement intervenant dans l'organisation des processus de production à l’échelle mondiale, selon un rapport économique publié récemment.

«Des politiques et une planification industrielle efficaces sont essentielles si le continent veut exploiter son potentiel pour promouvoir la croissance durable et la transformation économique et relever les défis que sont le chômage des jeunes, les inégalités, la pauvreté et les disparités entre les sexes», ont souligné cette semaine de hauts fonctionnaires de l'ONU à Addis-Abeba et au Siège de l'Organisation à New York. L'édition 2013 du Rapport économique sur l'Afrique (ERA 2013), élaboré conjointement  par la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Commission de l'Union africaine, a été lancé dans plusieurs villes à l’occasion d'événements visant à susciter des débats et des actions concernant une industrialisation fondée sur les produits de base comme moyen pour de nombreux pays africains riches en matières premières de réaliser la transformation économique.

Le rapport intitulé «Tirer le plus grand profit des produits de base africains: l’industrialisation au service de la croissance, de l'emploi et de la transformation économique», affirme que tirer le plus grand profit des produits de base aux fin de l’industrialisationconsiste à ajouter de la valeur à quelconques produits et à développer des liens en amont et en aval du secteur des produits de base. Les arguments présentés dans l'édition de cette année ont été chaleureusement accueillis par les experts, qui insistent sur la nécessité de ne plus préconiser la diversification sans tenir compte des matières premières.

« Nous pensons qu'en dehors de fournir des emplois, des revenu, des avantages financiers ou non et d’autres avantages dynamiques, les pays africains peuvent ajouter de la valeur à leurs matières premières localement et amener la diversification des capacités technologiques, élargir la base de compétences et approfondir les structures industrielles de chaque pays », a déclaré M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA.

Bien que l'Afrique possède environ 12 pour cent des réserves de pétrole du monde, 40 pour cent de son or, de 80 à 90 pour cent desmétaux du groupe du chrome et du platine, 60 pour cent des terres arables et de vastes ressources forestières, la valeur ajoutée est encore limitée, et le continent ne reçoit quedes recettes dérisoires pour l'exportation de ses matières premières.

Un exemple idoine en est le secteur caféier où jusqu'à 90 pour cent du revenu total du café de l'Afrique, calculé au prix de détail moyen d'un kilo de café torréfié et moulu, dans la chaîne de valeur mondiale, va vers les pays consommateurs en dehors du continent. Les producteurs africains comme l'Ethiopie pourraient davantage bénéficier,  dit le rapport.

Alors que certains pays africains ont fait des progrès modestes dans les liens en aval et en amont du secteur des produits de base, d'autres ont encore du chemin à parcourir, toujours selon le mêmerapport. Il note également que des politiques à longue vueà teneur industrielle et locale appropriées et des initiatives continentales pourraient aider à améliorer la situation. Pour stimuler davantage le niveau actuel des liens, le rapport préconise de prendre des mesures rapides pour réduire les contraintes en matière de capital humain et d’infrastructure,et les goulets d’étranglement sur le continent.

Selon des responsables du gouvernement éthiopien présents au lancement du rapport à Addis-Abeba, les interventions de politiques du pays ont entrainé une croissance impressionnante des exportations de cuir et une réduction spectaculaire des exportations de peaux, offrant ainsi des possibilités d'améliorer le secteur manufacturier. Le représentant de l'ONUDI en Ethiopie, Jean Bakole, a souligné le soutien que son organisation apporte aux pays ayant des besoins de renforcement des capacités locales. L'ONUDI, a déclaré M. Bakole, joue un rôle dans les efforts de renforcement des capacités dans l'industrie du cuir en Éthiopie.

Le rapport recommande également la mise en œuvre de meilleures politiques grâceà une coordination entre ministères compétents afin de réduire l’occurrence des lacunes de coordination dont a longtemps souffert le continent.

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