Sao Tome et Principe sensibilisé devrait capitaliser sur l’économie bleue pour tirer parti de la zone de libre-échange continentale africaine

Yaoundé, 07 mai 2019 (CEA) – La Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA) a réitéré sa « disponibilité et son engagement » à travailler avec la République de Sao et Principe sur les voies et moyens de tirer profit de ses abondantes ressources en matière d’économie bleue dans l’optique de capitaliser sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). 
 
Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique Centrale, en a donné l’assurance au cours d’une campagne itinérante sur la ZLECAf organisée récemment à Sao Tomé. Ladite campagne avait pour objectif l’information et la sensibilisation des acteurs majeurs de l’île sur les opportunités de la ZLECAf au terme de son opérationnalisation prévue en juillet ainsi que  sur les dispositions à prendre par Sao Tome afin d’en tirer le meilleur parti.  
 
«Nous sommes disposés à appuyer  le Gouvernement dans sa vision qui est de faire de Sao Tome et Principe une référence continentale en matière d’Economie bleue, étant donnée sa situation géographique dans l’Océan atlantique», a déclaré Pedro aux 40 participants en provenance des Ministères du tourisme, de la culture, du commerce et de l’industrie, de la planification, des finances et de l’Economie bleue, des Affaires étrangères, de la coopération et des communautés, de l’Agricultures, des pêches et du développement rural ainsi que du Parlement et du secteur privé de la petite nation insulaire.
 
«Votre secteur des services et des pêches peut être le pilier de la transformation structurelle de votre pays. Pour ce faire, il vous faudra entreprendre des investissements ciblés pour assurer la croissance du secteur. Il sera également indispensable d’améliorer l’assurance qualité et la normalisation, de rechercher un meilleur positionnement dans la chaine de valeur et d’assurer la cohérence entre la politique de formation des jeunes et les besoins du pays en matière de développement », a relevé le responsable de la CEA. 
 
Dans ce contexte, il a affirmé que la CEA serait disposée à faciliter le partage d’expériences et la conclusion de partenariats Sud-Sud avec d’autres pays ayant les mêmes caractéristiques que Sao Tomé et Principe tels Maurice ou Seychelles qui pilotent le processus d’élaboration des stratégies de l’Économie bleue de l’Union africaine. 
 
Pedro a rappelé que le potentiel de Sao Tome et Principe quant au développement d’une Économie bleue est bien établi, comme l’a souligné le Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale dans l’édition 2017  de son Profile Pays consacré à l’Etat insulaire, parue l’année dernière.  
Dans un Guide Pratique paru en 2016, la CEA définie l’Économie bleue comme étant les ressources des écosystèmes aquatiques et marins  notamment les océans, les mers, les rivages et les berges, les lacs, les cours d’eau et les nappes d’eau souterraines en rapport avec les secteurs productifs tels que les pêches, l’ aquaculture, le tourisme, les transports, la construction navale, la production d’énergie, la bio-prospection, et l’exploitation minière sous-marine et les activités connexes. 
 
La  Commission a fait valoir que l’Économie bleue peut jouer un rôle de premier plan dans la transformation structurelle de l’Afrique grâce à l’utilisation, à la gestion et à la conservation durables des écosystèmes aquatiques et marins, ainsi que des ressources connexes et à une corrélation optimale avec les autres secteurs.
 
Il s’agit d’exploiter sa superficie de plus de 1000 km² et une zone économique maritime exclusive de plus de 160 000km², pour améliorer de manière significative son secteur des pêches et de l’aquaculture (dont la contribution au PIB s’élevait à 3% seulement en 2015). 
 
Les zones de transport et de libre-échange maritimes, l’écotourisme et la biodiversité, l’énergie maritime fossile et renouvelable, les industries pharmaceutiques et cosmétiques, les ressources génétiques et les produits marins en général ainsi que le marché du carbone  bleu constituent également un tableau complet des produits et services que le pays peut valoriser pour tirer profit de la ZLECAf.
 
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement de Sao Tome et Principe, représenté par son Ministre en charge du tourisme, de la culture, du commerce et de l’industrie – Mme Maria de la Graça Lavres – qui a présidé les travaux de la campagne itinérante sur la ZLECAf a été invité à faire avancer la ratification de l’accord commercial et à diffuser le message de la campagne auprès de tous les acteurs du Gouvernement et du secteur privé. 
 
Comme bon point de départ, il a été recommandé au Comité national chargé de la mise en œuvre de l’accord de la ZLECAf de se mettre immédiatement au travail. 
 
Dans le même temps, les autorités de Sao Tome ont sollicité de la part du  Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale et du Secrétariat de la CEEAC la réalisation d’une étude sur le secteur des services à fort potentiel dans l’optique d’orienter la formulation de la stratégie nationale de la ZLECAf.
 
La CEA multiplie les initiatives relatives à la campagne auprès des pays de l’Afrique centrale à l’effet de les encourager à ratifier l’accord de la ZLECAf et à élaborer les stratégies nationales y afférentes. Tous les pays de la CEEAC ont déjà signé l’Accord, mais seuls le Tchad, la République du Congo et le Rwanda l’ont ratifié jusqu’ici.
 
Les pays africains parties à l’Accord de la ZLECAf s’engagent à éliminer les tarifs sur 90% des biens qu’ils produisent à destination d’autres marchés africains. Dans ce contexte, le commerce intra-africain devrait connaitre une croissance de 52,3% d’ici à 2020 et attirer vers Sao Tome et Principe des investissements et des opportunités, en particulier dans les secteurs de l’Économie bleue.
 
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