Genève, Suisse, le 13 juillet 2017 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont lancé une co-publication visant à promouvoir la connectivité en Afrique, en mettant l’accent sur le rôle de l’Aide au commerce pour stimuler le commerce intra-africain ainsi que l’importance d’accroître les capacités des pays en développement.
Le rapport régional, intitulé « Promouvoir la connectivité en Afrique : le rôle de l’Aide au commerce dans l’intensification du commerce intra-africain » a été lancé lors de l’Examen global de l’Aide au commerce 2017 qui a pour thème, « Promouvoir le commerce, l’inclusion et la connectivité pour le développement durable ».
Le rapport souligne qu’un commerce intra-régional plus diversifié et de nature industrielle crée des opportunités en matière de valeur ajoutée et de développement de chaînes de valeur régionales, ce qui conduit à la création d’emplois décents et à l’amélioration des moyens de subsistance.
C’est pour cette raison que le commerce intra-africain a été placé au centre des cadres de développement continentaux, tels que l’Agenda 2063.
La Zone de libre-échange continentale (ZLEC), actuellement en cours de négociation, devrait constituer une étape importante dont l’objectif est d’améliorer le commerce sur le continent. Pour que l’accord puisse réaliser son potentiel de développement, il devra aborder les problèmes de connectivité sur le continent de manière globale, selon le rapport.
Le rapport indique que l’Aide au commerce peut être un outil puissant pour stimuler le commerce intra-africain et, par la suite, atteindre les objectifs de la ZLEC.
En 2015, les décaissements d’Aide au commerce vers les pays africains ont atteint un niveau record de 14,1 milliards de dollars américains, soit environ 34% des décaissements mondiaux. En Afrique, la plus grande part d’Aide au commerce est destinée à l’Afrique de l’Est, en particulier le Kenya et la Tanzanie.
Le Directeur de la Division du renforcement de capacités, Stephen Karingi, qui participe à la réunion, dit que le commerce intra-africain est un instrument clé pour réaliser la transformation structurelle du continent.
Une table ronde sur la publication et ses conclusions représentant M. Karingi, Jean Lucien Bussa Tongba, le Ministre du commerce extérieur de la République démocratique du Congo, Pierre Guislain, Vice-Président pour le secteur privé, les infrastructures et l’industrialisation à la Banque africaine de développement (BAD ), Albert M. Muchanga, Commissaire au commerce et à l’industrie à la Commission de l’Union africaine, Benoît Okey Oramah, Président de la Banque africaine d’import-export, Joakim Reiter, Directeur des affaires extérieures du groupe Vodafone et Christopher Thornley, Haut-Commissaire du Canada au Nigéria, a également été convoquée lors du lancement.
M. Karingi reconnait que les flux actuels d’Aide au commerce et les priorités indiqués dans les mesures prises par l’Afrique suggèrent qu’il existe un bon alignement de l’Aide au commerce vers l’agenda commercial de l’Afrique tel qu’il est présenté dans le Plan d’action pour le renforcement du commerce intra-africain (BIAT).
« Pour s’assurer que cet alignement est maintenu et amélioré en mettant davantage l’accent sur le commerce intra-africain, les différents programmes et cadres continentaux, comme le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) devraient être utilisés », déclare M. Karingi, en ajoutant qu’il faut fournir plus d’efforts pour soutenir le développement des capacités de production dans l’industrie en Afrique.
Alors que la BAD et la Banque Afrexim ont été les moteurs des approches régionales dans les projets de connectivité en Afrique, une approche plus régionale pourrait être bénéfique dans la réalisation de l’Aide au commerce, conviennent les panélistes.
L’Aide au commerce, dit M. Karingi, devrait également soutenir les efforts visant à atteindre les objectifs sociaux tels que l’égalité hommes-femmes et la sécurité alimentaire par le commerce.
Les panélistes réaffirment l’importance de la ZLEC à la mise en commun du marché africain, à une meilleure harmonisation dans la politique commerciale et à la réduction des tarifs douaniers et des obstacles non tarifaires.
Bien que les défis en matière de connectivité numérique continuent d’exister en Afrique, les panélistes soulignent les progrès réalisés jusqu’ici et le rôle clé qu’ont joué les smart phones à pourvoir l’accès à Internet aux Africains, ajoutant que la révolution numérique continue devrait également être considérée comme un mouvement vers l’inclusion.
Ils soulignent le rôle important du secteur privé dans ce domaine, la grande diaspora africaine et le rôle des gouvernements dans la création d’environnements propices.
Les panélistes mettent en relief qu’après tout, tout ceci a été dit et redit, le développement de n’importe quel pays devra venir du pays lui-même.
Ils conviennent que le développement africain s’appuiera sur les Africains et ajoutent que les mesures à prendre pour y parvenir concernent la lutte contre la corruption et les Flux financiers illicites.
Ils mettent en évidence le fait que l’augmentation de la participation des femmes à la vie politique et économique contribuera sans aucun doute à la croissance économique et au développement sur le continent. En particulier, il convient d’accorder une attention particulière et transférer le grand nombre de femmes actuellement dans l’économie informelle dans l'économie formelle.