A la Conférence des Ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de mars 2013, tenue à Abidjan, les Ministres africains ont demandé à la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine pour le développement et la Commission de l’Union africaine de constituer un groupe de travail qui mettrait au point des indicateurs visant à mesurer les progrès accomplis dans l’élaboration du programme de développement d’après 2015 conformément à la position commune de l’Afrique.
A cet égard, les trois institutions organisent conjointement une réunion intitulée : « Défis statistiques dans le suivi du développement au-delà de 2015 », à Pretoria, Afrique du Sud, les 2 et 3 Mai 2013. L'objectif de la réunion est de donner l'occasion aux responsables des systèmes statistiques nationaux et d'autres organisations statistiques dans la région pour se renseigner sur le travail politique en cours relatif au programme de développement de l'après-2015 au niveau international et continental, initier le développement d’indicateurs et préparer une feuille de route claire pour relever les défis statistiques à travers une compréhension équilibrée de la demande probable des données au-delà de 2015.
Quelle que soit la nature du cadre de développement de l'après 2015 qui sera finalement adopté, les enjeux et les défis du suivi des progrès par rapport aux objectifs et cibles continentaux et nationaux, à travers des indicateurs solidement mesurables, doivent encore être sérieusement examinés. En plus, pendant que le travail politique est en cours, il est souhaitable que la communauté statistique en Afrique puisse commencer à s'engager dans des discussions sur la définition des indicateurs, l’identification des cibles et des objectifs ainsi que les questions de mesure pour les fins de suivi. Les discussions devraient également inclure les divers défis statistiques qui se posent actuellement aux pays dans l’obtention des données régulières pour le suivi des indicateurs de développement y compris ceux relatifs aux OMD. En clair, la communauté statistique devrait se préparer à répondre aux demandes accrues de données à l'avenir.
Contexte :
En Afrique, les trois institutions régionales, à savoir la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (AUC) et la Banque africaine de développement (BAD), en consultation avec des États membres et d’autres parties prenantes, sont entrain d'élaborer une position africaine vis-à-vis du cadre de développement voulu par l'Afrique au-delà de 2015.
Les résultats de la Conférence de Rio+20 des Nations Unies sur le développement durable et le programme de développement de l’après 2015 occupent, aujourd'hui, le devant de la scène dans les discours sur le développement. L'équipe de travail du Système des Nations Unies (UNTT) sur le Programme de développement des Nations Unies de l’après 2015 recommande, dans son premier rapport, lors de la définition des objectifs et des cibles collectifs, qu’une approche unilatérale devrait être évitée ; en revanche, ces objectifs et cibles devraient être adaptés aux réalités et priorités continentales, nationales et sub-nationales, tout en respectant les normes internationales, et « devraient être suivis avec des données ventilées par sexe, âge et géographie (y compris milieu rural/urbain) ». Le rapport souligne la nécessité d’un suivi, à la fois, du niveau du progrès du développement inclusif et durable, et du niveau auquel les besoins des groupes les plus défavorisés et les plus vulnérables sont pris en compte. Il met également l’accent sur le fait que les indicateurs et les données devraient faciliter une meilleure évaluation de l'efficacité des politiques et contribuer à renforcer la responsabilité.
Dans le document final de la Conférence Rio+20, L’Avenir que nous voulons, les Chefs d'État et de Gouvernement ainsi que des représentants de haut niveau ont reconnu «l'importance et l'utilité d'un ensemble d'objectifs de développement durable ... [qui] ... doivent être cohérents et intégrés à l’agenda de développement des Nations Unies pour l’après 2015, contribuant ainsi à l’atteinte d’un développement durable et servant de moteur à la mise en œuvre et l’intégration dans le développement durable du système des Nations Unies globalement ». La conférence a reconnu qu'il y a un besoin d'information globale, intégrée et scientifiquement fondée sur le développement durable.