Réflexions sur les écosystèmes de données africains

Accra, Ghana, le 19 juillet 2017 (CEA) – En prévision du lancement le 20 juillet, de l’édition 2016 du rapport sur la Révolution des données en Afrique (ADRR2016) à Accra, les acteurs participant à la Conférence africaine sur les données ouvertes (AODC17), ont passé plusieurs heures à évaluer l’état des écosystèmes de données africains aux niveaux national, sous-régional et continental.

Au cours de l’atelier d’une journée, qui s’est tenu le 19 juillet au Centre international de conférences d’Accra et sous le thème « Le rôle des données ouvertes dans la révolution des données en Afrique », Eromosele John, qui dirige l’équipe ouverte de données à l’Agence des TICS dans l’État d’Edo, au Nigéria, déclare qu’il existe un grave problème de facilité d’utilisation des données en Afrique.

« Le format de présentation des données est crucial dans la diffusion. Malheureusement, la plupart de nos données sont présentées sous forme de documents scientifiques, comme pour cibler uniquement les experts. Cela déséquilibre automatiquement une grande partie de notre public. Nous devons œuvrer pour rendre nos données plus faciles à utiliser, numériques et accessibles ».

Les participants disent également que la technologie a favorisé la hausse du nombre d’acteurs dans la production de données sur le continent, mais que les Bureaux nationaux de la statistique sont lents et parfois peu disposés à les intégrer. La radio est un des canaux de diffusion les plus efficaces mais sous-utilisée en Afrique. La nécessité d’impliquer les professionnels de la communication dans les processus de production de données a été mise en relief parmi d’autres sujets.

En réponse à la raison d’être de l’atelier, les organisateurs – la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Fondation World Wide Web et le Réseau des données ouvertes pour le développement (OD4D) – affirment qu’une consultation et une collaboration avec tous les parties prenantes sont essentielles pour des données plus nombreuses, de meilleure qualité et plus accessibles en Afrique.

Prenant la parole au nom de la CEA, Chukwudozie Ezigbalike, Chef de la Section de la technologie des données, au Centre africain pour la statistique, fait savoir que l’atelier « nous a permis de nous engager à un niveau plus profond avec la communauté des données, d’obtenir des commentaires sur le premier rapport de la Révolution des données en Afrique (ADRR2016) et de préparer les intervenants à contribuer à l’édition 2018 dudit rapport ».

Serge Patrick Kapto, Spécialiste en politiques de l’équipe travaillant sur les données pour le développement post-2015,  indique : « Cet atelier est instrumental pour la saisie des connaissances émanant des communautés de données africaines sur les recommandations pratiques de l’édition 2016 du rapport et des perspectives riches à prendre en compte pour s’assurer que l’édition de 2018, qui mettra l’accent sur les données ouvertes, réponde aux priorités de développement du continent telles qu’énoncées dans les Agendas 2063 et 2030 ».

Pour sa part, Fernand Perini, Coordinateur de l’OD4D, mentionne : « C’est un programme africain élaboré par les Africains pour l’Afrique et, par conséquent, l’atelier est l’occasion de rassembler les grands bureaux nationaux de la statistique et les communautés de données africaines pour ceux-ci collaborent et œuvre à la révolution des données en Afrique ».

La Fondation Web, représentée par le Responsable des politiques, Nnenna Nwakanma, dit : « L’ouverture des données peut générer des avantages pour les entreprises, la société civile et les gouvernements. Elle peut créer de nouvelles opportunités commerciales, aider à éradiquer le gaspillage et la corruption et aider les gouvernements à garantir des services plus efficaces ».

Mme Nwakanma ajoute que les données ouvertes « une voie sûre à l’égalité numérique. Nous appuyons activement notre soutien aux acteurs en Afrique grâce à notre engagement avec l’ADRR, les initiatives sur les questions de genre et les aperçus instantanés régionaux du Baromètre des données ouvertes ».

Les organisateurs de l’atelier ont également participé à la rédaction de la publication de l’édition 2016 de l’ADRR, qui cartographie l’écosystème des données en Afrique en référence à la production, à la distribution et à l’utilisation des données par les acteurs publics, privés et de la société civile, en ce qui concerne les 17 ODD.


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