Réflexions sur ‘Rousseau et Rio’ – Vers un nouveau contrat social

Reims, France, 19 juin 2013 (CEA) - Trois cents ans après la naissance de Jean-Jacques Rousseau, des personnalités du monde universitaire se réunissent cette semaine à Reims, en France, pour débattre des idées du philosophe et définir un nouveau contrat social pour l’après-2015.   

Les troisièmes « Rencontres Internationales de Reims » sont placées sous le thème: « Objectifs de développement durable post-2015 : vers un nouveau contrat social ». Les débats de ces troisièmes Rencontres devraient contribuer aux appels de plus en plus nombreux en faveur d’un nouveau contrat social, visant à renforcer la gouvernance environnementale, le développement régional et la justice sociale.

Dans sa conférence inaugurale, intitulée Rio, Rousseau et le Contrat social, Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, établit des parallèles entre le programme du Sommet de Rio et l’idée chère à Rousseau, selon laquelle la communauté socialement cohérente garantit l’autonomie sociale, thème récurrent du Contrat social.  

« Aujourd’hui, trois cents ans après la naissance du penseur, vingt ans après le premier sommet de Rio, et après des décennies de négociations multilatérales, les principes rousseauistes de responsabilité sociale, de liberté civique et de souveraineté collective sont plus d’actualité que jamais », a déclaré Carlos Lopes.

« En bref, le Contrat social, si souvent cité, a révélé la complexité inhérente à la reconfiguration des problèmes du monde en un régime de gouvernance mondial, unique et dominant », a-t-il ajouté.

Analysant en profondeur les tendances actuelles du vieillissement de la population dans les pays du Nord et de l’explosion du nombre de jeunes en Afrique, Carlos Lopes a déclaré que  cette génération de jeunes africains avait un potentiel énorme pour étoffer la force de travail productive de l’Afrique, promouvoir l’entrepreneuriat et la création d’emplois, et exploiter les énormes ressources dont le continent est doté.

Il a ajouté que  Rousseau comme Rio, en tant que modèles historiques, faisaient « obligation à notre génération de ne pas transmettre les coûts de l’iniquité aux générations futures, mais de commencer à   “verrouiller” certains des avantages ».

« Il convient d’équilibrer le bilan du développement de manière à ne pas priver la majorité de la population mondiale de ses droits », a-t-il déclaré.

Carlos Lopes a aussi souligné qu’il fallait « stimuler les chaînes d’approvisionnement commerciales et permettre aux agriculteurs pauvres d’augmenter de façon durable et rentable leur accès aux marchés. Le problème n’est pas d’opposer le secteur public au secteur privé, mais de renforcer et de maintenir une croissance effective en Afrique ».

« Le raisonnement tenu à Rio il y a vingt ans n’était pas radicalement différent de l’idéal rousseauiste de liberté et de justice, incluant la nécessité d’une forme participative de démocratie qui devienne le modèle privilégié », a-t-il encore dit.

Carlos Lopes a aussi plaidé en faveur d’une  une architecture institutionnelle en mesure de définir les règles du « jeu » et la façon dont il est joué, au bénéfice d’une plus grande impartialité s’agissant de cohésion sociale et d’équité.

En conclusion, Carlos Lopes a indiqué que le continent africain était en plein essor et qu’il pouvait devenir une locomotive économique, grâce à l’augmentation significative des PIB nationaux. « Un nouveau contrat social, qui maintiendra les taux de croissance stables et équitables et inspirera une nouvelle confiance dans la jeunesse, permettra au continent de poursuivre activement sa course accélérée vers un développement axé sur la transformation. »

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