Addis-Abeba, le 28 novembre 2016 (CEA) - La toute première édition de la Semaine africaine du commerce a ouvert aujourd’hui, à Addis-Abeba où David Luke de la Commission économique pour l’Afrique, invite les participants à trouver des solutions aux questions non résolues en ce qui concerne la Zone de libre-échange continentale.
Prenant la parole au nom d’Abdalla Hamdok, le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, M. Luke, déclare que la ZLEC est une initiative audacieuse qui vise à rassembler les 54 pays africains avec une population de plus d’un milliard de personnes et un produit intérieur brut de plus de 3400 milliards de dollars américains.
Les dirigeants africains, avec la mise en place de la ZLEC, envisagent créer un marché continental unique pour les biens et services, la libre circulation des hommes et des femmes d’affaires et des investissements et développer le commerce intra-africain, entre autres choses. La ZLEC devrait également améliorer la compétitivité au niveau des industries et des entreprises sur le continent.
Il dit que les questions concernent : Comment le continent peut-il impliquer la société civile et les citoyens africains pour que la ZLEC ait une légitimité parmi les peuples africaines ? Quel niveau de libéralisation le continent devrait-il viser pour les coûts d’ajustement ? Quelles sont les garanties nécessaires pour protéger les plus vulnérables et ceux qui pourraient être rejetées par la ZLEC ? Pour chaque pays, quels secteurs devraient-ils libéraliser ? Comment l’Afrique peut-elle obtenir les détails en tant que règles d’origine, les obstacles techniques au commerce sanitaire et le règlement des différends, entre autres.
M. Luke demande également aux participants de discuter des moyens à mettre en place par l’Afrique pour garantir la mise en œuvre efficace de la ZLEC et ajoute que toutes ces questions clés de politique commerciale africaine devraient être examinées cette semaine.
« Cela concerne notamment les relations commerciales de l’Afrique avec l’Asie, l'Europe, les États-Unis et les marchés émergents; Comment le commerce peut-il soutenir l’égalité hommes-femmes et autonomiser les femmes; Les perspectives des Communautés économiques régionales et les négociations de la ZLEC et les mesures d’accompagnement connexes », souligne-t-il.
Il fait remarquer que les relations avec l’Asie, l’Europe et les États-Unis représentent des parts très importantes dans notre commerce actuel et qu’il est important pour nous d’obtenir ces droits.
Il déclare que les discussions permettraient aux acteurs « d’examiner nos relations commerciales avec ces partenaires et de réajuster ces relations pour assurer la cohérence avec l’initiative de la ZLEC et ses objectifs ainsi que les questions commerciales et l’importance d’une politique commerciale sensible à la dimension genre.
Il déclare que la ZLEC présente à l’Afrique une occasion de développement cruciale et ne manqué pas d’ajouter qu’une recherche de la CEA démontre que la ZLEC pourrait ajouter jusqu’à 2,5 pour cent à la production économique annuelle du continent qui est d’environ 65 milliards de dollars et ce selon les données de 2014 ».
« Contrairement à une grande partie de la croissance axée sur les produits de base dont nous avons récemment été témoins, la ZLEC devrait faire de l’économie africaine une croissance plus durable et inclusive ».
« En effet, la ZLEC nous offre une occasion que nous devons simplement saisir ».
« Mais comment pouvons-nous y parvenir ? De nombreuses questions restent en suspens, à savoir comment poursuivre exactement cette initiative qui est très importante ».
Lors de la cérémonie d’ouverture, la Commissaire de l’Union africaine, au commerce et à l’industrie, Fatima Haram Acyl, déclare que l’Afrique devait réduire le coût des transactions commerciales et ajoute que cela stimulerait considérablement les échanges commerciaux grâce à la facilitation du commerce qui examinerait les procédures et les contrôles régissant la circulation des biens entre les frontières.
« La Semaine africaine du commerce est un évènement historique et le but de cette semaine est d’encourager un dialogue fructueux et stimulant entre toutes les parties prenantes », déclare Mme Acyl et ajoute que le Forum africain sur la facilitation des échanges qui débutera jeudi examiner les obstacles au commerce et aux importations en Afrique tels que les barrières non tarifaires, y compris les quotas, les embargos, les sanctions et les prélèvements.
Mukhisa Kituyi, le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui a prononcé son discours luminaire, dit que l’Afrique devrait oublier la déclaration d’Abuja et se concenters sur l’obtention d’investisseurs.
« Pour moi, la Déclaration d’Abuja était importante. C’était un point de départ pour notre situation actuelle, mais même s’il n’y avait pas eu de Plan d’action d’Abuja et de Lagos, les raisons de la création d’un libre-échange panafricain sont importantes même si nous rencontrons des défis aujourd’hui. Nous avons ainsi suffisamment de raisons aujourd’hui excepté notre responsabilité issue du Traité d’Abuja », déclare M. Kituyi.
« Cela inclut la capacité de l’Afrique à développer le commerce, un commerce inclusif a les meilleures possibilités, les opportunités les plus flexibles sont en Afrique même », dit-il.
« Deuxièmement, à mesure que le monde s’engage dans les chaînes de valeur mondiales beaucoup plus raffinées, notre capacité à créer des chaînes de valeur régionales, des liens commerciaux est la première composante pour être compétent afin de trouver une possibilité plus vaste sur les chaînes de valeur mondiales. Les jeunes chômeurs ont besoin d’opportunités liées au commerce et ces opportunités doivent être traitées grâce aux meilleures pratiques en Afrique et aux engagements transfrontaliers – des infrastructures qui vont au-delà des pays, des possibilités de commerce électronique par exemple dépassant les frontières des pays et tel est l’écosystème qui ne peut qu’être que créé dans le cadre d’une Zone panafricaine de libre-échange. "
L’une des questions que les participants discuteront concerne la relation entre l’Afrique et les États-Unis suite à la récente élection du magnat des affaires Donald Trump comme Président élu des États-Unis, l’évolution des structures du commerce mondial, la mise en œuvre de l’AGOA, La facilitation du commerce et les questions connexes.
La Semaine africaine du commerce réunit un large éventail de participants, notamment de hauts fonctionnaires, des représentants des CER, de la société civile, des PDG et des cadres du secteur privé, des banques de développement, des universités, des Agences de développement international et des médias.
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