Yaoundé, 23 mai 2018 (CEA –www.uneca.org/sro-ca) – En dépit de ses plans de développement louables ainsi que du niveau croissant de la transformation de ses produits locaux, le Cameroun présente encore de grands écarts à combler en termes de transformation structurelle de son économie (la transformation structurelle renvoyant à un changement marqué dans les composantes de la production d’une économie – déplaçant les facteurs de production, notamment la main d’œuvre et le capital des secteurs à plus faible niveau de productivité telle la simple agriculture de subsistance /l’extraction des matières premières vers des secteurs à forte productivité, dont l’activité manufacturière, autres activités industrielles et les services de qualité). Telles sont les grandes lignes d’un profil fondé sur les données factuelles réalisé sur l’état de la Transformation structurelle du Cameroun, l’Emploi, la Production et la Société pour le compte de l’année 2018, baptisé Profil STEPS, par le Bureau Sous-régional pour l’Afrique Centrale de la CEA (téléchargez une copie gratuite ici).
Procédant à un examen de la structure de production du Cameroun, le profil STEPS relève qu’en dépit des efforts croissants de transformation des produits du pays, on assiste plutôt à un rétrécissement de l’ensemble de son secteur manufacturier. Ledit profil note que les exportations camerounaises sont encore fortement dominées par les matières premières qui représentent 66 pourcent de ses ventes à l’étranger entre 2010 et 2015. Par ailleurs, depuis une période récente, le principal levier de croissance du pays demeure le niveau accru de consommation de ses habitants tandis que le taux d’investissement doit être revu à la hausse pour être à mesure de stimuler des niveaux de croissance économique plus élevés et plus soutenus.
En termes d’emploi, le Profil relève que plus des 4/5éme de la population active travaille dans le secteur agricole et qu’on assiste uniquement à une légère migration de la main d’œuvre vers le secteur manufacturier. Toutefois, c’est à peine que cette migration s’est traduite en gain de productivité, ce qui est une indication claire du fait que le processus de transformation structurelle au Cameroun ne produit pas les résultats escomptés. Ceci est tout à fait évident si l’économie du Cameroun est examinée en comparaison avec ce qui a cours dans des pays qui ont réussi la transformation de leurs économies.
Les Statistiques au titre de l’indicateur de la Société révèlent que le Cameroun est marqué récemment par une dynamique démographique positive, principalement en raison de la chute du taux de fertilité du pays qui est passé de 6,2 enfants par femme au début des années 1990 à 4,6 enfants par femme pendant la période 2015-2019. De même, le rapport d’enfants à charge (par rapport au groupe de personnes en âge de travailler de 15 à 64 ans) a connu une forte baisse passant de plus de 90 pourcent au début des années 1990 à approximativement 80 pourcent pendant la période comprise entre 2005 et 2009.
Toujours au chapitre de la Société, le rapport note que les niveaux de pauvreté généralisée ont baissé passant d’un peu plus de 53 pourcent en 1996 à 37,5 en 2014-un taux qui demeure élevé d’après la CEA. L’institution estime également que le niveau des inégalités sociales est en hausse.
Dans l’optique d’aider l’État du Cameroun à relever les défis soulignés dans les divers secteurs du STEPS, le rapport présente dans ses grandes lignes des recommandations claires, dont la nécessité pour le Gouvernement d’améliorer le climat des affaires du pays tout en assurant la promotion des Investissements directs étrangers (IDE), des politiques de contenu local et du développement des technologies pour stimuler la production. Ledit rapport recommande également aux autorités camerounaises d’œuvrer à la compétitivité et à la sophistication des produits locaux en vue d’un meilleur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales (CVM).
Le profil préconise par ailleurs que l’action gouvernementale réduise les inégalités sociales, améliore l’urbanisation du pays, tire parti du dividende démographique et prenne la protection de l’environnement en compte dans ses efforts de développement.
« Dans toutes ces initiatives, l’État doit demeurer le premier acteur du changement », estime Mme Mama Keita, Chef du Centre des Données pour l’Afrique Centrale qui a dirigé les efforts visant la compilation du rapport. Elle indique, en outre, que pour que le Cameroun trouve des solutions efficaces aux défis soulignés dans le rapport, la communauté internationale doit l’aider à vaincre les menaces/risques sécuritaires qui sont actuellement son lot.
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