Addis-Abeba, 13 avril 2016 (CEA) - L’édition 2016 du Rapport économique sur l’Afrique a été lancé à New-York. Lors du lancement, le Secrétaire exécutif de la Commision économique pour l’Afrique déclare que l’Afrique peut s’industrialiser comme toutes les autres régions l’ont fait avant elle et cette industrialisation peut être propre et inclusive.
Le Rapport intitulé « L’industrialisation verte de l’Afrique », fourmit aux gouvernements africains des recommandations politiques sur les raisons pour lesquelles, il est primordial que l’Afrique s’industrialise.
« Le message que nous essayons de faire ressortir dans ce Rapport est le fait que nous pouvons procéder autrement que les autres, notamment par la voie du développement vert inclusif, en profitant des nouvelles innovations technologiques, y compris les énormes ressources naturelles dont disposent le continent.
M. Lopes dit que le Rapport, à défaut de conseiller les gouvernements africains sur les politiques en matière de développement vert, apporte également son appui aux efforts de la CEA de changer le récit de l’Afrique qui est souvent pessimiste.
Le fait que l’industrialisation de l’Afrique devienne réalité, est un des préjugés, selon le Secrétaire exécutif.
« On se demanderait si un retardataire telle que l’Afrique pourrait s’industrialiser et ainsi changer son récit; elle a déjà tenté auparavant dans les années 70, et ce, sans succès; pourquoi s’aventure-t-elle à nouveau sur cette voie »?
Les Institutions financières internationales, d’autre part, avancent le fait que l’Afrique devrait plutôt diversifier son économie.
« Une diversification ne signifie pas une industrialisation, la présence de plus ou moins de marchés déterminera quel type de diversification tel pays devra adapter ou non », déclare M. Lopes.
Les 20 profils de pays lancés la semaine dernière par la CEA et 10 autres rapports thématiques étaient également disponibles lors du lancement.
« Nous essayons de faire en sorte que le récit du continent change et que les gens voient l’Afrique d’une manière différente», fait savoir M. Lopes en faisant part des avantages d’une voie pour une économie verte.
Il dit que l‘Afrique peut faire une grande avancée par rapport aux nations qui ont déjà entrepris l’industrialisation et devenir ainsi le champion et le précurseur de l’industrialisation verte.
« Ce rapport démontre que l’industrialisation n’est pas qu’une simple et brillante idée mais qu’il en va du devoir des pays de choisir une industrialisation plus propre et moins cher », dit-il.
Il demande aux dirigeants africains de faire preuve d’audace et d’apporter des changements significatifs pour parvenir à une industrialisation verte ; il ajoute qu’un environnement favorable soutenu par une gouvernance solide, des ressources financières, une capacité technologique et une révolution des compétences contribueront à changer le visage de l’Afrique.
Le Vice-Président de la Commission de l’Union africaine, M. Erasmus Mwencha, a également pris la parole lors du lancement. Il dit que les pays africains intégreront les suggestions politiques du rapport dans leurs programmes nationaux de développement et ajoute que certaines des recommandations correspondent au plan de développement du continent, à savoir l’Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable.
« La transformation de l’Afrique doit se concrétiser », dit-il. « Sans celle-ci, nous continuerons de faire face aux défis actuels que nous vivons aujourd’hui avec la migration massive et les enjeux dans les secteurs de la santé et de l’agriculture, entre autres. Afin de mener à bien ce processus d’industrialisation verte, il nous faut également entamer une révolution des compétences en Afrique ».
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Conseiller spécial pour l’Afrique, Maged Abdelaziz, a félicité la CEA de s’être concentrée sur l’industrialisation au cours des quatre dernières années.
« Ce n’est pas un hasard si ces rapports ont mis l’accent sur l’industrialisation », dit-il. « Leur objectif reflète la prise de conscience croissante que l’industrialisation en Afrique est la clé de la création d’emplois, de la réduction de la pauvreté et du libre cours à l’innovation", ajoute-t-il.
M. Maged Abdelaziz, avance que l’industrialisation, est « l’élément le plus imprévisible de la croissance du continent » et le rapport fournit ainsi une occasion pour les dirigeants africains de poursuivre la transformation économique de leurs pays respectifs par l’industrialisation verte.
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