Lopes appelle à des politiques concrètes axées sur des résultats pour les plus vulnérables de la société

Nairobi, Kenya, le 20 juillet 2016 (CEA) - Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a participé hier, à une table ronde qui parle de la capacité d’adaptation des économies les plus vulnérables lors de la 14ème  Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. Lors de cette même table ronde, il souligne qu’il faut que l’on s’éloigne de l’idée d’inclusion et de préservation de l'environnement, telles que des éléments accessoires des politiques plutôt que d'être au cœur de la politique économique quand il s’agit de réfléchir aux besoins d’un développement durable.

M. Lopes  souligne la nécessité d’aller au-delà de l’idéal du slogan de « Ne laisser personne pour compte » et de concentrer la discussion sur les politiques concrètes les plus susceptibles de produire des résultats.

« Nous nous sommes montrés paresseux dans notre réflexion sur la pauvreté, et je crains que l’accent mis sur les risques d’adaptation ne redevienne le centre d’attention uniquement que sur des politiques qui influent directement sur la pauvreté et non l’ensemble des politiques qui influe sur celle-ci », déclare M. Lopes.

« Nous devons aller au-delà de  l’idée  de « Ne laisser personne pour compte », tout simplement parce que cela nous donne bonne conscience ; il nous faut mettre en œuvre des politiques qui font une différence concrète ».

Le patron de la CEA a également mentionné l’importance de renforcer la productivité agricole sur le continent et pris l’exemple de l’Éthiopie dont l’économie s’est vue transformée grâce a cette productivité.

« Les services représentent une part plus importante du PIB de l’Afrique que l’agriculture, bien que celle-ci emploie plus de personne », déclare M. Lopes.

En outre, M. Lopes appelle à un commerce intra-africain accru, ainsi que des mesures axées sur la mobilisation de fonds supplémentaires pour des investissements tels que l’augmentation des recettes fiscales, qui contribuent déjà de façon substantielle au financement du développement en Afrique.

« La mobilisation des ressources internes sera la clé des défis que l’Afrique doit entreprendre », fait remarquer le patron de la CEA.

Il est également important pour l’Afrique, dit-il, de réduire les Flux financiers illicites, d’éliminer les obstacles aux entreprises rejoignant le secteur formel, d’intégrer davantage les marchés financiers internationaux grâce à ces 400 milliards de dollars dans les réserves des  banques centrales, de mobiliser l’épargne intérieure pour donner la priorité aux investissements nationaux et de préserver la liberté des gouvernements africains à poursuivre les politiques fiscales de leur choix.

Ceci, poursuit M. Lopes, contribuera longtemps au développement du continent et améliorera et protègera la vie des plus vulnérables, ainsi que de toutes les populations.

Le Secrétaire général adjoint de la CNUCED,  Joakim Reiter, ouvre le débat en indiquant que 900 millions de personnes vivent encore en dessous du seuil de pauvreté dans le monde.

Il appelle à des interventions plus ciblées pour aider les personnes vulnérables, renforcer leurs capacités de production et porter une attention à la croissance durable et inclusive, et non pas à la croissance économique par exemple.

D’autres participants font remarquer que si l’égalité hommes-femmes était atteinte, les 28 mille milliards de dollars environ qui s’ajouteraient  à l’économie mondiale feraient une différence.

Ils soulignent également l’importance de l’intégration régionale, en particulier des infrastructures dans les domaines de l’électricité et des télécommunications, d’une relance de la politique industrielle, tout en veillant à ce que l’embauche s’effectue sur le mérite, les industries naissantes soient protégées,  les petites et moyennes entreprises soient soutenues et que les modèles communautaires existants de l’action sociale ne soient pas perturbés, tels que par exemple créer  des écoles dans les villages.

Les participants rappellent également le potentiel que dégagent les campagnes du gouvernement qui encouragent d’acheter local.


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