Addis-Abeba, le 31 janvier 2019 (CEA) - « Nous autorisons souvent les statisticiens à se rencontrer entre eux et à prendre des décisions en ce qui concerne les données requises sans la participation des planificateurs du développement », déclare Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), à Commission économique pour l’Afrique (CEA).
« Cela a toujours créé des problèmes pour la mise en place de plans de développement nationaux parce que les statisticiens et les planificateurs ne se parlent pas », ajoute-t-il, estimant que les systèmes de planification nationaux seraient plus efficaces et efficients si les deux institutions dialoguaient et collaboraient davantage.
M. Chinganya a pris la parole le 31 janvier, à Addis-Abeba, à l’issue d’une réunion intergouvernementale d’examen par les pairs de deux jours, réunissant des représentants d’institutions nationales de planification et de statistique afin de renforcer leurs capacités à intégrer les cadres de responsabilité à leurs processus de planification du développement national.
La réunion a été organisée par la CEA sous les auspices du dixième projet du Compte pour le développement des Nations Unies (DA10) sur le « Renforcement des capacités des gouvernements africains en matière d’intégration de la responsabilité dans la planification du développement national ».
Après deux jours d’intenses délibérations, il a été souligné, entre autres choses, que les statisticiens et les planificateurs nationaux sont partenaires du projet DA10 et qu’ils doivent davantage collaborer, « à commencer par l’élaboration d’un plan de performance ».
Il a également été recommandé de mobiliser des ressources financières suffisantes pour appuyer la production et la diffusion en temps voulu de données de grande qualité ; et que les systèmes nationaux de suivi et d’évaluation des politiques de développement devraient être améliorés en intégrant les aspects de responsabilité.
Les parties prenantes ont suggéré que la CEA élabore un manuel pour intégrer la responsabilité dans la planification du développement. Cela facilitera la mise à l’échelle continentale du projet DA10, qui ne concerne actuellement que cinq pays pilotes (Cameroun, Zambie, Égypte, Bénin et Kenya).
À cet égard, M. Chinganya indique « qu’il serait également utile de développer un outil d’apprentissage en ligne accessible aux planificateurs du développement sur tout le continent ».
Un représentant de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), Thomas Munthali, remercie la CEA pour « cette initiative très importante ».
M. Munthali informe que l’ACBF travaille sur un projet similaire à celui mandaté par l’Union africaine. Il exprime l’espoir que son organisation collaborera avec la CEA « pour voir comment nous pouvons créer une synergie entre les efforts ».
Dans ses remarques de clôture, le Conseiller régional principal de la CEA, Sylvain Boko, exhorte les participants à exprimer la gratitude de la CEA aux gouvernements respectifs pour avoir éclairé la collaboration. Il souligne que la présence de l’ACBF en tant que partenaire du projet est « cruciale, car c’est une agence spéciale de l’Union africaine ».
M. Chinganya exprime son optimisme sur le fait que « d’autres pays africains utiliseront bientôt les leçons et les meilleures pratiques développées par ce projet pour améliorer leurs systèmes de planification nationaux de manière à tenir les promesses et les aspirations de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063 ».