Les pays doivent se concentrer sur les politiques macroéconomiques, commerciales et de genre en agriculture pour réaliser les ODD – Chef de la CEA

Kigali, le 8 septembre 2018 (CEA) - Le marché de l’alimentation restera le marché le plus important au monde et l’Afrique sera le plus gros producteur si nous adoptons de bonnes politiques macroéconomiques et fiscales, dit Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, lors du Forum sur la Révolution verte en Afrique (AGRF), à Kigali qui vient de se conclure.

Songwe exhorte les pays africains, les gouvernements et le secteur privé à accélérer la transformation agricole, en faisant appel aux petits exploitants agricoles et aux agro-industries privées, en rappelant le potentiel de ce secteur. Des politiques macroéconomiques durables sont importantes pour permettre des investissements publics adéquats dans le secteur agricole. « Les marchés de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Afrique devraient atteindre 1 000 milliards de dollars américains d’ici 2030 », indique-t-elle. « Les exploitants agricoles africains sont les petites et moyennes entreprises dont nous avons besoin pour parvenir à une croissance durable sur le continent », ajoute-t-elle.

Selon une étude de la CEA, l’Afrique a dépensé environ 70 milliards de dollars en 2016 en importations de produits alimentaires et, à défaut de mesures, la facture d’importations alimentaires du continent devrait atteindre 110 milliards de dollars d’ici à 2025.

Selon Songwe, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est un puissant catalyseur du commerce et des exportations de produits agricoles et de produits dérivés en Afrique. Le commerce intra-africain de produits alimentaires se situe à 17%, ce qui est nettement inférieur au plus de 60% dans l’UE. « Nous devons faire plus, mieux et plus rapidement en renforçant les infrastructures, la logistique et en réduisant les droits de douane et les barrières non tarifaires », informe-t-elle. Nous pouvons mesurer notre performance et éliminer les obstacles au commerce transfrontalier.

Elle dit que la libéralisation du commerce dans le cadre de l’Accord de libre-échange afro-américain devrait se traduire par une croissance significative des exportations de divers produits alimentaires d’environ 30% et surtout contribuer à renforcer la chaîne d’approvisionnement régionale.

Elle plaide en faveur des droits fonciers des femmes, mentionnant leur importance pour une croissance durable et équitable de l’agriculture africaine. « Nous savons que les femmes dans le secteur agricole représentent 45% de la main-d’œuvre agricole, mais elles sont jusqu’à 30% moins productives que les exploitants agricoles parce qu’elles ont moins accès au financement et à la technologie ». Prenant l’exemple de pays comme le Rwanda, elle encourage les dirigeants à s’engager à évaluer l’accès des femmes à la terre et promet le soutien de la CEA et ce, en association avec l’AGRF, comme rempart pour accroître la productivité et la prospérité de l’agriculture.

La Secrétaire exécutive de la CEA félicite également, l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) qui a remporté le prix 2018 Africa Food Award. L’IITA est un centre international basé au Nigéria qui concentre ses travaux sur la recherche de solutions à la faim et à la pauvreté.

Sous le thème « Lead, Measure, Grow », les participants de l’édition 2018 du Forum sur la révolution verte en Afrique, composés de dirigeants africains, de représentants d’entreprises et de principaux partenaires de développement, se sont réunis, à Kigali. Ledit Forum avait pour objectif de catalyser un soutien politique et financier importants pour continuer à soutenir les priorités agricoles africaines, développer des idées novatrices et efficaces ainsi que des chaînes de valeur.


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