Lilongwe, Malawi le 11 juin 2018 (CEA) - Les pays africains doivent relever le défi de soutenir et de développer les investisseurs locaux et les entrepreneurs pour contrer l’inconstance des flux d’investissements internationaux. La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, note que l’incertitude engendrée par le Brexit et les États-Unis et leur désir de se replier sur eux-mêmes accentuent les menaces de protectionnisme plutôt que l’expansion d’un commerce mondial. Ces tendances font ainsi du défi de l’Afrique de faire du secteur privé un secteur de croissance, un impératif. Telle est la remarque de Mme Songwe lors de la cérémonie d’ouverture conjointe du Forum du Malawi sur l’investissement et du Forum des parties prenantes de l’Afrique australe sur « Intégration du secteur privé et régional en Afrique australe : opportunités pour les investissements et la croissance », prononcé par Said Adejumobi, à Lilongwe, au Malawi, le 11 juin 2018.
Mme Songwe dit que les pays africains doivent faire face à l’évolution du climat d’investissement en renforçant la résilience grâce à la force individuelle et collective, ainsi qu’à la détermination de mettre en œuvre des programmes et des agendas économiques et sociaux bien pensés.
Mme Songwe fait également remarquer que d’énormes sociétés à travers le continent africain montrent que les entreprises transfrontalières sont possibles et souhaitables et qu’elles donnent de meilleurs résultats. « Ces exemples incluent les entreprises Dangote, Games, Shoprites, Pick n Pays, Standard Banks, Sanlams, MTN ». « La compagnie aérienne récompensée telle que Ethiopian Airlines et Rwanda Air, en pleine croissance, ont prouvé qu’elles sont capables de résister aux meilleurs dans le monde. Des petits nouveaux sur le marché comme Choppies, le détaillant, trouvent leur chemin à travers le continent et ont besoin de notre soutien », dit-elle.
Mme Songwe fait remarquer qu’il faut en faire plus pour soutenir le secteur privé sur notre continent et dans la région. Alors que divers protocoles et programmes d’investissement et d’industrialisation reconnaissent le secteur privé comme étant le principal bénéficiaire et moteur des politiques et programmes d’intégration régionale cependant les efforts nécessaires n’ont pas été fournis pour impliquer le secteur privé dès le début de ces processus d’élaboration des politiques régionales. Elle déclare qu’un environnement favorable dans lequel le secteur privé peut prospérer est important pour soutenir ce dernier.
Par ailleurs, le Président de la République du Malawi, Peter Mutharika, qui était l’invité d’honneur de la cérémonie d’ouverture, informe les délégués que le Malawi a fait des progrès significatifs ces dernières années. L’économie s’est stabilisée, la croissance a repris, le taux d’inflation a baissé de façon remarquable et l’économie montre de bons signes de progrès. Cependant, certaines personnes peuvent choisir de voir la situation au Malawi différemment. Certains peuvent simplement choisir de voir le Malawi comme un pays pauvre, et d’autres peuvent le voir comme une terre d’opportunités. Pour le Gouvernement et les citoyens du Malawi, ils considèrent le pays comme une terre d’opportunités pour les investissements. « Le Malawi est une nation riche où il existe des pauvres ; le Malawi est un pays fort et formidable. Si les gens voient la pauvreté, nous voyons des richesses potentielles ; s’ils voient des défis, nous voyons des opportunités », indique Mutharika.
En ce qui concerne le déficit énergétique, le Président Mutharika informe les investisseurs potentiels que le gouvernement prévoit de doubler la puissance actuelle de 351 mégawatts (MW) à 720 MW en deux ans pour atteindre un objectif de 2000 MW dans 10 ans.
Il se dit également confiant que l’économie du pays rebondira avec une croissance de 4,1% cette année, comme en témoigne la stabilité macro-économique maintenue au premier semestre.
Prenant la parole lors du même évènement, Leopold-Auguste Ngomo, Délégué régional de l’Union africaine pour l’Afrique australe, le COMESA et la SADC, souligne l’importance du secteur privé dans l’intégration régionale et ainsi de la nécessité pour le secteur privé d’être impliqué dans la Zone de libre-échange continentale. « Afin de concrétiser notre vision d’une Afrique prospère, pacifique et intégrée, nous devons investir massivement dans des infrastructures régionales, continentales et des compétences humaines de haute qualité. Nous devons également investir dans la facilitation du commerce et aider financièrement le secteur privé dans l’expansion du commerce », précise M. Ngomo.
Le Forum du Malawi sur l’investissement est organisé par le Gouvernement du Malawi du 11 au 12 juin 2018 et le Forum des parties prenantes de l’Afrique australe sur « Intégration du secteur privé et régional en Afrique australe : opportunités pour les investissements et la croissance » est organisé conjointement par la Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe, le Bureau de l’UA en Afrique australe et African Business Group du 11 au 13 juin 2018, à Lilongwe, au Malawi.
Des représentants gouvernementaux de haut niveau, des représentants du secteur privé en Afrique australe, des institutions financières régionales, y compris des banques de développement, ainsi que des partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux actifs en Afrique australe, entre autres, participent au Forum.
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