Les ministres appuient l’idée de fonder la transformation structurelle de l'Afrique sur l'industrialisation du secteur des produits de base

Abidjan, 26 mars 2013 — La sixième réunion conjointe de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique et de la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union africaine s'est terminée par un appel unanime à poursuivre une industrialisation axée sur les produits de base pour répondre aux aspirations de l'Afrique en ce qui concerne la transformation structurelle du continent.

Dans une déclaration ministérielle publiée à l'issue de la réunion, les ministres ont dit que « l’industrialisation [était] devenue un impératif pour le développement du continent et [devait] être poursuivie sans tarder ». Les ministres ont souligné la nécessité impérieuse d'industrialiser pour créer des emplois - actuellement en nombre très insuffisant - pour les jeunes Africains et générer les connaissances et les compétences nécessaires afin de pouvoir gérer l’urbanisation rapide et tirer parti de la rente démographique potentielle. Pour traduire la croissance en transformation structurelle globale, il faudra une vision claire, une coordination efficace des actions menées et une volonté systématique de mettre en place des actions efficaces et coordonnées pour adopter et appliquer une politique d’industrialisation cohérente. Les ministres ont aussi souligné la nécessité de développer les infrastructures et l’approvisionnement en énergie, deux conditions essentielles au succès d’un programme d'industrialisation.

L’édition de 2013 du Rapport économique sur l’Afrique, lancée ici lundi, plaide pour une industrialisation axée sur les produits de base, en disant d’elle qu’elle est un impératif à la fois réalisable et profitable.

Les ministres se sont dits préoccupés de la lenteur des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Réfléchissant déjà au programme de développement pour l’après-2015, ils ont souligné l'importance du contexte, de l'effort personnel, de l’appropriation, de la disponibilité des ressources et d’autres facteurs pour ce qui est des perspectives de résultats meilleurs dans la réalisation des objectifs fixés. « [Nous] demandonsà [la Commission économique pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement] de faire en sorte que les priorités de l’Afrique soient bien reflétées dans les objectifs de développement durable et le programme en cours d’élaboration », est-il dit dans la déclaration.

Pour renforcer les avantages compétitifs de l'Afrique, les ministres ont appelé à des mesures immédiates afin de réaliser le dividende démographique du continent grâce à des investissements accrus dans la santé et l'éducation, en particulier pour les femmes, les filles et les jeunes. « Ces investissements devraient être encore renforcés par l’adoption de politiques sociales, urbanistiques et macroéconomiques adéquates », peut-on lire dans la déclaration.

Concernant le suivi de Rio+20, les ministres ont instamment demandé que les résultats de Rio+20 soient intégrés dans les politiques, stratégies et plans nationaux de développement.

Les ministres ont exprimé leur ferme soutien aux nouvelles orientations stratégiques de la CEA et demandé au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de fournir « l’appui permettant à la Commission de renforcer ses activités conformément aux priorités de l’Afrique ». La CEA a entrepris de restructurer son programme de travail pour l’aligner sur le programme de transformation de l’Afrique et le  servir d’un point de vue stratégique. Dans le cadre de ces nouvelles orientations stratégiques, la CEA mettra la statistique au cœur de ses activités de recherche, d’analyse des politiques, de production de savoir et de quête du consensus en vue d’élaborer des politiques fondées sur les faits et de permettre une planification efficace.

Au titre des partenariats mondiaux et d’une coopération au développement efficace, les ministres ont proposé la création d'un groupe consultatif africain de référence chargé de tenir régulièrement des consultations sur les partenariats mondiaux.

Pendant ce temps, le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Carlos Lopes, et la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, se sont félicités dans leurs observations de clôture de la décision des ministres d’apporter une impulsion aux aspirations de l'Afrique concernant la transformation structurelle du continent.

« Un autre message clef issu de cette réunion est que l'Afrique doit raconter sa propre histoire et s’approprier sa narration. Ainsi, sans ignorer l’image positive donnée par ses résultats actuels en matière de croissance, le continent devrait conduire la discussion sur ses perspectives d'avenir en faisant sa propre analyse de la situation et en générant des statistiques fiables à l’appui du dossier », ont-ils dit.

 

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