Les institutions africaines définissent la voie à suivre pour le financement des infrastructures en Afrique

Tunis, 22 juillet 2013 (CEA) - Lors de la table ronde sur le financement des infrastructures en Afrique qui s'est tenue le 19 juillet, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique, M. Carlos Lopes, aux côtés des dirigeants de la Banque africaine de développement et la Commission de l'Union africaine ont convenu qu'«une Afrique en essor requerra des infrastructures adéquates comme un catalyseur clé pour le programme de transformation du continent, de développement industriel et de commerce intra-africain».

Lors de la table ronde, M. Lopes a dit: «Nous devons prendre du recul, examiner de façon critique, et avoir une bonne compréhension des différents éléments de la rentabilité des projets d'envergure des infrastructures en Afrique." Ceci, a-t-il souligné, est essentiel pour faire face à la perception négative, le plus souvent injustifiée, de l'Afrique et d’améliorer l'image de marque du continent en tant que destination pour les investissements.

Le Secrétaire exécutif a souligné plusieurs facteurs qui restreignent l'attrait des projets régionaux en Afrique en matière d'infrastructures pour les investisseurs, y compris: l'exigence de financement à long terme et la stabilité ; la complexité de la gestion des projets d'infrastructures à grande échelle, le manque perçu de garantie et de retour sur investissement, et la nécessité d'une coordination efficace entre les organismes et les organisations compétentes dans les différents pays impliqués dans des projets d'infrastructures transfrontaliers. Il a dit que la mobilisation des ressources nationales est une solution viable à la lenteur de la mise en œuvre des projets d'infrastructures transfrontaliers en Afrique.

M. Lopes a également soutenu que, même si beaucoup reste à faire, lors des dernières décennies, des progrès significatifs ont été accomplis dans de nombreux domaines, notamment comme la paix et la sécurité et le développement de programmes continentaux dans tous les secteurs, y compris les infrastructures (Programme de développement des infrastructures en Afrique - PIDA), l'agriculture (Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine - PDDAA) et le commerce (Zone de libre-échange Continental - ZLEC), entre autres.

« L'Afrique devrait bâtir ces diverses initiatives en un ensemble cohérent», a-t-il dit ; tout en ajoutant que pour garantir l'appropriation au sein du continent, l'Afrique a besoin de fixer ses propres objectifs ainsi que des objectifs de développement concrets, ancrés sur des cadres de développement existants, tels l'industrialisation, vers laquelle le continent doit définir sa propre voie. Il a noté que l'industrialisation en général et l'industrialisation des produits de base en particulier, est une option viable pour les pays dotés de ressources naturelles.

En outre, il a recommandé avec insistance à la Table ronde de donner la priorité au développement des capacités humaines de qualité et a souligné la nécessité pour le continent d'aligner son système éducatif aux besoins du marché.

Il a dit : « pour faire face à certains de ces défis, le Fonds du cinquantenaire du continent pourrait être l'un des différents blocs nécessaires pour atteindre le Programme 2063, qui est la vision de l'Union africaine pour les 50 prochaines années ».

La réunion a publié un communiqué pour faire preuve de l'engagement des principales institutions africaines à mettre en œuvre le mandat des chefs d'Etat et de gouvernement pour le Programme de développement de l'Afrique 2063 comme une vision de transformation pour l'Afrique pour les cinquante prochaines années. La réunion a également fortement soutenu l'articulation des objectifs de développement en Afrique et la nécessité de s'appuyer sur les cadres de développement existants et la base de connaissances et approuvé le Fonds du cinquantenaire du continent tel que proposé par la Banque africaine de développement. La réunion a noté sa viabilité en tant que véhicule pour la mobilisation des capitaux privés, et les propres économies de l'Afrique pour financer des projets susceptibles de transformation.

Le Dr Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l'Union africaine (CUA), le Dr Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement ainsi que les chefs des communautés économiques régionales (CER) et les institutions financières sous-régionales étaient également présents à la table ronde.

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