Addis-Abeba, Éthiopie, le 6 octobre 2017 (CEA) - La réunion du groupe d’experts sur « le renforcement de capacités en matière d’infrastructures de recherche en Afrique pour atteindre les Objectifs de développement durable » s’est achevé, ce vendredi, à Addis-Abeba. Il a été convenu que les gouvernements africains n’ont pas d’autre choix qu’augmenter les dépenses dans les infrastructures de recherche si l’Afrique veut trouver des solutions à ses défis.
En ce qui concerne les experts, les uns après les autres, ont donné des exemples montrant que la science, la technologie et l’innovation peuvent être utilisées efficacement si le continent investit suffisamment dans les établissements de recherche de premier ordre qui, à leur tour, apporteront des résultats qui aideront l’Afrique à réaliser un développement durable.
Dans ses remarques de clôture à la réunion, Kasirim Nwuke, Chef des nouvelles technologies et de l’innovation de la Division des initiatives spéciales, à la Commission économique pour l’Afrique dit : « L’incapacité de nos gouvernements à allouer des ressources importantes aux institutions de STI pour se procurer des infrastructures de recherche est préjudiciable au développement scientifique et technologique de notre continent sans lequel l’innovation sera limitée ».
Il indique que la plupart des institutions du continent ont du mal à maintenir leurs laboratoires avec des financements réduits dans de nombreux pays, ce qui les empêche de renouveler leurs équipements.
« Sur le continent, de nombreux centres de recherche et universités doivent d’énormes sommes en matière de factures impayées. La dépréciation des devises nationales a augmenté le prix intérieur des importations, y compris les approvisionnements en réactifs et équipements. Les voyages aux conférences à l’étranger ont été annulés. Et les honoraires sont dus aux organisations scientifiques internationales, ce qui entrave les possibilités de collaboration », déclare M. Nwuke.
Les participants se sont lamentés tout au long de la réunion que, dans la plupart de leurs pays, les scientifiques subventionnent des centres de recherche avec leur propre argent avec de nombreux scientifiques africains qui font actuellement des merveilles en Occident où les établissements de première qualité sont en place.
« Il y a une fuite des cerveaux et une très faible circulation des cerveaux en raison du manque d’infrastructures de recherche », fait savoir M. Nwuke en résumant la réunion.
« Notre tâche qui consiste à faire en sorte que nos décideurs traduisent leurs paroles en action et allouent les ressources conséquentes restent énormes. Nous ne pouvons pas créer de capacités en infrastructures de recherche sans ressources. La coopération et la collaboration nécessitent des dépenses réelles - des ressources financières et du temps et elles ne peuvent pas remplacer les efforts nationaux ».
Il encourage les experts à continuer de partager leurs expériences et leurs connaissances à leur retour chez eux.
« Il y a beaucoup à apprendre. Et il existe de nombreuses politiques à mettre en place pour renforcer les capacités en infrastructures de recherche en Afrique. Nous vous remercions des idées et des recommandations et nous vous assurons que nous allons nous appuyer de celles-ci et les promouvoir », dit M. Nwuke.
Il ajoute : « L’Afrique, cette réunion a montré, doit maintenir et renforcer les capacités d’infrastructures de recherche comme condition sous-jacente pour atteindre les cibles des ODD et réaliser les objectifs de l’Agenda 2063. L’Afrique ne peut pas dépendre de recherches effectuées ailleurs. Une telle approche n’est pas viable à long terme ».
À la suite de cette réunion, un rapport contenant des recommandations et des informations issues des discussions sera élaboré pour alimenter les processus politiques nationaux. Les résultats seront également présentés à la Conférence sur la science et la technologie de l’UA qui se tiendra au Caire, en Égypte, un peu plus tard, ce mois-ci.
Parallèlement, le Dialogue des experts supérieurs sur la science, la technologie et l’innovation et le programme de transformation de l’Afrique sur le thème « L’enseignement supérieur, la science, la technologie et l’innovation en appui à l’agenda africain sur l’intégration et le développement », se tiendra à Dakar, au Sénégal, en novembre.
Ledit Dialogue, maintenant dans sa 4ème année, est une activité collaborative avec l’Union africaine. Cette année, Il sera accueilli par le Ministère de la recherche scientifique de la République du Sénégal.
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