Des années 50 à nos jours, un certain nombre d’approches pour planifier le développement ont été adoptées en relation avec les différentes orientations théoriques de la gestion économique. Cependant, vu la complexité des défis du développement durable et leur nature systémique, avec l’avènement des agendas 2030 et 2063, beaucoup d’approches et outils utilisés par la plupart des pays africains ne sont pas complètement adaptés.
L’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), qui a toujours été un espace de réflexion, d’études et de formation sur la planification, ses approches, ses outils pour les décideurs africains, a décidé de réunir d’éminents experts en planification du développement et renforcement de capacités en provenance d’organisations gouvernementales et internationales pour réfléchir sur les « Nouvelles approches en matière de planification pour l’atteinte des objectifs des agendas 2030 et 2063 ». La Table ronde de haut niveau s’est tenue le 6 février 2018 à Dakar (Sénégal), à la veille de la réunion du Comité Consultatif technique de l’IDEP. Les conclusions de cette Table ronde permettront naturellement d’orienter les axes programmatiques de l’institut sur les prochaines quatre ans.
Les principaux enseignements tirés des expériences et perspectives du Togo, du Maroc, du Kenya, du Zimbabwé et du Congo, présentées lors de la table ronde, laissent apparaître des similitudes profondes quant aux processus et à la volonté des dirigeants d’adopter une approche ou une autre de planification du développement.
De l’avis de Dr. Alioune Sall, Directeur exécutif de African Futures Institute, invité pour délivrer le discours spécial d’ouverture, les systèmes actuels de planification en Afrique souffrent de déficiences et il est souhaitable d’envisager des modifications, réformes et ruptures pour une meilleure prise en charge des Agendas 2030 et 2063.
Du point de vue de Mme Giovani Biha, Secrétaire Exécutive adjoint en charge de la diffusion du savoir, les équations de planification du développement qui se posaient il y a cinquante années restent encore d’actualité. Il est impératif, selon elle, de les résoudre et d’adresser les défis autrement, notamment avec de nouvelles approches si l’Afrique doit réussir le renouveau de la planification du développement.
Selon Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice de l’IDEP, l’atteinte des objectifs de l’agenda 2030 et de la Vison 2063 dépendra largement de la capacité des planificateurs africains à concevoir, financer, mettre en œuvre et assurer le suivi des plans de développement à travers de nouvelles approches.
Spécifiquement, il est important pour les pays africains d’établir un cadre approprié pour des projections de long terme et une planification qui surpassera les pratiques récemment éprouvées sous l’ère des documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) et de stratégie de croissance accélérée.
M. Pierre Ndiaye, Directeur de la planification et des politiques économiques a, dans son allocution, parlé des initiatives et avancées significatives du gouvernement du Sénégal de prendre en compte les nouveaux paradigmes du développement et d’adopter des approches nouvelles de planification.
Il est important de noter que beaucoup d’autres pays africains sont sur cette même lancée.
« Fort heureusement, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a jugé nécessaire de développer une approche holistique et intégrée au profit des Etats africains dans la mise en œuvre des programmes de développement nationaux et internationaux dans l’intérêt de garantir une cohérence entre les agendas 2030 et 2063 et de réaliser leurs objectifs », déclare M. Bartholomew Armah, Chef de la Section du renouvellement de la planification à la Commission.
« L’IDEP continuera, dans le cadre de son mandat, à former des planificateurs qui seront en mesure de répondre aux besoins des Etats africains d’utilisation ou d’adaptation des nouvelles approches de planification du développement aux nouveaux enjeux et aux nouvelles exigences qui évoluent sans cesse », ajoutera la Directrice de l’Institut.
La Direction générale de la planification et des politiques économiques du Sénégal, le PNUD, l’African Futures Institute, l’Institut de formation et de coopération technique (IFCT) des Chaires OMC, la Direction de la planification et des politiques de développement du Togo, le Haut-Commissariat au Plan du Maroc, la Direction de la planification macroéconomique et de la coopération internationale du Kenya, l’Unité de la recherche économique et de l’analyse politique du Zimbabwe (ZEPARU), le Centre d’Etudes et de Recherche sur les Analyses et Politiques Economiques (CERAPE) du Congo y ont participé. Le Cameroun et la Tunisie ont aussi été représentés.
Plus d’information visiter www.unidep.org.