Les experts exhortent les gouvernements africains d’intensifier la production de données et de statistiques foncières

Grand Bassam, Côte d’Ivoire, le 5 décembre 2016 (CEA) - Les gouvernements africains devraient intensifier la production de données et de statistiques sur le foncier pour aider leurs processus décisionnels alors que le continent cherche à mettre fin à la pauvreté et aux inégalités, telle est la récente recommandation à l’issue d’une réunion de groupe d’experts sur la politique foncière en Afrique.

La réunion du groupe d’experts, organisée en marge de la 10ème session du Comité des directeurs généraux des Bureaux nationaux de la statistique et de la 5ème session de la Commission statistique pour l’Afrique (STATCOM-AFRICA) en Côte d’Ivoire, appelle également les États membres à accélérer le rapport des indicateurs fonciers dans l’Agenda 2030, le Nouvel agenda urbain et le plan de développement de 50 ans pour l’Afrique, l’Agenda 2063.

L’évènement parallèle avait pour thème : « Faire face aux défis de suivi sur le foncier dans le Cadre et les Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique - Vers l’Agenda 2030 et les ODD 2063 ».

La réunion, appelée à sensibiliser sur les besoins en données dans les Agendas 2030 et 2063 parmi les statistiques nationales et régionales et les communautés de données et les partenaires, a encouragé les États membres à consacrer des ressources à l’évaluation régulière des capacités et à la mise en œuvre des initiatives de renforcement des capacités en données et statistiques au niveau national pour la production, l’analyse et la production de rapports sur les données en temps opportun, de qualité et ventilés par sexe foncières.

Cela peut être fait avec l’aide de l’Initiative sur les politiques foncières (IPF), du Centre africain pour la statistique (ACS) de la CEA, ONU Habitat et d’autres partenaires.

Dans un discours prononcé en son nom au début de la réunion, Joan Kagwanja, Chef de l’Initiative sur les politiques foncières, déclare que les questions foncières sont importantes pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités en Afrique, mais des données statistiques de haute qualité, qui sont essentielles pour une bonne planification et une mesure des résultats en matière de développement, restent jusqu’à ce jour irréalisables.

« L’expérience jusqu’ici démontre que le suivi de la politique foncière en Afrique est relativement récent et que l’expérience est limitée au niveau national », déclare Mme. Kagwanja.

« La façon dont les ressources naturelles de l’Afrique, en particulier le foncier, seront gouvernées au cours de la prochaine décennie influencera de manière critique la réalisation d’une croissance durable et d’un développement inclusif.

La réunion du groupe d’experts demande également à la CEA de mettre en place un groupe de travail technique sur les données et les statistiques foncières en Afrique pour fournir des orientations sur le mécanisme de renforcement de la génération, de l’analyse et de la production de données foncières, en conformité avec le Cadre et les Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique, l’Agenda 2030, le Nouvel agenda urbain, l’Agenda 2063 et les Lignes directrices volontaires sur la gouvernance responsable du foncier (VGGT) et fournir des rapports d’étape annuels à la Commission de statistique pour l’Afrique.

Les experts réaffirment la nécessité de garantir la coordination de la gouvernance foncière et des communautés de données, de faciliter l’accès des États membres au soutien technique, de mettre à jour les technologies et les outils appropriés pour la génération, l’analyse et la production de données foncières et la mise en place d’un repertoire de données foncières, dont le ACS, l’IPF et l’ONU Habitat, par le biais des Initiatives d’indicateurs mondiaux fonciers (GLII), organisées par le Réseau mondial pour les outils fonciers (GLTN), se sont engagés à soutenir.

Ils confirment la recommandation de la Commission de statistique aux États membres d’affecter 0,15% des budgets nationaux aux initiatives statistiques afin de renforcer l’efficacité institutionnelle et opérationnelle de la production, de l’analyse et de la production de rapports.

Les experts encouragent des partenariats stratégiques entre les Bureaux nationaux de statistique, les Centres régionaux de formation statistique, l’ACS, la BAD, le Comité d’experts des Nations Unies sur la gestion mondiale de l’information géospatiale (UNGGIM), ONU-Habitat, les ONG internationales, le Cadre et les Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique pour assurer la facilitation et le renforcement des capacités pour la production, la gestion et la diffusion des données.

Cet évènement, qui est co-organisé par le Réseau mondial pour les outils fonciers (GLTN) d’ONU-Habitat, visait à relever certains défis liés aux données et aux mesures auxquels l’Afrique est confrontée en matière de gouvernance foncière sur le continent.

Des experts d’organisations telles que le Centre africain de statistique de la CEA, l’IPF, ONU Habitat, la BAD, le Comité d’experts des Nations Unies sur la gestion mondiale de l’information géospatiale et des ONG internationales ont assisté à la réunion.

 

Note aux rédacteurs :

Reconnaissant le rôle crucial du foncier dans le développement socio-économique de l’Afrique, la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec la CEA et la BAD, a mis en place en 2006 l’Initiative sur les politiques foncières, faisant de l’Afrique le seul continent à définir son propre programme de politique foncière,.

L’IPF est chargée de coordonner et d’apporter un appui aux États membres à mettre en œuvre la Déclaration de l’UA sur le foncier, conformément au Cadre et aux Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique, afin de réaliser le développement socio-économique, la paix, la sécurité et la durabilité environnementale.

Au cours de la première phase (2006-2009) du programme de l’IPF, les réalisations les plus marquantes de ladite Initiative ont été l’élaboration du Cadre et des Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique (F&G) adoptés par les ministres africains responsables de l’agriculture et des questions foncières, en avril 2009; ainsi que l’engagement des Chefs d’État dans la Déclaration sur les questions foncières et les défis en Afrique, adoptée lors de la treizième Assemblée ordinaire de l’Union africaine en juillet 2009. Le Cadre et des Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique ont été élaborés en étroite collaboration avec les Communautés économiques régionales (CER) sur la base des évaluations régionales dans les cinq régions de l’UA. Ce document souligne les questions importantes liées au foncier, énonce les principes clés et fournit des orientations pour aborder les questions principales sur le continent.

Le Cadre et des Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique soulignent la nécessité urgente de mettre au point des systèmes de suivi pour suivre l’élaboration et la mise en œuvre des politiques foncières afin de permettre aux pays africains de tirer des leçons des succès et des échecs passés. Ce document souligne également les fonctions du système de suivi requis et énonce les principes et les critères de développement du système. En réponse aux recommandations du document, la Déclaration de l’Union africaine sur les enjeux et les défis invite la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec les Communautés économiques régionales, la CEA, la BAD et d'autres partenaires à prendre des mesures pour établir des mécanismes de suivi des progrès réalisés. Le suivi vise à permettre aux pays africains de mettre en œuvre les objectifs et les principes convenus concernant la politique foncière, tels qu’ils sont décrits dans ledit document.

 

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