Nairobi, le 3 décembre 2018 (CEA) - Un projet de rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), intitulé « Attirer les investisseurs institutionnels dans les infrastructures en Afrique » a fait l’objet d’un examen approfondi par des experts de secteurs très variés, notamment des infrastructures, des finances, de la bourse, de l’université, de l’investissement et du juridique, entre autres.
Le rapport s’appuie sur les recommandations d’une étude entreprise par la CEA et le NEPAD commandée par des chefs d’État africains, dans laquelle la mobilisation des ressources nationales est présentée comme une option plus viable pour financer le développement des infrastructures sur le continent.
Dans son allocution de bienvenue à l’ouverture de la réunion du groupe d’experts de deux jours, le 29 novembre, à Nairobi, Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, déclare aux experts que des infrastructures transfrontalières renforcées sont essentielles pour que le continent jouisse des fruits de la ZLECA.
« Nous devons donc prendre en compte toutes les perceptions et les réalités susceptibles de dissuader les investisseurs potentiels de nos projets d’infrastructures transfrontalières », ajoute-t-il.
Comme l’explique Adeyinka Adeyemi, Responsable du Groupe infrastructures et intégration régionale de la CEA, l’objectif du rapport est de « présenter, d’un point de vue quantitatif, des informations sur le montant des ressources à mobiliser, ainsi que de garantir des instruments à la disposition à la communauté des investisseurs institutionnels africains afin d’encourager de nouveaux investissements ».
Le déficit en infrastructures de l’Afrique est estimé à plus de 130 milliards de dollars par an. Le rapport de la CEA insiste sur la nécessité d’exploiter le capital des fonds de pension et des fonds souverains en Afrique afin d’accélérer le développement des infrastructures du continent.
L’un des experts, Hubert Danso, P.D.G. du Groupe Africa Investor (Ai), se dit réjoui que les fonds de pension africains et les fonds souverains aient conclu un nouveau partenariat avec les gouvernements africains.
« L’agenda des 5% est un accord entre des détenteurs d’actifs africains, des investisseurs institutionnels et des chefs d’État, qui stipule que, au cours des cinq prochaines années, nous nous engageons à faire de notre mieux pour investir jusqu’à 5% de nos actifs comme nouveau capital pour les infrastructures, surtout si les gouvernements peuvent créer un environnement plus accueillant pour les investissements institutionnels à long terme ».
M. Danso déplore le fait que « l’environnement réglementaire dans le cadre des PPP a toujours eu tendance à favoriser les partenaires de développement et les institutions de financement du développement, qui sont des « créanciers », tandis que les investisseurs institutionnels sont des « investisseurs à long terme ».
Les experts sont tous unanimes à l’idée que l’Afrique doit passer de l’ancien modèle où le continent était davantage perçu comme une opportunité de développement que comme un environnement commercial prospère propice à l’investissement, à la croissance économique et à la création d’emplois.
Les délibérations comprennent une analyse comparative et concurrentielle des garanties financières offertes aux investisseurs institutionnels et aux investisseurs du capital-risque, investisseurs du secteur privé et autres.
Au total, les investisseurs des fonds de pension et des fonds souverains africains détiennent des actifs combinés supérieurs à 500 milliards de dollars américains, un montant qui continuera à croître à un rythme d’environ 1,2% à 1,5% par an.
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