Les communautés africaines ont besoin de réponses et non de données brutes

Addis-Abeba, le 27 Mars 2015 (CUA-CEA) – Un atelier portant sur la thématique «réamorcer les données ouvertes en Afrique» organisé dans le cadre de la conférence des ministres CUA-CEA, a démarré ses travaux  ce matin. A l’entame de cet atelier, les décideurs, les représentants de la société civile, et les partenaires au développement de l’Afrique  ont dit que les communautés africaines veulent des réponses à leurs préoccupations et non pas des données brutes, pour expliquer pourquoi, comment et quand leurs dirigeants prennent des décisions qui affectent leur vie au jour le jour.

 Ils ont estimé que cette perspective devrait sous-tendre la question pertinente de la collecte et de l’appropriation des données pour la transformation de l’Afrique. 

Les participants à l'atelier ont convenu que les données ouvertes peuvent transformer la politique publique dans quatre domaines: les budgets publics, la propriété, le leadership public et la réalisation des droits de l'homme et des peuples.

De leurs discussions, il est clairement ressorti que les données ouvertes  constituent un moyen essentiel de rectifier la déconnexion entre les décideurs politiques et les communautés locales.

C’est pourquoi dans son intervention au cours de cet atelier, Mme. Jessica Musila, co-fondateur du site info.mzalendo.com, qui scrute les actions du parlement du Kenya, a dit que «Les gens ont besoin de données ouvertes  pour exercer le droit de participation du public en matière de gouvernance».

Elle a en outre ajouté que "dire la vérité au pouvoir n’est pas très culturel en Afrique, donc si vous allez dire la vérité au pouvoir, vous devez être très factuel pour que les dirigeants ne disent pas que vous leur manquez de respect".

Les participants à l'atelier pensent aussi que pour atteindre l'état d'une société de données ouvertes, les pays africains doivent adopter des lois sur la liberté d'information et investir dans la technologie avec une orientation claire sur la façon dont il peut être utile à l'utilisateur final.

Mais le plus important, ont-ils fait remarquer, les communautés de données ouvertes  en Afrique ont besoin d'exploiter la puissance des intermédiaires pour toucher pleinement leurs citoyens. Ces intermédiaires comprennent: les journalistes - en particulier ceux des stations de radio communautaires, les spécialistes en technologie de l'information, les chefs religieux et les chefs locaux.

Intervenant pour sa part M. Savior Mwambwa de Tax Justice Network pour l'Afrique a affirmé  que " les données ouvertes ne doivent pas seulement être considérées comme importantes pour les gouvernements en vue de prendre les bonnes décisions politiques et de réglementations fiscales.

Ces données devraient également permettre aux citoyens de s’informer sur la qualité des contributions au développement faite par des grandes entreprises par apport aux bénéfices qu’elles tirent de leurs activités, vu non seulement dans l’angle des impôts qu’elles versent à  l’Etat mais par rapport aussi  aux activités liées à   leur responsabilité  sociétale.

Il est à souligner que les conclusions de cet atelier seront prises en compte dans les recommandations finales de la Conférence de haut niveau sur la révolution des données qui seront soumises à la conférence des ministres.

 

Publié conjointement par la CEA et la CUA