Addis Abeba, 1er juillet 2013 (CEA) - Les Scientifiques du monde entier comprenant les auteurs principaux du cinquième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont commencé leur quatrième réunion qui se tient du 1-5 juillet, à Addis Abeba. La session s'est ouverte avec des rappels de l'ampleur du défi que représente le changement climatique, en particulier en Afrique et un appel à faire davantage sur les mesures tenaces face aux catastrophes liées au climat.
Dans ses remarques, M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a déclaré que certaines des économies les plus dynamiques dans le monde se trouvent en Afrique; les menaces pour le développement, en raison du changement climatique et autres défis, “soulignent la nécessité d'une action concertée pour soutenir les tendances actuelles de croissance en Afrique.”
Il a souligné qu'entre 1997 et 2007, l'Ethiopie a perdu en moyenne, par an, 1,1 milliard de dollars dû à la sécheresse; et dans le Sahel, les agriculteurs et éleveurs de bétail ont connu une diminution de 25% de la pluviométrie dans les 30 dernières années. Les impacts de la variabilité et du changement climatiques, a dit Lopes, font des ravages sur le développement économique et la résilience socio-écologique.......
Il a souligné la nécessité de rendre l'Afrique plus déterminée face aux catastrophes liées au climat car elle est la plus vulnérable aux changement et variabilité climatiques. En outre, la région connaît des météos extrêmes fréquentes et un climat de plus en plus imprévisible.
Il a ajouté: “Les impacts potentiels liés au changement climatique peuvent en outre nuire à la capacité des communautés vulnérables à utiliser pleinement les ressources naturelles telles que l'eau et la nourriture”; et a souligné que les systèmes agricoles sont particulièrement vulnérables et sensibles aux changements climatiques et que les chocs climatiques peuvent avoir des effets dévastateurs sur la structure des moyens de subsistance des populations rurales et urbaines.
“Il faut non seulement prévenir les effets actuels du climat et leurs répercussions sur les différents espaces et groupes sociaux, mais aussi mettre en œuvre des stratégies globales de gestion des risques à court, moyen et long terme à des échelles et selon des méthodes propres à atténuer ces effets sur les groupes et pays vulnérables”, a déclaré Lopes.
Le Secrétaire exécutif a appelé à des systèmes performants de prévision et de surveillance du climat, car ils peuvent aider les populations africaines à gérer et à traduire en opportunités les vulnérabilités dans les secteurs vitaux mais sensibles au climat.
Dans un discours mondial sur “l’adaptation et l’atténuation”, M. Lopes a declare: “Vous n’êtes pas sans savoir que, longtemps, l’Afrique s’est surtout attachée à la question de l’adaptation, comme elle l’a clairement indiqué dans sa Position africaine commune, cela ne signifie pas que l'atténuation ne soit pas importante pour l'Afrique.”
“De nombreux pays africains s’emploient activement à trouver des moyens de lutter contre les changements climatiques de manière à ne pas compromettre le développement et la croissance”, a-t-il dit.
Il a également noté que certains soutiennent qu’il existe des mesures d’atténuation en rapport avec l’utilisation des terres qui donneraient des résultats à moindres frais que les technologies d'atténuation traditionnelles appliquées dans les secteurs de l'énergie et de l'industrie (excepté l'efficacité énergétique).
“D'autres y voient des “solutions sans regret” offrant des retombées positives parallèles, telles que la réduction de la pollution de l’air et de l’eau et la préservation des ressources en eau, et beaucoup d'autres”, a-t-il dit.
En Afrique, les émissions par habitant sont en moyenne moins d'un sixième de ceux des pays industrialisés, selon Lopes. Les preuves scientifiques récentes indiquent qu’il est probable que les émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays en développement, dépassent celles des pays développés dans la première moitié de ce siècle. Cependant, ces statistiques sont tirées de tous les pays en développement y compris le Brésil, la, Chine, l’Inde, le Mexique, et la Turquie avec l'Afrique du Sud comme le seul pays africain inclus dans cette analyse.
Cela étant, M. Lopes a salué les efforts du GIEC et encourage les scientifiques africains à s'engager dans le processus d’examen par les pairs et à donner à leurs travaux de recherche, la crédibilité nécessaire afin de convaincre les décideurs que les solutions proposées s’appuient sur des conclusions scientifiques solides. Il a toutefois noté que le processus d'examen par les pairs reste associé à un sentiment d'exclusivité et a encouragé vivement le GIEC à redoubler d'efforts pour élargir l’espace discursif et permettre aux scientifiques africains “de rendre visibles et importants les résultats de recherche, qui répondent aux normes du GIEC, aux exigences de la rigueur et de l’excellence scientifiques et aux besoins de décision et des décideurs politiques en Afrique.”
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