Accra, le 17 novembre 2016 (CEA) - Les chefs traditionnels de toute l’Afrique ont adopté une recommandation conjointe de la CEA-UA et de la BAD pour que les investissements fonciers à grande échelle (LSLBI) soient plus durables et plus protecteurs des droits fonciers des communautés locales.
Dans un communiqué publié jeudi, à l’issue du séminaire de deux jours, organisé à Accra, par l’Initiative sur les politiques foncières (IPF) pour sensibiliser les chefs traditionnels sur les risques et les opportunités des investissements fonciers à grande échelle, les chefs ont exprimé leur volonté de promouvoir et de protéger les droits fonciers.
« En tant que chefs traditionnels, nous adhérons aux Principes directeurs de l’UA sur les investissements fonciers à grande échelle qui nous ont été présentés ... Nous appelons nos autorités foncières nationales à promouvoir des modèles d’investissement qui n’exigent pas le transfert de terres de nos communautés locales aux investisseurs et ne conduisent pas au déplacement de nos villages et de nos foyers et à la destruction de nos lieux culturels ancestraux ».
Le communiqué a également fait une référence particulière aux droits fonciers des femmes :
« Nous nous engageons à contribuer au renforcement des droits fonciers des femmes africaines. Les femmes devraient être pleinement impliquées dans toutes les questions foncières. Leur consentement préalable est requis dans toutes les transactions foncières. Nous adhérons à la campagne de l’UA d’attribuer au moins 30% des droits fonciers documentés aux femmes africaines ».
Le séminaire visait les chefs traditionnels, étant donné que les droits fonciers dans la plupart des communautés africaines sont fondés sur le droit coutumier et sont régis par des institutions traditionnelles. Les chefs disposaient donc de principes clés pour négocier des accords d’investissement foncier durables et bénéfiques pour les communautés locales.
Les chefs ont demandé à l’IPF de continuer à faciliter les plates-formes de dialogue sur le foncier et de toujours les associer aux activités régionales et continentales liées à la mise en œuvre de l’Agenda de l'UA sur le foncier.
Joan Kagwanja, Chef de la Section de l’Initiative sur les politiques foncières de la CEA, décrit la détermination des chefs comme un pas important dans la bonne direction.
« Ce communiqué émis par les chefs traditionnels montrant un engagement envers les investissements qui adhèrent aux principes directeurs de l’UA sur les investissements fonciers à grande échelle est historique », déclare Mme. Kagwanja. « Nous ferons de notre mieux pour appuyer leur proposition de créer une plate-forme pour engager les chefs traditionnels dans les processus de politique foncière à tous les niveaux ».
Les participants venaient du Burkina Faso, du Cameroun, du Tchad, de la République démocratique du Congo, du Ghana, de Madagascar, du Niger, de l’Ouganda et de la Zambie. Était également présent à l’évènement de deux jours, le Ministre en charge des questions foncières et des ressources naturelles du Ghana, Nii Osah Mills.
Ce séminaire s’inscrit dans le cadre de plusieurs activités menées par le l’IPF sous les auspices de la CUA, de la BAD et de la CEA pour orienter les gouvernements africains, les chefs traditionnels et autres parties prenantes sur la façon de rendre les investissements fonciers bénéfiques pour les populations locales et les économies.
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