Addis-Abeba, 28 août 2013 (CEA) - De hauts responsables gouvernementaux, des chefs de Parlement ainsi que des dirigeants de la société civile et du secteur privé de la République démocratique du Congo (RDC) se disent sérieusement impatients d’avoir les recommandations du Groupe de haut niveau dirigé par l'ancien Président sud-africain, Thabo Mbeki, pour sortir le pays des fuites de capitaux illicitesinjustifiés qui a coûté plus de 54 milliards de dollars au cours des quatre dernières décennies. Le Groupe de haut niveau sur les fuites de capitaux illicites en provenance d'Afrique, qui bénéficie de l'appui technique de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a conclu sa mission de trois jours en RDC sur une note très positive en ce qui concerne la franchise de tous les intervenants consultés. La mission faisait partie d'une campagne à l'échelle continentale et mondiale qui vise à mettre un terme et ramener les énormes sommes d'argent illégalement subtiliséesde l'Afrique.
M. Mbekia déclaré : «Nous sommes très satisfaits des rencontres que nous avons eues jusqu'ici », Il a ajouté : «L'expérience (que nous avons vécu ici en RDC) est très importante pour d'autres pays africains parce que nous devons faire des recommandations sur la façon dont le continent dans son ensemble doit répondre à ce fléau particulier ».
Les nombreuses révélations sur la domination de l'exportation de capitaux illicitesde la RDC présentées au jury par une équipe dirigée par le Ministre délégué des Financesde la RDC, M. Patrice Kitebi Kibol, font mention de seulement 15 pour cent des minerais extraits du pays sont déclarés à la douane et les autorités fiscales par les entreprises concernées. Cela veut dire que l'État connaîtrait une perte possible de 85% de revenus. Les autorités congolaises ont déclaré que le gouvernement a vécu un moment difficile à essayer de renverser la tendance en raison du manque d'outils techniques et de capital humain pour contrôler ces fuites, mais aussi en raison de la porosité des vastes frontières du Congo, facilitée par la persistance du conflit dans les régions riches en ressources naturelles du pays. Le problème de la RDC, ils ont ajouté, a été aggravé par le phénomène de concentration économique - un système complexe d'oligopoles aidant les entreprises qui travaillent entre elles à frauder le fisc.
Face à ces enjeux, une série de recommandations a été formulée par les intervenants consultés par le Groupe, notamment la nécessité de renforcer la collaboration entre les banques commerciales et les institutions de contrôle financier, de construire un cadre juridique efficace pour répondre aux fuites de capitaux illicites, y compris l'accès à l'information, former les ressources humaines à tous les niveaux pour faire face à la question et leur fournir des outils techniques nécessaires, une campagne de l'éthique, lutter contre la corruption, investir dans la transformation industrielle qui encourage la production domestique de ce les Congolais consomment réellement, stimuler le commerce intra-africain, créer un environnement propice à l'émergence d'une classe moyenne génératrice de richesses, améliorer la sécurité nationale, renforcer la collaboration entre les institutions de l'Etat congolais et promouvoir l'échange d'informations entre Etats africains.
Au cours de leur séjour de trois jours en RDC, M. Mbeki et son équipe ont effectué des rencontres avec le Président Joseph Kabila Kabange, le Président du Sénat - l'Honorable. Léon Kendo Wa Dondo, le Président de l'Assemblée - l'Honorable Aubin Minako, le Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo et un certain nombre de ministres, le gouverneur de la Banque centrale - Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, les chefs de la société civile, le secteur privé et les universitaires.
Avant de quitter la RDC M. Mbeki a remercié le Président Joseph Kabila Kabange et l'ensemble de son gouvernement et compatriotes pour leur franche collaboration et a déclaré que son équipe s'appuiera sur l'expérience acquise dans tous les pays visités afin de recommander des mesures à prendre pour mettre un terme au transfert illégal de fonds en provenance de l'Afrique et rapatrierles fonds illégalementtransférés vers le continent. Il a promis revenir avec des recommandations dès la première moitié de 2014.
Note aux rédacteurs
L'idée de mettre en place un Groupe de haut niveau est né à Addis-Abéba, en mars 2011 lors de la 4èmeréunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains de l'économie et des finances de l'Union africaineet la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique. Les deux institutions ont reçu le mandat de coordonner la mission du Groupe, qui a commencé à travailler à part entière, le 5 février 2012. La mission globale du Groupe, qui consiste à formuler des recommandations claires sur la maîtrise desflux de capitauxillicites en provenance d'Afrique, est considérée comme cruciale étant donné les estimations actuelles que le continent perd actuellement, au moins 50 milliards de dollars par an en raison de flux de capitaux illicites - un chiffre qui dépasse l'aide publique au développement (APD) qu'il reçoit.
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