L’Institut Africain de Développement Economique et de Planification (IDEP) a organisé ce vendredi 7 décembre 2018 à Dakar, une journée de réflexion de haut niveau sur le thème « Quel rôle de la ZLECAf pour la transformation structurelle et l’industrialisation de l’Afrique ? ». Organisée sur demande du Groupe Africain du corps diplomatique accrédité au Sénégal, la Table ronde s’inscrit dans le cadre de la Série de Séminaires de haut-niveau de l’IDEP sur le Développement.
La ZLECAf a été lancée pendant le sommet historique de l’Union Africaine du 21 mars 2018 à Kigali (Rwanda), par les Chefs d’Etat Africains. L’accord a été signé par 49 pays africains tandis que 13[1] d’entre ceux-ci l’ont ratifié[i] à ce jour pour une exigence de 22 ratifications nécessaires pour son entrée en vigueur.
Du point de vue du Doyen du Groupe Africain des Ambassadeurs accrédités (GAA) au Sénégal, S. E. M. Auguste PARAINA, Ambassadeur de la République de Madagascar, les avantages que présentent le commerce et l’intégration, qui se renforcent mutuellement, restent toujours d’actualité dans ce contexte actuel africain. Selon M. Babacar BA, Directeur du NEPAD et des partenariats globaux et coordonnateur adjoint du Bureau national CEDEAO, qui a représenté le Ministre de l’Intégration Africaine, du NEPAD et de la Francophonie, cet accord constitue une opportunité importante pour renforcer l’Intégration Africaine.
Cette rencontre de haut-niveau a permis d’approfondir la réflexion sur les implications économiques, commerciales et industrielles de la mise en œuvre de la ZLECAf, les avancées réalisées, et les défis pour que cette zone de libre-échange devienne pleinement opérationnelle.
Selon M. Alioune SARR, Ministre du Commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des produits locaux et des PME du Sénégal, « le bon fonctionnement de la ZLECAf requiert que les Etats signataires relèvent les défis liés à la modernisation des infrastructures (transport aérien et terrestre, TIC, etc.) et la libre circulation des biens et des personnes. Pour ce faire et pour que la transformation structurelle soit une réalité, il appelle les autorités à saisir les opportunités dont le continent disposent, notamment, ses richesses naturelles, sa population jeune pleine de talents et le capital national et étranger disponible ainsi que ses acquis technologiques, sur lesquels des pays comme le Maroc, le Kenya, ou le Rwanda se sont basés pour développer leur industrie, pour relever le plateau industriel des PME et PMI et créer les emplois dont le continent a besoin. »
Ces élocutions ont été confortées par les propos de Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice de l’IDEP, qui a indiqué que « l’industrie africaine sera le plus grand bénéficiaire si l’espace permet de doubler les richesses du continent dans les 10 prochaines années lorsque toutes les mesures nécessaires seront prises ». Selon elle, il est plus qu’urgent de préparer l’industrie africaine à l’ère numérique.
En plus des ambassadeurs du GAA accrédité au Sénégal, la conférence a réuni leurs homologues des autres continents, des fonctionnaires de haut-niveau, des représentants d’organisations internationales ainsi que des universitaires et experts travaillant sur des questions relatives au développement économique du continent. S. E. M. Auguste PARAINA a partagé sa satisfaction « que les membres du GAA accrédité au Sénégal, qui ont la chance d’avoir l’IDEP à leur côté, ont montré leur intérêt pour la question pour être venu massivement à cet évènement. »
Des communications de qualité couplées d’une audience de haut-niveau ont donné lieu à un débat très enrichissant. Ce qui pour, Mme Karima BOUNEMRA BEN SOLTANE, Directrice de l’IDEP, traduit l’intérêt des autorités africaines à l’intégration économique, au développement commercial et à l’industrialisation du continent.
Après avoir dressés le contexte spécifique et le sujet, les présentations ont fait l’état des lieux en termes de perspectives, défis et enjeux futurs de la ZLECAf pour l’économie du continent et sa situation dans le paysage économique mondiale.
Les participants et les panélistes ont, à l’unanimité, reconnu que la ZLECAf représente une avancée effective en matière d’intégration régionale, d’industrialisation, de développement des échanges commerciaux et de transformation structurelle dans le continent. Toutefois, de nombreuses questions relatives au commerce des marchandises, des services, et également sur les règles d’origine restent en suspens dans les négociations. Il revient par ailleurs aux Etats membres d’anticiper sur les questions liées au développement des infrastructures et sur la mise en place de mesures de facilitation du commerce particulièrement demandées par le secteur privé dans l’espace africain pour améliorer la connectivité et in fine la compétitivité.
Plus d’informations : m.samb@unidep.org ou samb1@un.org